Dernier numéro JEU 196 ∙ Angela Konrad Pleins feux

Violette Chauveau : une comédienne au sommet

© Vivien Gaumand

Active sur les scènes du Québec et d’ailleurs depuis bientôt 40 ans, elle a brillé dans des styles et des personnages extrêmement variés, tout en conservant l’énergie éclatante qui la caractérise. Violette Chauveau atteint aujourd’hui une maturité d’actrice de haut calibre.

La petite fille qui, à 9 ans, déclarait à sa mère : « Maman, je suis trop timide, j’aimerais faire du théâtre… » a fini par gagner son pari. Elle qui a choisi d’adopter le patronyme maternel vient d’une famille où l’art et la science étaient bien présents : son arrière-grand-père, le physiologiste Auguste Chauveau (1827-1917), fut le bras droit de Louis Pasteur, et son grand-père, médecin-chirurgien durant la guerre, Léopold Chauveau (1870-1940), se fit par la suite sculpteur – les « monstres Chauveau », c’est lui – puis écrivain et illustrateur. « Ma mère était infirmière, elle n’est pas devenue comédienne, mais elle aurait pu. Mon père adorait chanter, il y a toujours eu de la musique chez nous ; il faisait de la comédie, elle lisait des textes de théâtre. »

L’immigration de ses parents au Québec, alors qu’elle n’a que 11 mois, ne marque pas la fin du voyage : « Mon père travaillait à l’international, mais notre pied à terre était Montréal. Mes parents ont beaucoup voyagé, ç’a été important pour moi, il a fallu que je m’adapte tout le temps, à des cultures, à des façons de faire. J’étais beaucoup en mode observation, si timide ; le professeur me disait : ʺViolette, au tableau !ʺ et je partais à pleurer… » [rires]. D’abord inscrite au Collège Lasalle à un cours de diction, elle y travaille des scènes de Molière pour combattre sa timidité, puis à l’école primaire, déjà, participe à des spectacles. « C’était une façon de passer par-dessus ma gêne et d’être quelqu’un d’autre. » Un cheminement plus fréquent qu’on ne le pense chez les artistes de la scène.

(Le sujet vous intéresse ? Lisez la suite dans JEU 196.)