Sur les rives du lac Loque, Pierre essaie de grandir dans une famille de misère, dont le père est une vraie «catastrophe nucléaire» et la mère, larguée, n’est pas vraiment mieux. Dans les bois, il construit des cabanes pour s’y mettre à l’abri. Philomène, la grande sœur, se trouve tellement moche qu’elle dilapide la maigre fortune de la famille pour s’acheter du «gribouillage de face» et tenter ainsi de soulager son mal-être adolescent.
On raconte qu’au fond du lac, se cachent des huitres à perles rouges, des perles rares qui feraient la fortune de celui qui les trouverait. Piégés par leur cupidité, le père, puis la mère disparaissent dans les eaux sombres du Loque. Puis, voilà que Philomène voudrait bien y engloutir son chagrin d’amour. En l’espace d’une nuit, Pierre va construire une «machine-scaphandre» pour tirer sa sœur des abymes.
Le récit de cette plongée salvatrice est raconté par un comédien, seul en scène, qui navigue entre images projetées ou filmées en direct, qui brasse des photographies sorties d’un album de famille disloqué, qui se joue des lois de la gravité dans un monde inventé, le seul peut-être qui soit encore fréquentable… Partant d’un dispositif réduit – un lit, un écran et quelques caméras dissimulées -, le spectacle explore comment les images peuvent être modifiées par le jeu, la voix, les gestes du comédien. Dans cette interactivité technologique, images et photographies font émerger les souvenirs qui jalonnent ce «roman-dit», servi par une mise en scène dynamique et dépaysante de Olivier Letellier et un jeune comédien, Julien Frégé, au jeu très physique.
Le texte de Daniel Danis fait surgir des images d’une poésie ravageuse, triturant les mots du quotidien pour en extraire l’essence subtile. On y découvrira des perles précieuses, des trouvailles lumineuses, dans cette légère distorsion des mots et de leur sens qui signe et soigne son style. Daniel Danis fabrique un univers bien à lui, à la fois onirique et cruel, lucide mais jamais désespéré. On se souvient de sa magnifique et surprenante mise en scène de Kiwi, texte non moins magnifique dont il est l’auteur, avec deux acteurs filmés par des caméras infrarouge, présentée aux Coups de théâtre en 2008. Et on se demande pourquoi cet auteur québécois est si peu mis en scène au Québec. Ce doit être une histoire de prophète et de pays.
Hymne à l’amour fraternel, La Scaphandrière immerge le spectateur dans les limbes bleutés et pacifiques de l’imaginaire, quand à la surface la laideur fait trop souvent loi. Comme un baume pour l’âme, une légèreté nécessaire, quelques minutes de tendresse dans un monde de brutes…
La Scaphandrière
Texte de Daniel Danis
Mise en scène: Olivier Letellier
Interprété par Julien Frégé
Sur les rives du lac Loque, Pierre essaie de grandir dans une famille de misère, dont le père est une vraie «catastrophe nucléaire» et la mère, larguée, n’est pas vraiment mieux. Dans les bois, il construit des cabanes pour s’y mettre à l’abri. Philomène, la grande sœur, se trouve tellement moche qu’elle dilapide la maigre fortune de la famille pour s’acheter du «gribouillage de face» et tenter ainsi de soulager son mal-être adolescent.
On raconte qu’au fond du lac, se cachent des huitres à perles rouges, des perles rares qui feraient la fortune de celui qui les trouverait. Piégés par leur cupidité, le père, puis la mère disparaissent dans les eaux sombres du Loque. Puis, voilà que Philomène voudrait bien y engloutir son chagrin d’amour. En l’espace d’une nuit, Pierre va construire une «machine-scaphandre» pour tirer sa sœur des abymes.
Le récit de cette plongée salvatrice est raconté par un comédien, seul en scène, qui navigue entre images projetées ou filmées en direct, qui brasse des photographies sorties d’un album de famille disloqué, qui se joue des lois de la gravité dans un monde inventé, le seul peut-être qui soit encore fréquentable… Partant d’un dispositif réduit – un lit, un écran et quelques caméras dissimulées -, le spectacle explore comment les images peuvent être modifiées par le jeu, la voix, les gestes du comédien. Dans cette interactivité technologique, images et photographies font émerger les souvenirs qui jalonnent ce «roman-dit», servi par une mise en scène dynamique et dépaysante de Olivier Letellier et un jeune comédien, Julien Frégé, au jeu très physique.
Le texte de Daniel Danis fait surgir des images d’une poésie ravageuse, triturant les mots du quotidien pour en extraire l’essence subtile. On y découvrira des perles précieuses, des trouvailles lumineuses, dans cette légère distorsion des mots et de leur sens qui signe et soigne son style. Daniel Danis fabrique un univers bien à lui, à la fois onirique et cruel, lucide mais jamais désespéré. On se souvient de sa magnifique et surprenante mise en scène de Kiwi, texte non moins magnifique dont il est l’auteur, avec deux acteurs filmés par des caméras infrarouge, présentée aux Coups de théâtre en 2008. Et on se demande pourquoi cet auteur québécois est si peu mis en scène au Québec. Ce doit être une histoire de prophète et de pays.
Hymne à l’amour fraternel, La Scaphandrière immerge le spectateur dans les limbes bleutés et pacifiques de l’imaginaire, quand à la surface la laideur fait trop souvent loi. Comme un baume pour l’âme, une légèreté nécessaire, quelques minutes de tendresse dans un monde de brutes…
La Scaphandrière
Texte de Daniel Danis
Mise en scène: Olivier Letellier
Interprété par Julien Frégé
Une production du Théâtre du Phare (France) – à qui on doit aussi Oh boy! – présenté au Théâtre Outremont dans le cadre des Coups de Théâtre jusqu’au 19 novembre 2012 et au Théâtre français du CNA du 28 novembre au 2 décembre 2012.