C’est une histoire d’adultère. C’est arrivé une fois. Une seule. Mais c’est un acte vécu comme une trahison parce qu’à l’âge des protagonistes, l’amour semble le seul rempart contre la bêtise du monde.
Steve Gagnon poursuit l’exploration du couple entreprise dans son premier texte, La montagne rouge (sang). Ses personnages ont seulement 25 ans, mais forment un couple depuis longtemps. Être jeune et engagé dans une vie d’adultes, être jeune, fougueux et lutter contre la vie de vieux, tels sont des enjeux qu’il continue de fouiller.
Cette fois, il dissèque la douleur provoquée par la trahison, le mal causé par ce pacte de fidélité rompu qui, encore plus à l’âge de l’idéalisme, perce la chair. Ses personnages ont un petit air d’intensité à la Réjean Ducharme, mais la langue de Gagnon puise ailleurs. Directe, hachurée, habillée du vocabulaire de la rue. On pourra rechigner un peu devant la surabondance de sacres, de «j’veux dire» et du mot «marde», employés souvent pour l’effet comique, qui, force est de l’admettre, a su fonctionner le soir de la première.
Denis Bernard se révèle encore une fois un solide directeur d’acteurs. Son travail, discret mais précis, laisse toute la place à ce duo d’acteurs formidables. Marie-Soleil Dion, incandescente, semble jouer avec son âme.
Certes, le ton et le propos revêtent une allure juvénile. Mais on est devant une juvénilité de la vérité. De celle que nous avons tous connue; souvent sacrifiée à l’autel de la raison. Steve Gagnon réussit à nous redonner, le temps d’un spectacle, un regard enflammé sur la vie, l’amour, la lutte à la médiocrité.
Ventre
De Steve Gagnon
Mise en scène par Denis Bernard
C’est une histoire d’adultère. C’est arrivé une fois. Une seule. Mais c’est un acte vécu comme une trahison parce qu’à l’âge des protagonistes, l’amour semble le seul rempart contre la bêtise du monde.
Steve Gagnon poursuit l’exploration du couple entreprise dans son premier texte, La montagne rouge (sang). Ses personnages ont seulement 25 ans, mais forment un couple depuis longtemps. Être jeune et engagé dans une vie d’adultes, être jeune, fougueux et lutter contre la vie de vieux, tels sont des enjeux qu’il continue de fouiller.
Cette fois, il dissèque la douleur provoquée par la trahison, le mal causé par ce pacte de fidélité rompu qui, encore plus à l’âge de l’idéalisme, perce la chair. Ses personnages ont un petit air d’intensité à la Réjean Ducharme, mais la langue de Gagnon puise ailleurs. Directe, hachurée, habillée du vocabulaire de la rue. On pourra rechigner un peu devant la surabondance de sacres, de «j’veux dire» et du mot «marde», employés souvent pour l’effet comique, qui, force est de l’admettre, a su fonctionner le soir de la première.
Denis Bernard se révèle encore une fois un solide directeur d’acteurs. Son travail, discret mais précis, laisse toute la place à ce duo d’acteurs formidables. Marie-Soleil Dion, incandescente, semble jouer avec son âme.
Certes, le ton et le propos revêtent une allure juvénile. Mais on est devant une juvénilité de la vérité. De celle que nous avons tous connue; souvent sacrifiée à l’autel de la raison. Steve Gagnon réussit à nous redonner, le temps d’un spectacle, un regard enflammé sur la vie, l’amour, la lutte à la médiocrité.
Ventre
De Steve Gagnon
Mise en scène par Denis Bernard
À La Licorne jusqu’au 23 janvier 2013