Une fille sur échasses circule dans les escaliers pendant qu’on attend de passer au vestiaire. Une fois sur la mezzanine, on observe au parterre un personnage à tête noire géante avec des yeux qui clignotent, dansant avec une fille au bar. Quelques personnes déguisées, mais surtout beaucoup de fantaisie vestimentaire: accessoires originaux, chapeaux, couronnes, un masque de zèbre, des loups, des costumes chics ou excentriques, de la fourrure, de la verdure, des maquillages spéciaux, deux femmes à barbe… Sur scène, avant le début du cabaret-bénéfice de Carmagnole, l’orchestre Tintamarre nous fait entendre accordéon, trompette, violon et guitare dans un style manouche pendant que l’artiste Caro peint le corps de Vladimir, un modèle peu vêtu et très grand aux jambes extraordinaires, portant un entonnoir blanc sur la tête et un bec d’oiseau, à l’image du logo de Carmagnole.
Les Productions Carmagnoles se sont fait connaître à partir de 2001 avec cinq éditions annuelles du Carnaval Carmagnole, qui ont eu lieu à Melbourne, dans les Cantons de l’est, fin août début septembre. Ce rassemblement haut en couleurs et au caractère unique se veut une fête populaire costumée autant qu’un espace de découverte, en marge de l’urbanité. Se mêlant aux autres arts, le cirque occupe une place de choix lors de cet événement familial extérieur qui, après une absence de six ans, est ressuscité l’été dernier à St-Charles sur Richelieu. La feuille de route des Productions Carmagnoles, OSBL voué à la culture carnavalesque dans un esprit libre et communautaire, comporte des spectacles en salle comme Les érotisseries (2005), la participation à d’autres événements comme le Festival des arts indisciplinés en Gaspésie ou ses propres soirées-bénéfices comme celle qui a eu lieu le 8 mars dernier.
Si des artistes expérimentés ont brûlé les planches du théâtre Plaza en ce vendredi soir, on a vu aussi une relève que Carmagnole a toujours à cœur d’encourager. Le cabaret démarre par trois numéros forts. Avec un solide porteur, le duo Ronan et Dorian a présenté une suite de portés sur monocycle avec de bonnes idées pour terminer les figures, par des cascades par exemple, lors du retour au plancher du voltigeur. Impressionnante, la danse de Rémi L. Ouellette et Évelyne Laforest, dont le 33 tours a déjà été présenté à Tangente, met en valeur la grande fluidité des mouvements de la danseuse, avec son partenaire qui s’en éloigne pour la diriger par des signes et s’en rapproche pour la tenir ou la porter. Et un numéro très bien placé avec des cerceaux et un parapluie pour le jeune jongleur Kyle Riggs, aux mouvements précis et élégants.
Plusieurs numéros présentés comportent des aspects inédits et des mélanges intéressants. Ainsi, Jonathan Fortin donne dans la performance en s’aspergeant d’eau pour faire ensuite une première montée dans ses sangles aériennes. Il redescend, reprend son souffle et refait d’autres montées en montrant le senti réel de l’interprète. Plus tard on le revoit avec Katia Lévesque – au corps de format très différent – dans un touchant duo de danse, les deux compères ayant travaillé ensemble au projet Moi aussi. Le numéro d’Ann Bernard, avec son personnage en tailleurs gris, marie le comique à ses boleadoras: irrésistible pour le public. Des idées bien trouvées comme la carte – et ce qu’elle génère comme expressivité sonore par la suite – dans le numéro de vélo acrobatique de Maxime Poulin. Bien trouvées aussi: deux façons inusitées de monter à la corde lisse par Delphine Cézard ou la fusion jonglerie et danse contemporaine de Jimmy Gonzales. Mentionnons enfin les très bons numéros d’Alexis Vigneault (bâton contact) et d’Érika Nguyen (cerceau). Et quand le spectacle s’achève, pas question de temps mort car la fête fait partie de l’ADN de Carnaval Carmagnole: Zuruba fait son entrée en passant par la salle avec sa vingtaine de percussionnistes. Les rythmes latins continuent à chauffer l’atmosphère et tout le monde danse, les chaises disparaissent par magie et la fiesta commence… ou continue.
Bref, ce cabaret placé sous la direction artistique d’Éliane Bonin est une réussite, qu’il s’agisse de la qualité des numéros ou de l’ambiance festive. Une des forces de Carmagnole est certainement sa capacité de mobiliser un grand nombre d’acrobates, artistes, musiciens, organisateurs, techniciens, etc., qui agissent bénévolement pour une soirée-bénéfice qui vaut bien d’avantage que son prix d’entrée. En plus de son prochain carnaval estival, Carmagnole envisage de produire des spectacles donnant carte blanche à des circassiens dont le travail de recherche ne trouve pas toujours de plateforme de diffusion. À suivre… Et longue vie à Carmagnole!
Une fille sur échasses circule dans les escaliers pendant qu’on attend de passer au vestiaire. Une fois sur la mezzanine, on observe au parterre un personnage à tête noire géante avec des yeux qui clignotent, dansant avec une fille au bar. Quelques personnes déguisées, mais surtout beaucoup de fantaisie vestimentaire: accessoires originaux, chapeaux, couronnes, un masque de zèbre, des loups, des costumes chics ou excentriques, de la fourrure, de la verdure, des maquillages spéciaux, deux femmes à barbe… Sur scène, avant le début du cabaret-bénéfice de Carmagnole, l’orchestre Tintamarre nous fait entendre accordéon, trompette, violon et guitare dans un style manouche pendant que l’artiste Caro peint le corps de Vladimir, un modèle peu vêtu et très grand aux jambes extraordinaires, portant un entonnoir blanc sur la tête et un bec d’oiseau, à l’image du logo de Carmagnole.
Les Productions Carmagnoles se sont fait connaître à partir de 2001 avec cinq éditions annuelles du Carnaval Carmagnole, qui ont eu lieu à Melbourne, dans les Cantons de l’est, fin août début septembre. Ce rassemblement haut en couleurs et au caractère unique se veut une fête populaire costumée autant qu’un espace de découverte, en marge de l’urbanité. Se mêlant aux autres arts, le cirque occupe une place de choix lors de cet événement familial extérieur qui, après une absence de six ans, est ressuscité l’été dernier à St-Charles sur Richelieu. La feuille de route des Productions Carmagnoles, OSBL voué à la culture carnavalesque dans un esprit libre et communautaire, comporte des spectacles en salle comme Les érotisseries (2005), la participation à d’autres événements comme le Festival des arts indisciplinés en Gaspésie ou ses propres soirées-bénéfices comme celle qui a eu lieu le 8 mars dernier.
Si des artistes expérimentés ont brûlé les planches du théâtre Plaza en ce vendredi soir, on a vu aussi une relève que Carmagnole a toujours à cœur d’encourager. Le cabaret démarre par trois numéros forts. Avec un solide porteur, le duo Ronan et Dorian a présenté une suite de portés sur monocycle avec de bonnes idées pour terminer les figures, par des cascades par exemple, lors du retour au plancher du voltigeur. Impressionnante, la danse de Rémi L. Ouellette et Évelyne Laforest, dont le 33 tours a déjà été présenté à Tangente, met en valeur la grande fluidité des mouvements de la danseuse, avec son partenaire qui s’en éloigne pour la diriger par des signes et s’en rapproche pour la tenir ou la porter. Et un numéro très bien placé avec des cerceaux et un parapluie pour le jeune jongleur Kyle Riggs, aux mouvements précis et élégants.
Plusieurs numéros présentés comportent des aspects inédits et des mélanges intéressants. Ainsi, Jonathan Fortin donne dans la performance en s’aspergeant d’eau pour faire ensuite une première montée dans ses sangles aériennes. Il redescend, reprend son souffle et refait d’autres montées en montrant le senti réel de l’interprète. Plus tard on le revoit avec Katia Lévesque – au corps de format très différent – dans un touchant duo de danse, les deux compères ayant travaillé ensemble au projet Moi aussi. Le numéro d’Ann Bernard, avec son personnage en tailleurs gris, marie le comique à ses boleadoras: irrésistible pour le public. Des idées bien trouvées comme la carte – et ce qu’elle génère comme expressivité sonore par la suite – dans le numéro de vélo acrobatique de Maxime Poulin. Bien trouvées aussi: deux façons inusitées de monter à la corde lisse par Delphine Cézard ou la fusion jonglerie et danse contemporaine de Jimmy Gonzales. Mentionnons enfin les très bons numéros d’Alexis Vigneault (bâton contact) et d’Érika Nguyen (cerceau). Et quand le spectacle s’achève, pas question de temps mort car la fête fait partie de l’ADN de Carnaval Carmagnole: Zuruba fait son entrée en passant par la salle avec sa vingtaine de percussionnistes. Les rythmes latins continuent à chauffer l’atmosphère et tout le monde danse, les chaises disparaissent par magie et la fiesta commence… ou continue.
Bref, ce cabaret placé sous la direction artistique d’Éliane Bonin est une réussite, qu’il s’agisse de la qualité des numéros ou de l’ambiance festive. Une des forces de Carmagnole est certainement sa capacité de mobiliser un grand nombre d’acrobates, artistes, musiciens, organisateurs, techniciens, etc., qui agissent bénévolement pour une soirée-bénéfice qui vaut bien d’avantage que son prix d’entrée. En plus de son prochain carnaval estival, Carmagnole envisage de produire des spectacles donnant carte blanche à des circassiens dont le travail de recherche ne trouve pas toujours de plateforme de diffusion. À suivre… Et longue vie à Carmagnole!
La Carmagnole
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