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12ᵉ Jamais Lu : rencontre avec Mathieu Handfield

Le Festival du Jamais Lu remet le couvert pour une 12e édition. Du 3 au 10 mai 2013, auteurs de tout poil, amoureux de verbes fourchus et observateurs attentifs de la relève artistique d’ici et d’ailleurs, se réunissent aux Écuries dans une ambiance de joyeux cabaret théâtral et littéraire. Pour vous mettre l’eau à la bouche et stimuler vos neurones, RevueJeu.org vous propose une série de rencontres avec des auteurs de la 12e édition du Jamais Lu.

Rencontre nº 4 : Mathieu Handfield

Pièce : Le voleur de membres. Mise en lecture : Mathieu Handfield. Distribution : Sandrine Bisson, Pierre-Yves Cardinal, Henri Chassé, Patrice Coquereau, Louison Danis, Karine Gonthier-Hyndman, Steve Laplante, Ève Pressault et Anne Trudel.

Décrivez votre pièce en trois mots.

Apathie. Humour. Cauchemar.

Décrivez l’un de vos personnages.

Daniel, le personnage principal. Il se réveille un matin et se rend compte qu’il lui manque un pied, mais il ne s’en préoccupe pas plus que ça. Ça le fait simplement réaliser qu’il ne veut rien, qu’il ne désire rien, que la disparition de ses membres ne le dérange pas. Il s’en fout. Ça l’indiffère. Sa vie n’a pas de valeur à ses propres yeux. Jamais il ne lutte contre cette dépossession, il ne fait que la subir.

Cinq sujets abordés dans votre pièce.

L’absence d’objectif. La recherche d’une cause à tout prix. La mort. L’amitié. La dérision.

Pourquoi écrire plutôt que de faire quelque chose que l’ensemble de la société jugerait utile?

Les gens qui écrivent servent à faire penser, à déclencher la réflexion, ils sont donc utiles. C’est en lisant des livres que je me suis posé les plus grandes questions sur moi et sur le monde qui m’entoure. J’écris parce que c’est ce que je sais faire. Je serais incapable de planter des arbres à longueur de semaine. J’essaie d’écrire des choses qui vont être faciles et abordables pour un large public. Si je fais lire des ados, par exemple, si je réussis à aborder quelque chose d’important tout en faisant rire, tout en captivant, j’ose croire que ce que je fais est utile. 

Le Jamais Lu, qu’est-ce que ça représente pour vous?

C’est mon premier Jamais Lu. En fait, c’est la première vraie pièce de théâtre que j’écris. Ce festival, pour moi, c’est une plateforme extraordinaire, le plus beau des prétextes pour rassembler des gens autour de mon texte. Il y a un contexte clair, un moment pris pour faire entendre un texte, sans oublier le gros côté tape dans le dos. Quand tu es habitué à travailler tout seul chez toi, avoir des gens avec qui parler, des gens avec qui développer le projet, c’est huge.

Le voleur de membres est présentée le lundi 6 mai 2013 au Théâtre Aux Écuries.

Christian Saint-Pierre

Critique de théâtre, on peut également le lire dans Le Devoir et Lettres québécoises. Il a été rédacteur en chef et directeur de JEU de 2011 à 2017.