Les derniers printemps et les grands mouvements sociaux qui se trament dans le monde depuis quelques années inspirent les créateurs. La dernière pièce de la chorégraphe Ginette Laurin (O Vertigo) met en scène cette ébullition, ces pulsations vitales et sociales dans un KHAOS physique, tourbillonnant et intense. La scénographie (signée Marilène Bastien) est belle et singulière : des tiges de bois verticales s’élèvent du sol pour former une sorte de petit boisé vers l’arrière de la scène, tandis que d’autres sont suspendues dans un amas au plafond, rappelant le jeu de Mikado où l’on doit enlever une à une des baguettes enchevêtrées sans faire bouger les autres. Et justement, la chorégraphie pour neuf excellents interprètes s’élabore avec cette énergie de groupe, ces nombreux duos en écho, ces mouvements de foule continus et agités, chacun étant lié, soutenu, confronté ou manipulé par l’autre ou les autres. Ces rangées de bois debout – métaphore de la collectivité ? – permettent donc de s’isoler le temps d’une rencontre, d’un conflit, d’une histoire. Elles tracent en outre un labyrinthe et des ombres-frontières dans cet espace de tumulte.
À travers les multiples portés aériens, les corps cambrés, les gestes très rapides et tranchants qui font la signature d’O Vertigo, c’est un flux de rencontres, de chocs, de leviers et de courses – contre la montre et tout contre le monde – qui danse et se prolonge. Une tension entre l’uniformité et la rupture, l’attraction et la répulsion gronde. Tout comme le sol d’ailleurs qui, grâce à un système de plaques de résonance (élaboré également dans Onde de choc par Martin Messier), tremble et transforme une série de sauts et de pas en une pétarade de sons, une explosion.
Des creux de vagues surviennent par ailleurs et la fin se cherche et s’étire. Heureusement, de brefs solos et des moments plus individualisés donnent un nouveau souffle et, parfois, un peu de couleur et de profondeur à cette atmosphère fourmillante où différents états ambivalents émergent et éclatent rapidement. Tout au long de la pièce, des mains palpitent et se lèvent, comme autant de cris de présence et d’arrêt, comme autant de votes et de revendications. Car finalement, demain se lèvera aussi, fait de ses nœuds, ses élans, ses chaînes humaines.
Les derniers printemps et les grands mouvements sociaux qui se trament dans le monde depuis quelques années inspirent les créateurs. La dernière pièce de la chorégraphe Ginette Laurin (O Vertigo) met en scène cette ébullition, ces pulsations vitales et sociales dans un KHAOS physique, tourbillonnant et intense. La scénographie (signée Marilène Bastien) est belle et singulière : des tiges de bois verticales s’élèvent du sol pour former une sorte de petit boisé vers l’arrière de la scène, tandis que d’autres sont suspendues dans un amas au plafond, rappelant le jeu de Mikado où l’on doit enlever une à une des baguettes enchevêtrées sans faire bouger les autres. Et justement, la chorégraphie pour neuf excellents interprètes s’élabore avec cette énergie de groupe, ces nombreux duos en écho, ces mouvements de foule continus et agités, chacun étant lié, soutenu, confronté ou manipulé par l’autre ou les autres. Ces rangées de bois debout – métaphore de la collectivité ? – permettent donc de s’isoler le temps d’une rencontre, d’un conflit, d’une histoire. Elles tracent en outre un labyrinthe et des ombres-frontières dans cet espace de tumulte.
À travers les multiples portés aériens, les corps cambrés, les gestes très rapides et tranchants qui font la signature d’O Vertigo, c’est un flux de rencontres, de chocs, de leviers et de courses – contre la montre et tout contre le monde – qui danse et se prolonge. Une tension entre l’uniformité et la rupture, l’attraction et la répulsion gronde. Tout comme le sol d’ailleurs qui, grâce à un système de plaques de résonance (élaboré également dans Onde de choc par Martin Messier), tremble et transforme une série de sauts et de pas en une pétarade de sons, une explosion.
Des creux de vagues surviennent par ailleurs et la fin se cherche et s’étire. Heureusement, de brefs solos et des moments plus individualisés donnent un nouveau souffle et, parfois, un peu de couleur et de profondeur à cette atmosphère fourmillante où différents états ambivalents émergent et éclatent rapidement. Tout au long de la pièce, des mains palpitent et se lèvent, comme autant de cris de présence et d’arrêt, comme autant de votes et de revendications. Car finalement, demain se lèvera aussi, fait de ses nœuds, ses élans, ses chaînes humaines.
Khaos
De Ginette Laurin
Une production O’Vertigo
Présenté à l’Usine C les 4 et 5 juin dans le cadre du Festival TransAmériques