La richesse, de thèmes et d’imagination, ne manque pas à ce spectacle pour les tout-petits de 18 mois à 5 ans. Ce serait plutôt une abondance où chaque élément pourrait ouvrir une nouvelle porte sur un univers à développer. En toute simplicité, dans leur façon de communiquer avec leur public, les interprètes, Nathalie Derome et Steeve Dumais, deux artistes interdisciplinaires qui ont touché à toutes sortes de formes d’expression, créent cette intimité, aussi nécessaire à leur message qu’à la réception de celui-ci par les enfants.
Or, la disposition du public en gradin, l’éloignement qui en résulte semble ici un facteur de distraction, voire un frein à la prise de la magie, à l’envol de l’imaginaire. Une plus petite jauge, les enfants rassemblés aux pieds des interprètes, permettrait à chacun d’apprécier ces maisons de bois miniatures, ces petits personnages de papier, ces mini-marionnettes et micro-projections qui font naître village, forêt, animaux, ville, corde à linge, ciel étoilé, toute la vie dans son infinité de possibilités. Les petits installés ainsi à l’avant ont dû bien vivre la sensation du cocon chaud créé à leur intention. Tandis qu’à distance, parvenait aux autres trop de mots, dans un langage ne semblant pas toujours à eux adressé, avec beaucoup de concepts, même simples, à assimiler.
Les deux «amis», les deux complices Téqui et Téoù, dont les noms déjà très conceptuels font rire les enfants, explorent les idées de la peur la nuit, du corps ou de l’espace, maison, ville qu’on habite, de la relation à l’autre, aux autres, la famille, le village, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, du creux de son lit, de sa chambre au ciel rempli d’étoiles. Les jeux d’éclairages, des lampes de poche manipulées par les interprètes aux lumières colorées, aux ombres qui créent des images visuelles fascinantes, sont particulièrement soignés. Les performeurs arrivent aussi, avec toutes sortes d’objets, des souliers-automobiles tous phares allumés aux boîtes à musique, à produire des sons et des musiques qui captivent l’attention.
Cette rencontre intimiste à laquelle la petite enfance se voit conviée mérite le déplacement, pour sa richesse comme pour sa simplicité d’approche. On pourrait rêver, dans un monde plus imaginatif, de la voir adaptée pour en faire une série télévisuelle où chaque thème évoqué serait développé en une fable d’éveil pour ce public en devenir à qui l’on offre encore trop peu de propositions artistiques de qualité. En attendant, Là où j’habite a sans doute un bel avenir dans les petites salles près de chez vous…
Là où j’habite. Texte et mise en scène: Nathalie Derome, Amélie Dumoulin et Steeve Dumais. Production de la compagnie Des mots d’la dynamite. Présenté par la Maison Théâtre dans la salle intime du Théâtre Prospero jusqu’au 23 décembre 2013.
La richesse, de thèmes et d’imagination, ne manque pas à ce spectacle pour les tout-petits de 18 mois à 5 ans. Ce serait plutôt une abondance où chaque élément pourrait ouvrir une nouvelle porte sur un univers à développer. En toute simplicité, dans leur façon de communiquer avec leur public, les interprètes, Nathalie Derome et Steeve Dumais, deux artistes interdisciplinaires qui ont touché à toutes sortes de formes d’expression, créent cette intimité, aussi nécessaire à leur message qu’à la réception de celui-ci par les enfants.
Or, la disposition du public en gradin, l’éloignement qui en résulte semble ici un facteur de distraction, voire un frein à la prise de la magie, à l’envol de l’imaginaire. Une plus petite jauge, les enfants rassemblés aux pieds des interprètes, permettrait à chacun d’apprécier ces maisons de bois miniatures, ces petits personnages de papier, ces mini-marionnettes et micro-projections qui font naître village, forêt, animaux, ville, corde à linge, ciel étoilé, toute la vie dans son infinité de possibilités. Les petits installés ainsi à l’avant ont dû bien vivre la sensation du cocon chaud créé à leur intention. Tandis qu’à distance, parvenait aux autres trop de mots, dans un langage ne semblant pas toujours à eux adressé, avec beaucoup de concepts, même simples, à assimiler.
Les deux «amis», les deux complices Téqui et Téoù, dont les noms déjà très conceptuels font rire les enfants, explorent les idées de la peur la nuit, du corps ou de l’espace, maison, ville qu’on habite, de la relation à l’autre, aux autres, la famille, le village, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, du creux de son lit, de sa chambre au ciel rempli d’étoiles. Les jeux d’éclairages, des lampes de poche manipulées par les interprètes aux lumières colorées, aux ombres qui créent des images visuelles fascinantes, sont particulièrement soignés. Les performeurs arrivent aussi, avec toutes sortes d’objets, des souliers-automobiles tous phares allumés aux boîtes à musique, à produire des sons et des musiques qui captivent l’attention.
Cette rencontre intimiste à laquelle la petite enfance se voit conviée mérite le déplacement, pour sa richesse comme pour sa simplicité d’approche. On pourrait rêver, dans un monde plus imaginatif, de la voir adaptée pour en faire une série télévisuelle où chaque thème évoqué serait développé en une fable d’éveil pour ce public en devenir à qui l’on offre encore trop peu de propositions artistiques de qualité. En attendant, Là où j’habite a sans doute un bel avenir dans les petites salles près de chez vous…
Là où j’habite. Texte et mise en scène: Nathalie Derome, Amélie Dumoulin et Steeve Dumais. Production de la compagnie Des mots d’la dynamite. Présenté par la Maison Théâtre dans la salle intime du Théâtre Prospero jusqu’au 23 décembre 2013.