La nouvelle s’est répandue à une vitesse olympique dans le village artistique: Martin Faucher est le nouveau directeur artistique et codirecteur général du Festival TransAmériques (FTA). Le metteur en scène en était le conseiller artistique depuis 2008, c’est dire qu’il connaît bien la maison. Et parce qu’il la connaît, il sait quels sont les défis qui l’attendent, en plus de ceux qu’il se donne. Petite entrevue téléphonique avec un homme heureux.
Inscrire le FTA dans le circuit des grands festivals
Quand on lui demande si ce n’est pas un peu intimidant de prendre la suite de Marie-Hélène Falcon, le «oui !» de Martin Faucher vient comme un cri du cœur, puis il enchaîne: «Marie Hélène Falcon a fait un énorme travail avec le FTA, elle a placé les attentes et les exigences du festival à un niveau élevé. Comme je suis au FTA depuis ses débuts, j’ai beaucoup appris – c’est quelque chose qui s’apprend, bâtir un festival, avec les contraintes, les défis et les surprises qui peuvent surgir en cours de route – aussi je suis confiant au niveau de l’organisation. Je ressens un mélange de fierté, d’angoisse et un grand plaisir à l’idée de poursuivre le travail de Marie-Hélène, avec ma sensibilité, ma dynamique…»
Un changement dans la continuité, donc, bien que Martin Faucher avoue certaines ambitions: «Je veux me pencher sur l’aspect des coproductions, afin d’inscrire le FTA dans le circuit des grands festivals coproducteurs. Le FTA est bien placé pour être un moteur dans plusieurs aventures internationales ou, au moins, en faire partie, mais nos moyens jusqu’à présent ne nous le permettent pas. Je pense notamment à des coproductions avec le Kunsten Festival des arts de Bruxelles, le Holland Festival d’Amsterdam, le Festival de Vienne, celui d’Avignon bien sûr, et tant d’autres. De tous ces festivals, les villes où ils se déroulent sont partie prenante, de façon bien plus importante que Montréal actuellement ne l’est pour le FTA. Je suis persuadé que Montréal a sa place à prendre, mais il faut que la Ville participe davantage.»
Et il ajoute, pour enfoncer le clou: «Les festivals comme les artistes nous font part de leurs projets. S’ils viennent nous solliciter, c’est qu’ils ont confiance en nous et malheureusement on ne répond que trop rarement à leurs attentes.»
Augmenter le financement
Un autre défi réside dans l’accompagnement des artistes: «En tant qu’artiste, j’aurai peut-être une façon différente de travailler, de questionner les projets, de les accompagner, avec des résidences de création, par exemple. Le FTA en offre déjà, mais ce n’est pas suffisant. Là aussi, il y a un besoin d’augmenter le financement.»
À l’agenda du codirecteur général, les incontournables rencontres politiques sont déjà inscrites: «J’ai l’impression qu’il y a des choses qui risquent de bouger à Québec, je pense que Pauline Marois et son équipe sont prêts à augmenter les budgets du CALQ. Ottawa, c’est un autre combat, et je crois qu’il va falloir attendre un prochain gouvernement pour y rencontrer une sensibilité aux arts et à la réalité artistique. Je voudrais également interpeller le milieu du mécénat et de la philanthropie, je suis persuadé qu’on peut intéresser des compagnies privées au financement du FTA, tout en conservant son âme et sa couleur.»
Et continuer de rêver
Gardant un œil innovant et créatif sur la nouvelle génération, Martin Faucher dit vouloir présenter «une alternance idéale entre la découverte et la reconnaissance des grands artistes mondiaux d’avant-garde en théâtre et en danse». Dans les projets de programmation du directeur artistique, on croise les grandes figures de la mise en scène et de la chorégraphie européennes: «Kristof Warlikowski, Krystian Lupa, qui n’est jamais venu à Montréal, Christoph Marthaler, qu’on a invité plusieurs fois mais cela ne s’est pas encore concrétisé, des créateurs comme William Forsythe, ou encore Bob Wilson, qui est sur une lancée créatrice très forte. On parle de moyens financiers qui nous dépassent encore, quand il est question de Bob Wilson. Mais on peut rêver…»
La nouvelle s’est répandue à une vitesse olympique dans le village artistique: Martin Faucher est le nouveau directeur artistique et codirecteur général du Festival TransAmériques (FTA). Le metteur en scène en était le conseiller artistique depuis 2008, c’est dire qu’il connaît bien la maison. Et parce qu’il la connaît, il sait quels sont les défis qui l’attendent, en plus de ceux qu’il se donne. Petite entrevue téléphonique avec un homme heureux.
Inscrire le FTA dans le circuit des grands festivals
Quand on lui demande si ce n’est pas un peu intimidant de prendre la suite de Marie-Hélène Falcon, le «oui !» de Martin Faucher vient comme un cri du cœur, puis il enchaîne: «Marie Hélène Falcon a fait un énorme travail avec le FTA, elle a placé les attentes et les exigences du festival à un niveau élevé. Comme je suis au FTA depuis ses débuts, j’ai beaucoup appris – c’est quelque chose qui s’apprend, bâtir un festival, avec les contraintes, les défis et les surprises qui peuvent surgir en cours de route – aussi je suis confiant au niveau de l’organisation. Je ressens un mélange de fierté, d’angoisse et un grand plaisir à l’idée de poursuivre le travail de Marie-Hélène, avec ma sensibilité, ma dynamique…»
Un changement dans la continuité, donc, bien que Martin Faucher avoue certaines ambitions: «Je veux me pencher sur l’aspect des coproductions, afin d’inscrire le FTA dans le circuit des grands festivals coproducteurs. Le FTA est bien placé pour être un moteur dans plusieurs aventures internationales ou, au moins, en faire partie, mais nos moyens jusqu’à présent ne nous le permettent pas. Je pense notamment à des coproductions avec le Kunsten Festival des arts de Bruxelles, le Holland Festival d’Amsterdam, le Festival de Vienne, celui d’Avignon bien sûr, et tant d’autres. De tous ces festivals, les villes où ils se déroulent sont partie prenante, de façon bien plus importante que Montréal actuellement ne l’est pour le FTA. Je suis persuadé que Montréal a sa place à prendre, mais il faut que la Ville participe davantage.»
Et il ajoute, pour enfoncer le clou: «Les festivals comme les artistes nous font part de leurs projets. S’ils viennent nous solliciter, c’est qu’ils ont confiance en nous et malheureusement on ne répond que trop rarement à leurs attentes.»
Augmenter le financement
Un autre défi réside dans l’accompagnement des artistes: «En tant qu’artiste, j’aurai peut-être une façon différente de travailler, de questionner les projets, de les accompagner, avec des résidences de création, par exemple. Le FTA en offre déjà, mais ce n’est pas suffisant. Là aussi, il y a un besoin d’augmenter le financement.»
À l’agenda du codirecteur général, les incontournables rencontres politiques sont déjà inscrites: «J’ai l’impression qu’il y a des choses qui risquent de bouger à Québec, je pense que Pauline Marois et son équipe sont prêts à augmenter les budgets du CALQ. Ottawa, c’est un autre combat, et je crois qu’il va falloir attendre un prochain gouvernement pour y rencontrer une sensibilité aux arts et à la réalité artistique. Je voudrais également interpeller le milieu du mécénat et de la philanthropie, je suis persuadé qu’on peut intéresser des compagnies privées au financement du FTA, tout en conservant son âme et sa couleur.»
Et continuer de rêver
Gardant un œil innovant et créatif sur la nouvelle génération, Martin Faucher dit vouloir présenter «une alternance idéale entre la découverte et la reconnaissance des grands artistes mondiaux d’avant-garde en théâtre et en danse». Dans les projets de programmation du directeur artistique, on croise les grandes figures de la mise en scène et de la chorégraphie européennes: «Kristof Warlikowski, Krystian Lupa, qui n’est jamais venu à Montréal, Christoph Marthaler, qu’on a invité plusieurs fois mais cela ne s’est pas encore concrétisé, des créateurs comme William Forsythe, ou encore Bob Wilson, qui est sur une lancée créatrice très forte. On parle de moyens financiers qui nous dépassent encore, quand il est question de Bob Wilson. Mais on peut rêver…»