Six voisins, six personnages plus grands que nature, aux traits volontairement grossis : l’adolescente à l’humeur noire (Audrey Bergeron), le boxeur en reconstruction (Bryan Morneau), la voluptueuse qui se sert son corps comme d’une arme (Sylvie Moreau), la timide qui vit avec son chat (Émilie Sigouin), le vieil homme qui meuble sa solitude en épiant notamment les dessous de ses voisines (Jean Asselin) et le bandit de bas étage latino (Pascal Contamine).
Souvent, ils se toisent; parfois, ils se croisent. Les trajectoires se percutent, les destins se lient, le tout sur fond d’une trame sonore qui multiplie les clins d’œil (Frou-frou ou la chanson-thème de Rocky par exemple) et les clichés, comme cette utilisation un peu subversive des Quatre Saisons de Vivaldi, ponctuation et leitmotiv, qui deviennent soutien à des chorégraphies particulièrement caricaturales.
L’esthétique volontiers BD fonctionne très bien cependant, nous laissant avec l’impression de plonger presque littéralement dans ce récit s’étalant sur une année. Quelques scènes associées spécifiquement aux changements de saison restent particulièrement savoureuses, comme cette soirée d’Halloween parfaitement orchestrée, ces séances de patinage ou cette poupée vivante reçue en cadeau par une petite fille comblée. D’autres tirées de films de série B amuseront quelques instants ou donneront carrément froid dans le dos. D’autres encore, moins abouties, laissent parfois une impression de confusion, comme si les trois têtes pensantes du projet – Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau – n’avaient pas pu s’entendre entièrement sur la direction et le ton à adopter.
On sourit souvent, on rit grassement à certains moments. On se fait surtout rappeler comment le corps peut tout transmettre, nous révèle aux autres peu importe le système de défense que nous croyons avoir établi. On retiendra pourtant principalement la tendresse qui se dégage de ces vignettes et cette façon avec laquelle celles-ci juxtaposent l’absurde et le délicieux, la violence et la douceur, le rêve et la soi-disant réalité.
Maitrise d’œuvre de Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau. Une production d’Omnibus le corps du théâtre. À Espace Libre jusqu’au 15 novembre 2014.
Six voisins, six personnages plus grands que nature, aux traits volontairement grossis : l’adolescente à l’humeur noire (Audrey Bergeron), le boxeur en reconstruction (Bryan Morneau), la voluptueuse qui se sert son corps comme d’une arme (Sylvie Moreau), la timide qui vit avec son chat (Émilie Sigouin), le vieil homme qui meuble sa solitude en épiant notamment les dessous de ses voisines (Jean Asselin) et le bandit de bas étage latino (Pascal Contamine).
Souvent, ils se toisent; parfois, ils se croisent. Les trajectoires se percutent, les destins se lient, le tout sur fond d’une trame sonore qui multiplie les clins d’œil (Frou-frou ou la chanson-thème de Rocky par exemple) et les clichés, comme cette utilisation un peu subversive des Quatre Saisons de Vivaldi, ponctuation et leitmotiv, qui deviennent soutien à des chorégraphies particulièrement caricaturales.
L’esthétique volontiers BD fonctionne très bien cependant, nous laissant avec l’impression de plonger presque littéralement dans ce récit s’étalant sur une année. Quelques scènes associées spécifiquement aux changements de saison restent particulièrement savoureuses, comme cette soirée d’Halloween parfaitement orchestrée, ces séances de patinage ou cette poupée vivante reçue en cadeau par une petite fille comblée. D’autres tirées de films de série B amuseront quelques instants ou donneront carrément froid dans le dos. D’autres encore, moins abouties, laissent parfois une impression de confusion, comme si les trois têtes pensantes du projet – Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau – n’avaient pas pu s’entendre entièrement sur la direction et le ton à adopter.
On sourit souvent, on rit grassement à certains moments. On se fait surtout rappeler comment le corps peut tout transmettre, nous révèle aux autres peu importe le système de défense que nous croyons avoir établi. On retiendra pourtant principalement la tendresse qui se dégage de ces vignettes et cette façon avec laquelle celles-ci juxtaposent l’absurde et le délicieux, la violence et la douceur, le rêve et la soi-disant réalité.
Rue Fable
Maitrise d’œuvre de Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau. Une production d’Omnibus le corps du théâtre. À Espace Libre jusqu’au 15 novembre 2014.