Avec ce projet protéiforme et ludique, aux croisements de l’installation, de la musique bruitiste, de la performance et du cinéma, le Théâtre Rude Ingénierie rend hommage à l’une des plus célèbres foires américaines de la modernité : Dreamland. Inaugurée en 1904, elle comptait parmi les multiples parcs à thèmes de Coney Island, à New York. Avec son spectacle indiscipliné, le collectif de Québec nous offre donc une interprétation fantasmée de cette hétérotopie aux airs de futur antérieur.
Pour rivaliser avec les autres foires et attirer les visiteurs, Dreamland était parée d’un million d’ampoules électriques qui illuminait les contours de son architecture grandiose. On y trouvait des loisirs à foison, à condition de payer. Pour les moins nantis, ce qui les attendait, c’était… le bruit des machines en action, le brouhaha des voix mêlées à la musique et le spectacle hypnotique des structures élégantes et clignotantes.
Émettre des sons, reproduire cette frénésie lumineuse et mécanique, c’est d’ailleurs le propre de l’immense installation centrale de Dreamland, autour de laquelle le public est rassemblé. Les spectateurs, tels des forains subjugués, sont invités à circuler librement dans la salle pour mieux voir s’animer et s’illuminer les nombreuses sculptures musicales de ce complexe d’amusements miniaturisé.
À la fois musiciens et performeurs, les membres du collectif jouent avec la structure comme d’un instrument géant, de telle sorte qu’autour d’elle, se constitue un petit orchestre digne des performances du futuriste Luigi Russolo.
En guise de contrepoint visuel à ce joyeux concert d’objets hétéroclites, des caméras se promènent et captent les détails de l’installation. Les images sont retransmises en gros plan sur six écrans géants suspendus au-dessus de l’assistance. L’œil du spectateur peut donc valser à loisir entre la maquette générale et le détail agrandi, si bien qu’on prend plaisir à se demander, dans l’ivresse de ce jeu d’échelle et de cette polyphonie audiovisuelle, qui du performeur ou de la figurine est le protagoniste du spectacle. Par moments, le rêve l’emporte sur le réel et la maquette du monde, sur le monde.
Une création de Frédéric Auger, Josianne Bernier, Olivier Bolduc, Érik Bordeleau, Bruno Bouchard, Patrick Caux, Arielle Cloutier, Philippe Lessard-Drolet, Keven Dubois, Danya Ortmann, Vano Otton, Fabien Piché, Pascal Robitaille. Une production du Théâtre Rude Ingénierie. À L’Usine C jusqu’au 7 février 2015.
Avec ce projet protéiforme et ludique, aux croisements de l’installation, de la musique bruitiste, de la performance et du cinéma, le Théâtre Rude Ingénierie rend hommage à l’une des plus célèbres foires américaines de la modernité : Dreamland. Inaugurée en 1904, elle comptait parmi les multiples parcs à thèmes de Coney Island, à New York. Avec son spectacle indiscipliné, le collectif de Québec nous offre donc une interprétation fantasmée de cette hétérotopie aux airs de futur antérieur.
Pour rivaliser avec les autres foires et attirer les visiteurs, Dreamland était parée d’un million d’ampoules électriques qui illuminait les contours de son architecture grandiose. On y trouvait des loisirs à foison, à condition de payer. Pour les moins nantis, ce qui les attendait, c’était… le bruit des machines en action, le brouhaha des voix mêlées à la musique et le spectacle hypnotique des structures élégantes et clignotantes.
Émettre des sons, reproduire cette frénésie lumineuse et mécanique, c’est d’ailleurs le propre de l’immense installation centrale de Dreamland, autour de laquelle le public est rassemblé. Les spectateurs, tels des forains subjugués, sont invités à circuler librement dans la salle pour mieux voir s’animer et s’illuminer les nombreuses sculptures musicales de ce complexe d’amusements miniaturisé.
À la fois musiciens et performeurs, les membres du collectif jouent avec la structure comme d’un instrument géant, de telle sorte qu’autour d’elle, se constitue un petit orchestre digne des performances du futuriste Luigi Russolo.
En guise de contrepoint visuel à ce joyeux concert d’objets hétéroclites, des caméras se promènent et captent les détails de l’installation. Les images sont retransmises en gros plan sur six écrans géants suspendus au-dessus de l’assistance. L’œil du spectateur peut donc valser à loisir entre la maquette générale et le détail agrandi, si bien qu’on prend plaisir à se demander, dans l’ivresse de ce jeu d’échelle et de cette polyphonie audiovisuelle, qui du performeur ou de la figurine est le protagoniste du spectacle. Par moments, le rêve l’emporte sur le réel et la maquette du monde, sur le monde.
Dreamland
Une création de Frédéric Auger, Josianne Bernier, Olivier Bolduc, Érik Bordeleau, Bruno Bouchard, Patrick Caux, Arielle Cloutier, Philippe Lessard-Drolet, Keven Dubois, Danya Ortmann, Vano Otton, Fabien Piché, Pascal Robitaille. Une production du Théâtre Rude Ingénierie. À L’Usine C jusqu’au 7 février 2015.