Il n’est pas tout à fait question de l’histoire mythique de Tristan et Iseult. Le récit d’amour courtois est avant tout une histoire dans l’histoire, une pièce dans la pièce et cette mise en abyme sert à situer le propos du spectacle de l’auteur et metteur en scène états-unien Richard Maxwell. Isolde est du théâtre qui parle de théâtre.
L’histoire est simple. Une actrice, Isolde, perd de plus en plus la mémoire au moment où son mari entrepreneur cherche à lui faire construire la maison de ses rêves. L’architecte qu’ils engagent s’éprend d’Isolde et s’engagent alors les habituelles batailles d’un triangle amoureux.
Si l’histoire est prévisible, c’est que la pièce se moque des histoires prévisibles. De la même manière que l’interprétation appuyée et la chorégraphie trop placée de gestes qui se veulent naturels se jouent d’un réalisme qui peut rater au théâtre. Même le décor semble ironique. L’effet est à la fois repoussant et terriblement comique.
Le résultat est aussi déroutant. D’abord, à cause du vague flottement avant de comprendre que le spectacle exacerbe ce qu’il paraît critiquer. Ensuite, parce que malgré leur caractère drolatique, certaines images scéniques sont intéressantes et quelques vagues moments de conscience des personnages formulent des énoncés touchants et peut-être sincères.
Ce n’est pas encore l’heure des bilans. Mais, entre les spectacles, des liens se tissent, des sujets se touchent et des moyens se ressemblent. On peut facilement rassembler Isolde, le Tartuffe mis en scène par Michael Thalheimer, ainsi que les Variations pour une déchéance annoncée d’Angela Konrad, tous présentés au sein du FTA. Ces trois pièces mobilisent et travaillent habilement le ridicule et le grotesque qui prennent le dessus face au drame de la perte. Une perte matérielle autant qu’une perte de la mémoire, qui semble inévitablement détraquer la sensibilité des personnages et leur passer sur le corps.
Chez Isolde, elle les rend froids et désincarnés. La pièce n’en est pas moins comique. Leur drame bourgeois ne se perd pas pour autant. Et l’allégorie d’un théâtre en perdition se dessine plus clairement.
Texte et mise en scène de Richard Maxwell. Une production de New York City Players. Présenté à la Maison Théâtre jusqu’au 4 juin 2015, dans le cadre du FTA.
Il n’est pas tout à fait question de l’histoire mythique de Tristan et Iseult. Le récit d’amour courtois est avant tout une histoire dans l’histoire, une pièce dans la pièce et cette mise en abyme sert à situer le propos du spectacle de l’auteur et metteur en scène états-unien Richard Maxwell. Isolde est du théâtre qui parle de théâtre.
L’histoire est simple. Une actrice, Isolde, perd de plus en plus la mémoire au moment où son mari entrepreneur cherche à lui faire construire la maison de ses rêves. L’architecte qu’ils engagent s’éprend d’Isolde et s’engagent alors les habituelles batailles d’un triangle amoureux.
Si l’histoire est prévisible, c’est que la pièce se moque des histoires prévisibles. De la même manière que l’interprétation appuyée et la chorégraphie trop placée de gestes qui se veulent naturels se jouent d’un réalisme qui peut rater au théâtre. Même le décor semble ironique. L’effet est à la fois repoussant et terriblement comique.
Le résultat est aussi déroutant. D’abord, à cause du vague flottement avant de comprendre que le spectacle exacerbe ce qu’il paraît critiquer. Ensuite, parce que malgré leur caractère drolatique, certaines images scéniques sont intéressantes et quelques vagues moments de conscience des personnages formulent des énoncés touchants et peut-être sincères.
Ce n’est pas encore l’heure des bilans. Mais, entre les spectacles, des liens se tissent, des sujets se touchent et des moyens se ressemblent. On peut facilement rassembler Isolde, le Tartuffe mis en scène par Michael Thalheimer, ainsi que les Variations pour une déchéance annoncée d’Angela Konrad, tous présentés au sein du FTA. Ces trois pièces mobilisent et travaillent habilement le ridicule et le grotesque qui prennent le dessus face au drame de la perte. Une perte matérielle autant qu’une perte de la mémoire, qui semble inévitablement détraquer la sensibilité des personnages et leur passer sur le corps.
Chez Isolde, elle les rend froids et désincarnés. La pièce n’en est pas moins comique. Leur drame bourgeois ne se perd pas pour autant. Et l’allégorie d’un théâtre en perdition se dessine plus clairement.
Isolde
Texte et mise en scène de Richard Maxwell. Une production de New York City Players. Présenté à la Maison Théâtre jusqu’au 4 juin 2015, dans le cadre du FTA.