Véritable marathon de création de courtes formes, l’événement Nous sommes ici/We Are Here réunissait en décembre dernier une trentaine de jeunes artistes de diverses disciplines dans les moindres recoins du Théâtre Aux Écuries. Voulu comme un espace de réflexions et de rencontres humaines constructives par les directeur de la Serre – arts vivants, Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny, les trois soirées ont donné la parole et l’espace à 31 jeunes artistes émergents, finissants de huit écoles d’arts vivants de Montréal. Théâtre, cirque, chant, danse… les arts y étaient confondus, interrogés et renouvelés.
Le marathon créatif a débuté le 6 décembre 2015. Les 11 candidats choisis parmi les 28 projets soumis ont pu investir pleinement les Écuries et entamer une résidence, une dizaine de jours de recherche, de rencontres, de création et de partage, soldée par trois soirées de présentations publiques. Formule innovante oblige, des « sessions larsen » étaient orchestrées à plusieurs moments afin d’offrir aux jeunes diplômés des retours et commentaires constructifs.
Processus de création
Ayant constaté que, peu importe la discipline artistique, rares, voire inexistants sont les moments pour les finissants des écoles de la métropole de discuter entre eux d’art, de côtoyer les démarches créatives de leurs collègues, de cohabiter à temps plein avec les préoccupations des autres, la Serre, sollicitée et épaulée par l’équipe des Écuries, et subventionnée pour cet événement par la Caisse de la Culture, a souhaité être l’instigatrice d’un tel événement.
Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny, accompagnés de quelques acolytes dévoués, ont invité les participants à se concentrer avant tout sur le processus de création, balisant le terrain par ces quelques questions : Comment développer une idée artistique ? Quelle démarche adopter ? Comment cheminer jusqu’à une courte forme, jusqu’à une présentation publique ? Comment aborder, adapter, ajuster son processus créatif à la lumière des commentaires qui nous sont faits ? Questionnement multiple à réponses infinies mais déterminantes dans le cheminement d’une carrière artistique.
Jasmine Catudal identifie cette étape comme un véritable « outil de réflexion pour artistes émergents ». Scénographe de formation, elle compare l’évolution du processus : « C’était comme faire une maquette avant de monter un spectacle. En scénographie, une maquette préliminaire, on la regarde, on peut y travailler, l’adapter, la corriger, etc. » Au lendemain de formations denses et exigeantes, théoriques et pratiques, il est souvent important de prendre le temps de s’arrêter pour faire un premier bilan. Les artistes émergents ont donc pu saisir cette chance comme un moyen de répondre explicitement ou implicitement à la question : « Pourquoi faites-vous ce métier ? » Et c’est en assistant à l’une de ces trois soirées que l’on a pu prendre le pouls de ceux qui habiteront très certainement les scènes de demain.
« J’avoue que nous avons développé la formule pour aider les jeunes diplômés, sans savoir ce qu’allait être le résultat pour le public, explique Catudal. Quelle agréable surprise de voir à quel point les univers dialoguaient à merveille, donnant une soirée des plus agréables où apparaissaient clairement les préoccupations de la nouvelle génération. Cette première édition fut réellement porteuse. Les artistes ont pu aller au bout d’une première étape de création, recevoir des commentaires constructifs et rencontrer les diplômés des autres écoles d’arts vivants de la métropole. Je souhaite longue vie à cette nouvelle rencontre annuelle de la jeune création ! »
Soirée « à la carte »
Pour le spectateur, la formule est conviviale et stimulante. Sur le mur d’entrée, telle une carte au trésor, le menu de la soirée est exposé. De 19 h à 22 h, les performances de 10 minutes sont présentées en continu : pas de répit pour les artistes. Toutes les salles, jusqu’aux moindres recoins, sont investies, créant un kaléidoscope fascinant. Carte en main, le spectateur est libre de se diriger dans la salle de son choix. Seul repère pour se guider dans le dédale de 180 minutes : les lignes de couleur qui se trouvent sur le sol.
Parmi les sujets abordés, mentionnons la posture de l’artiste pris dans l’engrenage du bon plaisir de son public, la colère, l’intime et le privé, le rapport au corps, la culture populaire, la société de cosommation, les réseaux sociaux, les égoportraits et même deux grandes figures de l’histoire : Pontiac et Amherst. Catalyseurs des préoccupations de leurs générations, testeurs de petites formes, ces 31 artistes ont su relever le défi. Véritable banc d’essai pour cette première cohorte, Nous sommes ici est un canevas de travail pour envisager d’éventuelles prolongations. Les balises sont posées. Ils étaient ici. On a déjà hâte à la prochaine édition.
Laura Côté-Hallé, Alex Côté et Tommy Demers, But I have my bicyclette, Cégep Saint-Hyacinthe (Théâtre). Xavier Mary, Léo Loisel, Olivia Sofia et Guillaume Rémus, Carcasse, École nationale de théâtre du Canada/École de danse contemporaine de Montréal (Théâtre/Danse). Thomas Duret, C’est ma fête (et personne ne m’a invité), UQAM (Théâtre). Samuel Bleau, Solo Fugère et Marie Fannie Guay, Conte sur table tournante (Récit de la révolte de Pontiac), UQAM (Théâtre). Kim L. Rouchdy et Catherine Laframboise, Je te conçois, Université Concordia (Danse). Rebecca Rehder et Ariane Dubé-Lavigne, Le fil d’Ariane, Université Concordia (Danse). Marilou Verschelden, Mais moi…, École nationale de cirque ) (Cirque). Zoé Burns-Garcia, Samuel Bleau, Alex Godbout, Camille Léonard, Zoé Schneider, Gabrielle Carrère, Nicola Dubois, Marie-Audrey Jacques et Amanda Perron, Pop Panthéon, UQAM (Théâtre). Marie-Pier Lefebvre et Pascale Labonté, Qui nesciunt quid dicant sermonem eorum ou La parole de celles qui ne savent pas dire, UQAM (Théâtre). Mélanie Langlais, Stamina, Collège Lionel-Groulx (Théâtre). Sophie Gervais-Doyon, Jessica Gauthier et Maggie Sauvé, Twist, UQAM (Danse). Une production de la Serre. Aux Écuries du 10 au 12 décembre 2015.
Véritable marathon de création de courtes formes, l’événement Nous sommes ici/We Are Here réunissait en décembre dernier une trentaine de jeunes artistes de diverses disciplines dans les moindres recoins du Théâtre Aux Écuries. Voulu comme un espace de réflexions et de rencontres humaines constructives par les directeur de la Serre – arts vivants, Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny, les trois soirées ont donné la parole et l’espace à 31 jeunes artistes émergents, finissants de huit écoles d’arts vivants de Montréal. Théâtre, cirque, chant, danse… les arts y étaient confondus, interrogés et renouvelés.
Le marathon créatif a débuté le 6 décembre 2015. Les 11 candidats choisis parmi les 28 projets soumis ont pu investir pleinement les Écuries et entamer une résidence, une dizaine de jours de recherche, de rencontres, de création et de partage, soldée par trois soirées de présentations publiques. Formule innovante oblige, des « sessions larsen » étaient orchestrées à plusieurs moments afin d’offrir aux jeunes diplômés des retours et commentaires constructifs.
Processus de création
Ayant constaté que, peu importe la discipline artistique, rares, voire inexistants sont les moments pour les finissants des écoles de la métropole de discuter entre eux d’art, de côtoyer les démarches créatives de leurs collègues, de cohabiter à temps plein avec les préoccupations des autres, la Serre, sollicitée et épaulée par l’équipe des Écuries, et subventionnée pour cet événement par la Caisse de la Culture, a souhaité être l’instigatrice d’un tel événement.
Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny, accompagnés de quelques acolytes dévoués, ont invité les participants à se concentrer avant tout sur le processus de création, balisant le terrain par ces quelques questions : Comment développer une idée artistique ? Quelle démarche adopter ? Comment cheminer jusqu’à une courte forme, jusqu’à une présentation publique ? Comment aborder, adapter, ajuster son processus créatif à la lumière des commentaires qui nous sont faits ? Questionnement multiple à réponses infinies mais déterminantes dans le cheminement d’une carrière artistique.
Jasmine Catudal identifie cette étape comme un véritable « outil de réflexion pour artistes émergents ». Scénographe de formation, elle compare l’évolution du processus : « C’était comme faire une maquette avant de monter un spectacle. En scénographie, une maquette préliminaire, on la regarde, on peut y travailler, l’adapter, la corriger, etc. » Au lendemain de formations denses et exigeantes, théoriques et pratiques, il est souvent important de prendre le temps de s’arrêter pour faire un premier bilan. Les artistes émergents ont donc pu saisir cette chance comme un moyen de répondre explicitement ou implicitement à la question : « Pourquoi faites-vous ce métier ? » Et c’est en assistant à l’une de ces trois soirées que l’on a pu prendre le pouls de ceux qui habiteront très certainement les scènes de demain.
« J’avoue que nous avons développé la formule pour aider les jeunes diplômés, sans savoir ce qu’allait être le résultat pour le public, explique Catudal. Quelle agréable surprise de voir à quel point les univers dialoguaient à merveille, donnant une soirée des plus agréables où apparaissaient clairement les préoccupations de la nouvelle génération. Cette première édition fut réellement porteuse. Les artistes ont pu aller au bout d’une première étape de création, recevoir des commentaires constructifs et rencontrer les diplômés des autres écoles d’arts vivants de la métropole. Je souhaite longue vie à cette nouvelle rencontre annuelle de la jeune création ! »
Soirée « à la carte »
Pour le spectateur, la formule est conviviale et stimulante. Sur le mur d’entrée, telle une carte au trésor, le menu de la soirée est exposé. De 19 h à 22 h, les performances de 10 minutes sont présentées en continu : pas de répit pour les artistes. Toutes les salles, jusqu’aux moindres recoins, sont investies, créant un kaléidoscope fascinant. Carte en main, le spectateur est libre de se diriger dans la salle de son choix. Seul repère pour se guider dans le dédale de 180 minutes : les lignes de couleur qui se trouvent sur le sol.
Parmi les sujets abordés, mentionnons la posture de l’artiste pris dans l’engrenage du bon plaisir de son public, la colère, l’intime et le privé, le rapport au corps, la culture populaire, la société de cosommation, les réseaux sociaux, les égoportraits et même deux grandes figures de l’histoire : Pontiac et Amherst. Catalyseurs des préoccupations de leurs générations, testeurs de petites formes, ces 31 artistes ont su relever le défi. Véritable banc d’essai pour cette première cohorte, Nous sommes ici est un canevas de travail pour envisager d’éventuelles prolongations. Les balises sont posées. Ils étaient ici. On a déjà hâte à la prochaine édition.
Nous sommes ici
Laura Côté-Hallé, Alex Côté et Tommy Demers, But I have my bicyclette, Cégep Saint-Hyacinthe (Théâtre). Xavier Mary, Léo Loisel, Olivia Sofia et Guillaume Rémus, Carcasse, École nationale de théâtre du Canada/École de danse contemporaine de Montréal (Théâtre/Danse). Thomas Duret, C’est ma fête (et personne ne m’a invité), UQAM (Théâtre). Samuel Bleau, Solo Fugère et Marie Fannie Guay, Conte sur table tournante (Récit de la révolte de Pontiac), UQAM (Théâtre). Kim L. Rouchdy et Catherine Laframboise, Je te conçois, Université Concordia (Danse). Rebecca Rehder et Ariane Dubé-Lavigne, Le fil d’Ariane, Université Concordia (Danse). Marilou Verschelden, Mais moi…, École nationale de cirque ) (Cirque). Zoé Burns-Garcia, Samuel Bleau, Alex Godbout, Camille Léonard, Zoé Schneider, Gabrielle Carrère, Nicola Dubois, Marie-Audrey Jacques et Amanda Perron, Pop Panthéon, UQAM (Théâtre). Marie-Pier Lefebvre et Pascale Labonté, Qui nesciunt quid dicant sermonem eorum ou La parole de celles qui ne savent pas dire, UQAM (Théâtre). Mélanie Langlais, Stamina, Collège Lionel-Groulx (Théâtre). Sophie Gervais-Doyon, Jessica Gauthier et Maggie Sauvé, Twist, UQAM (Danse). Une production de la Serre. Aux Écuries du 10 au 12 décembre 2015.