On le sait, les bonnes intentions, au théâtre, ne suffisent pas… Ce que propose l’auteur et metteur en scène Sébastien Dodge avec Televizione, au Quat’Sous ces jours-ci, ne semble pas avoir trouvé les moyens de ses grandes ambitions. Faire revivre les années glorieuses de la télévision italienne, de 1944 aux années 1970, tout en voulant dénoncer le rôle ambigu du Canada et de son armée dans la libération de l’Italie, puis le pillage des ressources de pays africains par nos compagnies minières, en complicité avec les États canadien et italien… Voilà tout un programme.
L’équipe de création a choisi la satire et un jeu soi-disant inspiré de la commedia dell’arte pour mettre en scène la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, alors que les « bombes de liberté » canadiennes font de Rome une capitale libérée des nazis, puis que les magnas de la télévision entreprennent une célébration de la gloire passée de Benito Mussolini. C’est ainsi que Mike, un combattant illustre de l’armée canadienne, devient la vedette d’une série tournée en Éthiopie, intitulée Baroque Gold Ethiopia, allusion un peu obscure à la compagnie Barrick Gold.
Dans la peau de Mike, Louis-Olivier Mauffette, en culottes courtes et chaussettes blanches de scout, flanqué d’une actrice médiocre surnommée Gina, incarnée par Marie-Ève Trudel, se plie à toutes les bassesses et compromissions pour maintenir l’idéal de vie protégée, riche et généreuse du meilleur pays du monde, le Canada. Alors qu’un comédien de second ordre, Arlequin, joué avec générosité par David-Alexandre Després, tente par tous les moyens de dénoncer les injustices observées autour de lui, chacun le rejette et ridiculise ses prétentions à la révolte. De son côté, multipliant les changements de costumes et les perruques, Mathieu Gosselin endosse les rôles de faire-valoir, d’intervieweur ou de producteur, le plus souvent de façon caricaturale.
Malgré beaucoup de bonne volonté, la critique sociale se perd dans les jeux comiques qui ne nous font rire qu’à moitié, le langage québécois souvent cru ne nous permettant pas de croire à cette histoire abracadabrante. On se demande un peu à quoi tient ce mélange de l’Italie télévisuelle et de ces héros canadiens d’un autre temps. Les cibles trop nombreuses ou trop floues donnent l’impression qu’on enfonce des portes ouvertes et que, de l’ensemble, il y ait bien peu à retenir. Le jeu ne parvient malheureusement pas à transcender cette impression.
Texte et mise en scène de Sébastien Dodge. Une production du Théâtre de la Pacotille, présentée au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 28 avril 2016.
On le sait, les bonnes intentions, au théâtre, ne suffisent pas… Ce que propose l’auteur et metteur en scène Sébastien Dodge avec Televizione, au Quat’Sous ces jours-ci, ne semble pas avoir trouvé les moyens de ses grandes ambitions. Faire revivre les années glorieuses de la télévision italienne, de 1944 aux années 1970, tout en voulant dénoncer le rôle ambigu du Canada et de son armée dans la libération de l’Italie, puis le pillage des ressources de pays africains par nos compagnies minières, en complicité avec les États canadien et italien… Voilà tout un programme.
L’équipe de création a choisi la satire et un jeu soi-disant inspiré de la commedia dell’arte pour mettre en scène la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe, alors que les « bombes de liberté » canadiennes font de Rome une capitale libérée des nazis, puis que les magnas de la télévision entreprennent une célébration de la gloire passée de Benito Mussolini. C’est ainsi que Mike, un combattant illustre de l’armée canadienne, devient la vedette d’une série tournée en Éthiopie, intitulée Baroque Gold Ethiopia, allusion un peu obscure à la compagnie Barrick Gold.
Dans la peau de Mike, Louis-Olivier Mauffette, en culottes courtes et chaussettes blanches de scout, flanqué d’une actrice médiocre surnommée Gina, incarnée par Marie-Ève Trudel, se plie à toutes les bassesses et compromissions pour maintenir l’idéal de vie protégée, riche et généreuse du meilleur pays du monde, le Canada. Alors qu’un comédien de second ordre, Arlequin, joué avec générosité par David-Alexandre Després, tente par tous les moyens de dénoncer les injustices observées autour de lui, chacun le rejette et ridiculise ses prétentions à la révolte. De son côté, multipliant les changements de costumes et les perruques, Mathieu Gosselin endosse les rôles de faire-valoir, d’intervieweur ou de producteur, le plus souvent de façon caricaturale.
Malgré beaucoup de bonne volonté, la critique sociale se perd dans les jeux comiques qui ne nous font rire qu’à moitié, le langage québécois souvent cru ne nous permettant pas de croire à cette histoire abracadabrante. On se demande un peu à quoi tient ce mélange de l’Italie télévisuelle et de ces héros canadiens d’un autre temps. Les cibles trop nombreuses ou trop floues donnent l’impression qu’on enfonce des portes ouvertes et que, de l’ensemble, il y ait bien peu à retenir. Le jeu ne parvient malheureusement pas à transcender cette impression.
Televizione
Texte et mise en scène de Sébastien Dodge. Une production du Théâtre de la Pacotille, présentée au Théâtre de Quat’Sous jusqu’au 28 avril 2016.