On se souvient de Tranche-Cul, présenté à Espace Libre en 2014 et qui, comme le dit son auteur, « a fait couler beaucoup d’encre ». Jean-Philippe Baril-Guérard persiste et signe avec Sur la destination des espèces, qu’il met en lecture au Jamais Lu.
« Dans Tranche-Cul, on parlait de la récupération de la théorie de l’évolution, dit Jean-Philippe Baril-Guérard. Pour ce texte, j’ai beaucoup lu sur Darwin et ses travaux, je me suis intéressée au personnage, à sa vie, mais je ne voulais pas écrire une pièce historique, je voulais le rendre plus funky.»
Dans la pièce, Darwin se fait trainer dans la boue et n’a pas d’autre moyen que de récupérer les droits d’adaptation de son livre pour en faire une comédie musicale : « Si nous sommes dans le registre du comique, la pièce pose le problème que rencontrent les scientifiques ou les artistes voulant vulgariser des idées novatrices sans les travestir ni les simplifier pour les rendre attrayantes. Comment la science est perçue de nos jours ? Sommes-nous aussi ouverts aux nouvelles idées qu’il y a 150 ans ? La théorie de l’évolution pourrait-elle avoir le même impact aujourd’hui ? Le culte de l’opinion prend de plus en plus de place et, à mon avis, les scientifiques perdent de la crédibilité, leur savoir est constamment remis en cause par des gens qui n’ont pas les compétences mais ont le pouvoir de le faire.»
Sur la destination des espèces va être travaillé en résidence au Théâtre PAP, au cours de la saison prochaine. Baril-Guérard annonce également la production de La Singularité est proche, à Espace Libre en mai 2017 : « C’est le titre d’un essai de l’ingénieur, chercheur et futurologue américain Ray Kurzweil. Je me suis inspiré de son travail pour parler des questions éthiques que soulève l’immortalité technologique, puisque selon lui, la technologie va devenir suffisamment performante pour nous permettre de nous transférer sur un support numérique. L’éradication de la mort soulève toutes sortes de questions.»
Le festival du Jamais Lu est pour lui une étape de travail, pas une finalité : « J’aime la proximité avec le processus de création. Entre le début de l’écriture d’un texte et le soir de la première se déroule une longue période. Le Jamais Lu permet d’avoir accès à des textes plus bruts, imparfaits, malhabiles, mais cela nous permet de commencer le dialogue avec le public très tôt dans le processus.»
Texte et mise en lecture de Jean-Philippe Baril-Guérard. Avec Isabeau Blanche, Henri Chassé, Nathalie Coupal, Toast Dawg, Karine Gonthier-Hyndman, Mathieu Handfield et Frédéric Lemay. Présenté au Théâtre Aux Écuries le lundi 2 mai à 20 h.
On se souvient de Tranche-Cul, présenté à Espace Libre en 2014 et qui, comme le dit son auteur, « a fait couler beaucoup d’encre ». Jean-Philippe Baril-Guérard persiste et signe avec Sur la destination des espèces, qu’il met en lecture au Jamais Lu.
« Dans Tranche-Cul, on parlait de la récupération de la théorie de l’évolution, dit Jean-Philippe Baril-Guérard. Pour ce texte, j’ai beaucoup lu sur Darwin et ses travaux, je me suis intéressée au personnage, à sa vie, mais je ne voulais pas écrire une pièce historique, je voulais le rendre plus funky.»
Dans la pièce, Darwin se fait trainer dans la boue et n’a pas d’autre moyen que de récupérer les droits d’adaptation de son livre pour en faire une comédie musicale : « Si nous sommes dans le registre du comique, la pièce pose le problème que rencontrent les scientifiques ou les artistes voulant vulgariser des idées novatrices sans les travestir ni les simplifier pour les rendre attrayantes. Comment la science est perçue de nos jours ? Sommes-nous aussi ouverts aux nouvelles idées qu’il y a 150 ans ? La théorie de l’évolution pourrait-elle avoir le même impact aujourd’hui ? Le culte de l’opinion prend de plus en plus de place et, à mon avis, les scientifiques perdent de la crédibilité, leur savoir est constamment remis en cause par des gens qui n’ont pas les compétences mais ont le pouvoir de le faire.»
Sur la destination des espèces va être travaillé en résidence au Théâtre PAP, au cours de la saison prochaine. Baril-Guérard annonce également la production de La Singularité est proche, à Espace Libre en mai 2017 : « C’est le titre d’un essai de l’ingénieur, chercheur et futurologue américain Ray Kurzweil. Je me suis inspiré de son travail pour parler des questions éthiques que soulève l’immortalité technologique, puisque selon lui, la technologie va devenir suffisamment performante pour nous permettre de nous transférer sur un support numérique. L’éradication de la mort soulève toutes sortes de questions.»
Le festival du Jamais Lu est pour lui une étape de travail, pas une finalité : « J’aime la proximité avec le processus de création. Entre le début de l’écriture d’un texte et le soir de la première se déroule une longue période. Le Jamais Lu permet d’avoir accès à des textes plus bruts, imparfaits, malhabiles, mais cela nous permet de commencer le dialogue avec le public très tôt dans le processus.»
Sur la destination des espèces
Texte et mise en lecture de Jean-Philippe Baril-Guérard. Avec Isabeau Blanche, Henri Chassé, Nathalie Coupal, Toast Dawg, Karine Gonthier-Hyndman, Mathieu Handfield et Frédéric Lemay. Présenté au Théâtre Aux Écuries le lundi 2 mai à 20 h.