Le Théâtre de la Dame de Cœur fête cette année ses 40 ans de création, et quelques 80 productions, dont une trentaine de créations à Upton, en Montérégie. Ses marionnettes géantes ont voyagé dans plusieurs régions du Québec et dans le monde. Richard Blackburn, le directeur artistique de la compagnie, revient sur un parcours à la fois singulier et exceptionnel.
Le Théâtre de la Dame de Cœur a été fondé en 1976 à Montréal. Mais très vite, ses créateurs décident d’immigrer en région, «un des bons coups de la compagnie», dit Richard Blackburn. Pourtant, les débuts sont ardus. Après deux ans dans une salle communautaire située dans un camping, ils décident d’investir un site abandonné à Upton: «Pendant 10 ans, nous avons squatté, sans bail, sans permis. Il nous a fallu rendre les bâtiments fonctionnels, rafistoler les maisons pour y habiter. Puis, le bureau régional de la culture a décidé de nous aider, en faisant de la ville d’Upton la propriétaire du lieu.»
Une démarche aussi rare qu’originale
Leur «big bang artistique» fut la création de La Légende de la Noire et de la Blanche, un premier spectacle de marionnettes géantes sur l’eau, inspiré des deux rivières qui se croisent sur le site, la Blanche à l’eau claire et la Noire plus boueuse. «À cette époque, nous ne savions pas comment faire les marionnettes géantes! se souvient Blackburn. Nous avons monté cette production avec des comédiens, des musiciens et une soixantaine de bénévoles. Nous avions alors des principes assez simples, auxquels nous sommes restés fidèles: aller à la rencontre d’un public, trouver une façon de pratiquer notre métier, se laisser influencer par l’environnement et utiliser les quatre dimensions du théâtre. C’est pourquoi, déjà, nous jouions autour et au milieu des spectateurs. Puis, nous avons eu l’idée de construire une salle extérieure avec des sièges pivotants à 270°. Je crois que nous sommes les seuls au monde à avoir créé une telle configuration.»
On se doute que partir en tournée avec des marionnettes géantes n’est pas la chose la plus aisée, «le transport coûte très cher», fait remarquer le directeur artistique. Aussi, la compagnie a plutôt développé des coproductions, comme ce fut le cas pour Harmonie, financé par le Japon et créé à l’occasion de l’exposition universelle d’Aichi, en 2005, un spectacle joué en cinq langues (français, anglais, espagnol, cantonais et cette année en mandarin), présenté au Québec, au Mexique, au Canada, à Hong Kong et prochainement à Taiwan. D’autres collaborations ont vu le jour, notamment avec le Cirque du Soleil. «Nous avons également été invités en Norvège, et à Singapour. On peut alors travailler avec les moyens qu’on nous offre, qui sont plus conséquents.»
Un théâtre ancré dans sa région
Le Théâtre de la Dame de Cœur participe incontestablement à la vitalité de la région. «Nous sommes un attrait touristique, dit Blackburn, en plus de créer des emplois. Sur notre site, nous avons un Centre d’interprétation des Marionnettes Baroques Alphonse Desjardins (CIMBAD), un restaurant, un centre de recherche et de création, des ateliers de production, et nous offrons également des formations. Si la Dame de Cœur devait s’évanouir ou disparaître, ça laisserait un gros cratère…»
Cet été, Les Géants de l’Étang sera présenté du 6 juillet au 20 août. Sur un texte de Marilyn Perreault, cinq personnes ont travaillé à la scénarisation. «Le public se trouve au cœur d’un étang surdimensionné, où trois jeunes chenilles un peu adolescentes cherchent à prendre des raccourcis pour devenir des papillons. Dans cette métaphore de l’adolescence et des étapes à franchir pour arriver à l’âge adulte, les chenilles vont vivre toutes sortes d’aventures rocambolesques et très drôles. Le spectacle, d’une durée de 90 minutes, contient plus de 50 tableaux. Nous avons même modifié les allées de la salle pour pouvoir avoir plus d’interventions dans le public. Mécaniquement, nous avons mis à profit nos dernières recherches, en explorant la pneumatique, par exemple. Huit personnes travaillent sur le spectacle, sept marionnettistes et un technicien, chargé de régler les problèmes techniques quand ils se présentent.»
D’autres événements seront organisés pour souligner les 40 ans du Théâtre de la Dame de Cœur: «Nous voulons festoyer avec la population: un défilé de 300 lanternes sera organisé dans les rues d’Upton le 25 juin prochain, qui se terminera par une grande fête. Une soirée-bénéfice haute en couleur aura lieu le 14 juillet et un théâtre hanté, pour lequel nous allons ressortir quelques marionnettes pour habiter les bâtiments, est prévu pour le 29 octobre.» Voici donc un quarantième rugissant, pour une compagnie surdimensionnée qui n’a pas fini de nous étonner. Bonne fête!
Mise en scène: Richard Blackburn. Scénarisation: Richard Blackburn, René Charbonneau, Élise Lessard-Mercier, Yves Simard et Carl Veilleux. Dialogues: Marilyn Perreault. Avec Tommy Bélanger, Danny Carbonneau, Élise Lessard-Mercier, Frédéric Nadeau, Yves Simard, Chloé Tremblay et Carl Veilleux. Au Théâtre de la Dame de Cœur (611, rang de la Carrière, Upton) du 6 juillet au 20 août 2016, du 5 juillet au 19 août 2017 et du 4 juillet au 18 août 2018.
Le Théâtre de la Dame de Cœur fête cette année ses 40 ans de création, et quelques 80 productions, dont une trentaine de créations à Upton, en Montérégie. Ses marionnettes géantes ont voyagé dans plusieurs régions du Québec et dans le monde. Richard Blackburn, le directeur artistique de la compagnie, revient sur un parcours à la fois singulier et exceptionnel.
Le Théâtre de la Dame de Cœur a été fondé en 1976 à Montréal. Mais très vite, ses créateurs décident d’immigrer en région, «un des bons coups de la compagnie», dit Richard Blackburn. Pourtant, les débuts sont ardus. Après deux ans dans une salle communautaire située dans un camping, ils décident d’investir un site abandonné à Upton: «Pendant 10 ans, nous avons squatté, sans bail, sans permis. Il nous a fallu rendre les bâtiments fonctionnels, rafistoler les maisons pour y habiter. Puis, le bureau régional de la culture a décidé de nous aider, en faisant de la ville d’Upton la propriétaire du lieu.»
Une démarche aussi rare qu’originale
Leur «big bang artistique» fut la création de La Légende de la Noire et de la Blanche, un premier spectacle de marionnettes géantes sur l’eau, inspiré des deux rivières qui se croisent sur le site, la Blanche à l’eau claire et la Noire plus boueuse. «À cette époque, nous ne savions pas comment faire les marionnettes géantes! se souvient Blackburn. Nous avons monté cette production avec des comédiens, des musiciens et une soixantaine de bénévoles. Nous avions alors des principes assez simples, auxquels nous sommes restés fidèles: aller à la rencontre d’un public, trouver une façon de pratiquer notre métier, se laisser influencer par l’environnement et utiliser les quatre dimensions du théâtre. C’est pourquoi, déjà, nous jouions autour et au milieu des spectateurs. Puis, nous avons eu l’idée de construire une salle extérieure avec des sièges pivotants à 270°. Je crois que nous sommes les seuls au monde à avoir créé une telle configuration.»
On se doute que partir en tournée avec des marionnettes géantes n’est pas la chose la plus aisée, «le transport coûte très cher», fait remarquer le directeur artistique. Aussi, la compagnie a plutôt développé des coproductions, comme ce fut le cas pour Harmonie, financé par le Japon et créé à l’occasion de l’exposition universelle d’Aichi, en 2005, un spectacle joué en cinq langues (français, anglais, espagnol, cantonais et cette année en mandarin), présenté au Québec, au Mexique, au Canada, à Hong Kong et prochainement à Taiwan. D’autres collaborations ont vu le jour, notamment avec le Cirque du Soleil. «Nous avons également été invités en Norvège, et à Singapour. On peut alors travailler avec les moyens qu’on nous offre, qui sont plus conséquents.»
Un théâtre ancré dans sa région
Le Théâtre de la Dame de Cœur participe incontestablement à la vitalité de la région. «Nous sommes un attrait touristique, dit Blackburn, en plus de créer des emplois. Sur notre site, nous avons un Centre d’interprétation des Marionnettes Baroques Alphonse Desjardins (CIMBAD), un restaurant, un centre de recherche et de création, des ateliers de production, et nous offrons également des formations. Si la Dame de Cœur devait s’évanouir ou disparaître, ça laisserait un gros cratère…»
Cet été, Les Géants de l’Étang sera présenté du 6 juillet au 20 août. Sur un texte de Marilyn Perreault, cinq personnes ont travaillé à la scénarisation. «Le public se trouve au cœur d’un étang surdimensionné, où trois jeunes chenilles un peu adolescentes cherchent à prendre des raccourcis pour devenir des papillons. Dans cette métaphore de l’adolescence et des étapes à franchir pour arriver à l’âge adulte, les chenilles vont vivre toutes sortes d’aventures rocambolesques et très drôles. Le spectacle, d’une durée de 90 minutes, contient plus de 50 tableaux. Nous avons même modifié les allées de la salle pour pouvoir avoir plus d’interventions dans le public. Mécaniquement, nous avons mis à profit nos dernières recherches, en explorant la pneumatique, par exemple. Huit personnes travaillent sur le spectacle, sept marionnettistes et un technicien, chargé de régler les problèmes techniques quand ils se présentent.»
D’autres événements seront organisés pour souligner les 40 ans du Théâtre de la Dame de Cœur: «Nous voulons festoyer avec la population: un défilé de 300 lanternes sera organisé dans les rues d’Upton le 25 juin prochain, qui se terminera par une grande fête. Une soirée-bénéfice haute en couleur aura lieu le 14 juillet et un théâtre hanté, pour lequel nous allons ressortir quelques marionnettes pour habiter les bâtiments, est prévu pour le 29 octobre.» Voici donc un quarantième rugissant, pour une compagnie surdimensionnée qui n’a pas fini de nous étonner. Bonne fête!
Les Géants de l’Étang
Mise en scène: Richard Blackburn. Scénarisation: Richard Blackburn, René Charbonneau, Élise Lessard-Mercier, Yves Simard et Carl Veilleux. Dialogues: Marilyn Perreault. Avec Tommy Bélanger, Danny Carbonneau, Élise Lessard-Mercier, Frédéric Nadeau, Yves Simard, Chloé Tremblay et Carl Veilleux. Au Théâtre de la Dame de Cœur (611, rang de la Carrière, Upton) du 6 juillet au 20 août 2016, du 5 juillet au 19 août 2017 et du 4 juillet au 18 août 2018.