Yoga, haschich et rhum-coco. Les yeux accrochés à l’horizon, ils attendent la vague parfaite. Ils, ce sont les surfeurs d’une petite communauté organisée comme une secte autour d’un roi désigné, John-Nathan. John-Nathan est beau. John-Nathan est fort. John-Nathan jouit de tous les privilèges. John-Nathan «fourre» qui il veut et quand il veut.
Sauf qu’aujourd’hui, John-Nathan va enfin pouvoir surfer sur la vague ultime, un tsunami qui fera disparaître sur son passage une centaine d’îles paradisiaques de l’océan Pacifique. Mais ça, John-Nathan, «il s’en torche». L’île finira engloutie sous les eaux. Et seuls les plus cools parmi les plus cools survivront sur un radeau de fortune.
Après Clotaire Rapaille, l’opéra rock, L’assassinat du président et Épopée Nord, Olivier Morin, Guillaume Tremblay et Navet Confit poursuivent leur exploration du futur et plantent leur décor en 2098, sur l’île de Tahiti. Dans un monde qui court à sa perte, faute de n’avoir pu enrayer le réchauffement climatique, le trio imagine un opéra de surfeurs, un opéra-surf, où le talent lyrique des comédiens rivalise avec la drôlerie forcenée des surtitres de Sébastien René.
Une farce emballée dans du papier d’opéra
Le résultat est drôle, extrêmement drôle par moments. Car si La vague parfaite s’attache à respecter les codes de l’opéra, c’est pour mieux les déconstruire et proposer à la place une version parodique dans laquelle les langues traditionnelles du genre, soit l’allemand, le français, l’italien et l’espagnol, sont mises dans la bouche de types qui ne possèdent pour seul moyen d’expression que «la langue officielle de Daytona Beach».
Nombreux aussi sont les clins d’œil aux plus grands noms du genre, de La Flûte enchantée à Madame Butterfly, de Mozart à Puccini en passant par Pavarotti, qui a inspiré le nom de la légende suprême de cette bande de surfeurs illuminés, Pat Varotti.
Et c’est justement dans ce subtil équilibre entre les codes élémentaires de l’opéra et ceux de la bouffonnerie que réside le remarquable tour de force de la mise en scène, qui semble rappeler en permanence au spectateur qu’il s’agit bien d’une farce, emballée dans du papier d’opéra.
Portrait d’une société occidentale en perdition
Tandis que la première partie du spectacle frise le sans-faute, le raz-de-marée semble toutefois avoir emporté avec lui quelques-uns des éléments qui faisaient la force du premier acte. Une fois les survivants embarqués sur le radeau, le récit se fait décousu et part un peu dans toutes les directions, au risque de confondre le spectateur qui voit s’enchaîner des rencontres toujours plus hallucinées, de Björk à Michelle Obama.
Bien que plus vives, les critiques de la bien-pensance se noient parfois dans des blagues qui manquent de finesse pour totalement atteindre leur cible. Les rires se font plus discrets. Certains flous persistent et entraînent parfois quelques longueurs. Un peu comme dans la saison 2 d’une série qui laisserait le spectateur légèrement sur sa faim, après une saison 1 en tout point étourdissante.
Reste néanmoins que ce portrait caustique de la société du futur est terriblement d’actualité. Il nous renvoie à la face l’image d’un monde en train de se saborder tout en prenant soin de se donner l’air cool. Parce que «plus cool que ça tu meurs».
Mise en scène, livret et interprétation : Guillaume Tremblay. Livret : Olivier Morin. Musique : Philippe Prud’Homme. Ambiance sonore : Navet Confit. Musique sur scène : Florence Blain Mbaye et Matthias Soly-Letarte. Surtitres : Sébastien René. Scénographie : Alexandre Paquet. Éclairages : Marie-Aube St-Amant Duplessis. Costumes : Estelle Charron. Avec Hiather Darnel, Anne Julien, Cécile Muhire, Antoine Gervais, Mathieu Grégoire, Sylvain Paré, Benoit Mauffette, Guillaume Perreault, Marie-Claude Guérin, Frédéric Lemay et Sasha Samar. Une production du Théâtre du Futur. Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, jusqu’au 10 juillet 2017.
Yoga, haschich et rhum-coco. Les yeux accrochés à l’horizon, ils attendent la vague parfaite. Ils, ce sont les surfeurs d’une petite communauté organisée comme une secte autour d’un roi désigné, John-Nathan. John-Nathan est beau. John-Nathan est fort. John-Nathan jouit de tous les privilèges. John-Nathan «fourre» qui il veut et quand il veut.
Sauf qu’aujourd’hui, John-Nathan va enfin pouvoir surfer sur la vague ultime, un tsunami qui fera disparaître sur son passage une centaine d’îles paradisiaques de l’océan Pacifique. Mais ça, John-Nathan, «il s’en torche». L’île finira engloutie sous les eaux. Et seuls les plus cools parmi les plus cools survivront sur un radeau de fortune.
Après Clotaire Rapaille, l’opéra rock, L’assassinat du président et Épopée Nord, Olivier Morin, Guillaume Tremblay et Navet Confit poursuivent leur exploration du futur et plantent leur décor en 2098, sur l’île de Tahiti. Dans un monde qui court à sa perte, faute de n’avoir pu enrayer le réchauffement climatique, le trio imagine un opéra de surfeurs, un opéra-surf, où le talent lyrique des comédiens rivalise avec la drôlerie forcenée des surtitres de Sébastien René.
Une farce emballée dans du papier d’opéra
Le résultat est drôle, extrêmement drôle par moments. Car si La vague parfaite s’attache à respecter les codes de l’opéra, c’est pour mieux les déconstruire et proposer à la place une version parodique dans laquelle les langues traditionnelles du genre, soit l’allemand, le français, l’italien et l’espagnol, sont mises dans la bouche de types qui ne possèdent pour seul moyen d’expression que «la langue officielle de Daytona Beach».
Nombreux aussi sont les clins d’œil aux plus grands noms du genre, de La Flûte enchantée à Madame Butterfly, de Mozart à Puccini en passant par Pavarotti, qui a inspiré le nom de la légende suprême de cette bande de surfeurs illuminés, Pat Varotti.
Et c’est justement dans ce subtil équilibre entre les codes élémentaires de l’opéra et ceux de la bouffonnerie que réside le remarquable tour de force de la mise en scène, qui semble rappeler en permanence au spectateur qu’il s’agit bien d’une farce, emballée dans du papier d’opéra.
Portrait d’une société occidentale en perdition
Tandis que la première partie du spectacle frise le sans-faute, le raz-de-marée semble toutefois avoir emporté avec lui quelques-uns des éléments qui faisaient la force du premier acte. Une fois les survivants embarqués sur le radeau, le récit se fait décousu et part un peu dans toutes les directions, au risque de confondre le spectateur qui voit s’enchaîner des rencontres toujours plus hallucinées, de Björk à Michelle Obama.
Bien que plus vives, les critiques de la bien-pensance se noient parfois dans des blagues qui manquent de finesse pour totalement atteindre leur cible. Les rires se font plus discrets. Certains flous persistent et entraînent parfois quelques longueurs. Un peu comme dans la saison 2 d’une série qui laisserait le spectateur légèrement sur sa faim, après une saison 1 en tout point étourdissante.
Reste néanmoins que ce portrait caustique de la société du futur est terriblement d’actualité. Il nous renvoie à la face l’image d’un monde en train de se saborder tout en prenant soin de se donner l’air cool. Parce que «plus cool que ça tu meurs».
La vague parfaite, un opéra surf
Mise en scène, livret et interprétation : Guillaume Tremblay. Livret : Olivier Morin. Musique : Philippe Prud’Homme. Ambiance sonore : Navet Confit. Musique sur scène : Florence Blain Mbaye et Matthias Soly-Letarte. Surtitres : Sébastien René. Scénographie : Alexandre Paquet. Éclairages : Marie-Aube St-Amant Duplessis. Costumes : Estelle Charron. Avec Hiather Darnel, Anne Julien, Cécile Muhire, Antoine Gervais, Mathieu Grégoire, Sylvain Paré, Benoit Mauffette, Guillaume Perreault, Marie-Claude Guérin, Frédéric Lemay et Sasha Samar. Une production du Théâtre du Futur. Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion du 375e anniversaire de Montréal, jusqu’au 10 juillet 2017.