Représentantes du collectif interdisciplinaire kom.post, Camille Louis et Emmanuelle Nizou vont orchestrer La Fabrique du commun MTL, soirée de clôture de l’édition 2017 de Dramaturgies en dialogue, un événement présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui par le Centre des auteurs dramatiques.

Emmanuelle Nizou
Conçu comme «un processus de créations répétées, non orienté par une fin productive unique, et devant sans cesse repenser ses formats et outils en regard des contextes (géographiques, sociétaux, politiques) dans lesquels il intervient», le collectif kom.post est né à Berlin en 2009. «Nous souhaitions une forte articulation entre recherches esthétiques et préoccupations politiques, explique Camille Louis. Afin de réunir des artistes et des chercheurs de différentes disciplines et nationalités, nous avons mis sur pied un laboratoire de création brisant la confusion admise entre post et stop. Après les grandes utopies, après les révolutions manquées, nous avons choisi de continuer, de faire avec l’après plutôt que d’accepter l’arrêt imposé.»
Droit de parole
La Fabrique du commun est décrite comme une «conversation performative». «On a tendance à associer la conversation à la légèreté, à la trivialité, explique Camille Louis. Alors que l’on donne au débat un certain sérieux, une pertinence, une importance. Or, ce partage-là est déjà politique, car il sous-entend que seuls ceux à qui l’on reconnaît une certaine qualification (intellectuelle, scientifique, politique) ont droit à la parole et à la prise au sérieux. Il s’agit ici d’une vieille disqualification du peuple qui sous-tend nombre de nos constructions nationales et qu’il nous revient de déconstruire sans cesse.»
Si le collectif prône la conversation, c’est bien parce qu’elle appartient «à tous et à personne», c’est bien parce qu’elle fait place «aux concepts, mais aussi aux gestes, au langage des corps, aux intonations». «C’est un espace de recomposition démocratique, précise Camille Louis. En ce sens, elle est effective, elle opère des redistributions de place et de fonction — qui parle, qui écoute, qui sait, qui ignore… — qui la rendent, de fait, performative. La Fabrique du commun tente simplement de rappeler cette dimension.»
Pour celle qui vit et travaille entre Athènes, Bruxelles et Paris, chaque nouveau chapitre de La Fabrique du commun donne davantage de sens à la démarche : «L’apprentissage ne s’arrête jamais et ne saurait équivaloir à une expertise. Ce qui se fabrique, dans le commun des singularités réunies pour chacune des éditions, toujours nouvelles puisque prenant place en un contexte nouveau, est chaque fois imprévisible. La dramaturgie consiste ici avant tout à créer les conditions pour que la conversation commence.»
Bénéfiques contorsions
Camille Louis nous apprend que l’édition montréalaise sera placée sous le thème des contorsions : «Nous allons nous demander comment certaines écritures (artistiques, politiques, citoyennes, urbanistiques…) viennent non pas dénoncer ou critiquer une actualité, mais plutôt s’en saisir en la tordant, en la détournant, afin de faire apparaître les dramatiques dominantes et les dramaturgies potentielles qu’il nous reste à occuper.»
Les déléguées du collectif kom.post vont être présentes pendant toute la durée de Dramaturgies en dialogue afin de collecter les paroles des «habitants» de l’événement : «Les auteurs, les spectateurs, les voisins, les techniciens… tous vont nous fournir une matière qui servira à composer l’introduction de La Fabrique du commun : un montage sonore et visuel qui tend à immerger l’ensemble des participants dans les notions que nous allons ouvrir à la conversation durant la nuit de manière sensible et sensée.»
Une conversation performative du collectif kom.post, représenté par Camille Louis et Emmanuelle Nizou. Collaborateurs artistiques et conseillers scénographiques : Félix-Antoine Boutin et Odile Gamache. Comité artistique montréalais : Marilou Craft, Jessie Mill, Sara Dion, Emmanuelle Sirois, Paul Lefebvre et Marie-Claude St-Laurent. Directeur technique : Gabriel Duquette. Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion de Dramaturgies en dialogue, le 30 août 2017 de 18 h à 22 h.
Représentantes du collectif interdisciplinaire kom.post, Camille Louis et Emmanuelle Nizou vont orchestrer La Fabrique du commun MTL, soirée de clôture de l’édition 2017 de Dramaturgies en dialogue, un événement présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui par le Centre des auteurs dramatiques.
Emmanuelle Nizou
Conçu comme «un processus de créations répétées, non orienté par une fin productive unique, et devant sans cesse repenser ses formats et outils en regard des contextes (géographiques, sociétaux, politiques) dans lesquels il intervient», le collectif kom.post est né à Berlin en 2009. «Nous souhaitions une forte articulation entre recherches esthétiques et préoccupations politiques, explique Camille Louis. Afin de réunir des artistes et des chercheurs de différentes disciplines et nationalités, nous avons mis sur pied un laboratoire de création brisant la confusion admise entre post et stop. Après les grandes utopies, après les révolutions manquées, nous avons choisi de continuer, de faire avec l’après plutôt que d’accepter l’arrêt imposé.»
Droit de parole
La Fabrique du commun est décrite comme une «conversation performative». «On a tendance à associer la conversation à la légèreté, à la trivialité, explique Camille Louis. Alors que l’on donne au débat un certain sérieux, une pertinence, une importance. Or, ce partage-là est déjà politique, car il sous-entend que seuls ceux à qui l’on reconnaît une certaine qualification (intellectuelle, scientifique, politique) ont droit à la parole et à la prise au sérieux. Il s’agit ici d’une vieille disqualification du peuple qui sous-tend nombre de nos constructions nationales et qu’il nous revient de déconstruire sans cesse.»
Pour celle qui vit et travaille entre Athènes, Bruxelles et Paris, chaque nouveau chapitre de La Fabrique du commun donne davantage de sens à la démarche : «L’apprentissage ne s’arrête jamais et ne saurait équivaloir à une expertise. Ce qui se fabrique, dans le commun des singularités réunies pour chacune des éditions, toujours nouvelles puisque prenant place en un contexte nouveau, est chaque fois imprévisible. La dramaturgie consiste ici avant tout à créer les conditions pour que la conversation commence.»
Bénéfiques contorsions
Camille Louis nous apprend que l’édition montréalaise sera placée sous le thème des contorsions : «Nous allons nous demander comment certaines écritures (artistiques, politiques, citoyennes, urbanistiques…) viennent non pas dénoncer ou critiquer une actualité, mais plutôt s’en saisir en la tordant, en la détournant, afin de faire apparaître les dramatiques dominantes et les dramaturgies potentielles qu’il nous reste à occuper.»
Les déléguées du collectif kom.post vont être présentes pendant toute la durée de Dramaturgies en dialogue afin de collecter les paroles des «habitants» de l’événement : «Les auteurs, les spectateurs, les voisins, les techniciens… tous vont nous fournir une matière qui servira à composer l’introduction de La Fabrique du commun : un montage sonore et visuel qui tend à immerger l’ensemble des participants dans les notions que nous allons ouvrir à la conversation durant la nuit de manière sensible et sensée.»
La Fabrique du commun MTL
Une conversation performative du collectif kom.post, représenté par Camille Louis et Emmanuelle Nizou. Collaborateurs artistiques et conseillers scénographiques : Félix-Antoine Boutin et Odile Gamache. Comité artistique montréalais : Marilou Craft, Jessie Mill, Sara Dion, Emmanuelle Sirois, Paul Lefebvre et Marie-Claude St-Laurent. Directeur technique : Gabriel Duquette. Au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, à l’occasion de Dramaturgies en dialogue, le 30 août 2017 de 18 h à 22 h.