Les Coups de cœur de la Tohu mettent en lumière le travail des individus, avec des numéros de cirque, dont certains extraits de productions d’ici, qui peuvent s’adapter à divers contextes ou exister de manière autonome. Le spectacle en propose une dizaine, dans une conventionnelle présentation par un maître de cérémonie. Ce dernier qualifiait de «futuristique» l’environnement scénique aux accents psychotroniques de cette troisième édition qui présente un échantillon de tendances circassiennes, incluant des appareils comme la roue croisée ou des approches valorisant une interprétation qui va au-delà des habituelles prouesses.
Avec un bon équilibre entre les styles, on passe de la manipulation de feu à la contorsion mongole. Certains numéros offrent une suite de figures très bien exécutées, avec assurance dans le cas de Marie-Ève Bisson ou manquant de fluidité par moments pour le duo Transcend. On accède à un tout autre registre, plus contemporain, dans la remarquable interprétation chorégraphique empreinte d’intériorité du numéro de Mizuki Shinagawa, finissante de l’École nationale de cirque. Ses mouvements acrobatiques résultent à la fois des manipulations et de la disposition de son tissu dans les airs et au sol, ainsi que des descentes et montées rapides de l’appareil, grâce au travail dynamique de l’invisible tireuse, Véronique Thibeault. Une musique percussive insuffle à l’ensemble une intensité dramatique prenante et bien dosée.
Mes autres coups de cœur vont au duo Julius et César, à Hugo Ouellet Côté et au numéro qui clôt le spectacle. Les premiers développent une relation ludique et leur numéro de main à main prend son ampleur en utilisant tout le plancher de la scène avec portés, sauts, courses, étreintes, fuites et feintes. Une dose d’humour s’ajoute grâce à l’expressivité du voltigeur et du porteur qui, sans jamais grimacer ou montrer les dents, nous font sourire et rire. Quant à Ouellet Côté, son intéressante idée de jumeler cellulaire et sangles aériennes ajoute un point de vue à sa formidable performance et fait réfléchir. Cet acrobate qui se filme et doit tenir compte de son téléphone ajoute un filtre qui le distancie par intermittence tout en distrayant notre regard de ses actions. Ajoutons que cet acrobate réussit un mélange rare: sangles et art clownesque.
Chapeau à l’artiste Matthew Richardson qui, après son numéro de roue capteur de rêves, utilisée au sol et en ballant dans les airs, termine le spectacle par une œuvre picturale: fond noir, lignes courbes tracées avec sa roue, poudres bleue et rouge ainsi que peinture blanche qui dégouline joliment quand la toile est hissée dans les airs. À voir pour obtenir un aperçu des multiples formes des numéros de cirque, des morceaux judicieusement choisis qui ne sont que la pointe de l’iceberg circassien québécois.
Metteur en scène: Fernand Rainville. Maître de cérémonie: Sébastien Soldevila. Dj: Guillaume Biron. Chorégraphe: Annie St-Pierre. Éclairages: Stéphane Menigot. Vidéo: La Corp. Avec Hugo Ouellet Côté, Marie-Ève Bisson, Julius et César, Jonathan Morin, Nicole Heaslewood, Matthew Richardson, Duo Transcend (Mary Wolfe et Tyce Nielsen), Erdenesuvd et Buyankhishig Ganbaatar, Brin Schoellkopf et Mizuki Shniagawa. À la Tohu jusqu’au 4 mars 2018.
Les Coups de cœur de la Tohu mettent en lumière le travail des individus, avec des numéros de cirque, dont certains extraits de productions d’ici, qui peuvent s’adapter à divers contextes ou exister de manière autonome. Le spectacle en propose une dizaine, dans une conventionnelle présentation par un maître de cérémonie. Ce dernier qualifiait de «futuristique» l’environnement scénique aux accents psychotroniques de cette troisième édition qui présente un échantillon de tendances circassiennes, incluant des appareils comme la roue croisée ou des approches valorisant une interprétation qui va au-delà des habituelles prouesses.
Avec un bon équilibre entre les styles, on passe de la manipulation de feu à la contorsion mongole. Certains numéros offrent une suite de figures très bien exécutées, avec assurance dans le cas de Marie-Ève Bisson ou manquant de fluidité par moments pour le duo Transcend. On accède à un tout autre registre, plus contemporain, dans la remarquable interprétation chorégraphique empreinte d’intériorité du numéro de Mizuki Shinagawa, finissante de l’École nationale de cirque. Ses mouvements acrobatiques résultent à la fois des manipulations et de la disposition de son tissu dans les airs et au sol, ainsi que des descentes et montées rapides de l’appareil, grâce au travail dynamique de l’invisible tireuse, Véronique Thibeault. Une musique percussive insuffle à l’ensemble une intensité dramatique prenante et bien dosée.
Mes autres coups de cœur vont au duo Julius et César, à Hugo Ouellet Côté et au numéro qui clôt le spectacle. Les premiers développent une relation ludique et leur numéro de main à main prend son ampleur en utilisant tout le plancher de la scène avec portés, sauts, courses, étreintes, fuites et feintes. Une dose d’humour s’ajoute grâce à l’expressivité du voltigeur et du porteur qui, sans jamais grimacer ou montrer les dents, nous font sourire et rire. Quant à Ouellet Côté, son intéressante idée de jumeler cellulaire et sangles aériennes ajoute un point de vue à sa formidable performance et fait réfléchir. Cet acrobate qui se filme et doit tenir compte de son téléphone ajoute un filtre qui le distancie par intermittence tout en distrayant notre regard de ses actions. Ajoutons que cet acrobate réussit un mélange rare: sangles et art clownesque.
Chapeau à l’artiste Matthew Richardson qui, après son numéro de roue capteur de rêves, utilisée au sol et en ballant dans les airs, termine le spectacle par une œuvre picturale: fond noir, lignes courbes tracées avec sa roue, poudres bleue et rouge ainsi que peinture blanche qui dégouline joliment quand la toile est hissée dans les airs. À voir pour obtenir un aperçu des multiples formes des numéros de cirque, des morceaux judicieusement choisis qui ne sont que la pointe de l’iceberg circassien québécois.
Coups de cœur
Metteur en scène: Fernand Rainville. Maître de cérémonie: Sébastien Soldevila. Dj: Guillaume Biron. Chorégraphe: Annie St-Pierre. Éclairages: Stéphane Menigot. Vidéo: La Corp. Avec Hugo Ouellet Côté, Marie-Ève Bisson, Julius et César, Jonathan Morin, Nicole Heaslewood, Matthew Richardson, Duo Transcend (Mary Wolfe et Tyce Nielsen), Erdenesuvd et Buyankhishig Ganbaatar, Brin Schoellkopf et Mizuki Shniagawa. À la Tohu jusqu’au 4 mars 2018.