Dans le but de créer un pont entre les étudiants et le milieu professionnel, Danse-Cité organise annuellement un concours au terme duquel deux étudiants sont sélectionnés pour être les «Reporters Audacieux» d’une saison. Ces deux jeunes ont pour mandat de percer les coulisses de la création (en assistant à des répétitions et en rencontrant les artistes) et de couvrir les quatre spectacles d’une saison de Danse-Cité. Leurs impressions et réflexions écrites sont par la suite rapportées sur le site web et les réseaux sociaux de Danse-Cité.
Nous publions ici un texte d’Alizé Houdelinckx, étudiante au doctorat en sociologie à l’Université de Montréal, à propos de La vie attend, un spectacle de David Albert-Toth et Emily Gualtieri présenté à la Chapelle à l’automne 2017.
En ce 27 septembre 2017 s’anime la première de la saison: La vie attend, un spectacle chorégraphié par David Ablert-Toth et Emily Gualtieri. Tout excités de cet événement, nous attendons que la salle s’ouvre, que le noir se fasse et que cet espace actuellement vide se laisse conquérir. Avec l’arrivée de l’interprète Marc Boivin sur scène, le silence impatient laisse finalement découvrir l’humour sympathique et touchant des premiers instants. On commence alors tout juste à comprendre que ce que nous allons voir n’est pas une simple représentation, mais une transmission de messages particuliers. «Mesdames et Messieurs, bon spectacle.» Le reste de la troupe – composée de Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon, Joe Danny Aurélien, et Nicolas Patry – rejoint la scène désormais rayonnante de la bonne humeur qui émane des premiers mouvements.
Si cette production se dote de nombreux atouts qui méritent à eux seuls, non seulement d’aller (re)voir le spectacle, mais surtout d’y (re)penser pour se (re)plonger dans les dynamiques enivrantes qui captivent les yeux, les sens, les corps et l’esprit, nous n’aborderons pas ici les moments qui nous ont (particulièrement) touchés. Nous préférons répondre à ce qui peut être perçu comme un message intime, assimilé à une libre-scène bien orchestrée présentant en mouvements toute la joie, la peur, l’excitation et la vulnérabilité de l’ensemble de la troupe qui se retrouve ce soir sur scène, face à nous et à notre regard. Dans un mouvement toujours fluide, ce spectacle arrive à présenter différentes mises en scène permettant aux cinq interprètes de libérer leurs corps et leurs paroles sous couvert d’un rythme calme et dynamique, joyeux et profond, sérieux et blagueur. Ce spectacle forme donc un ensemble cohérent au sein duquel chaque scène semble représenter une facette émotionnellement artistique.
Dans cette perspective, il semble que ce spectacle ne soit autre qu’un merci, grand, énergique et puissant à la vie, aux spectateurs, à l’art et aux personnes qui participent à son développement. Nous comprenons alors aisément l’ampleur d’un tel travail, de combien il est difficile de se livrer sur scène, de cibler les objectifs, d’établir les courroies de transmission et surtout, d’animer avec grâce et passion son corps selon le tempo musical ou silencieux. Vous l’aurez peut-être compris, mais un véritable lien se tisse entre les interprètes et le public. Cette toile de fond qui ne cesse de s’intensifier est si présente qu’elle anime certains moments d’un apaisement artistique en ne bougeant plus que le regard (ceux qui ont vu le spectacle pourront comprendre).
D’une présentation initiale qui cherchait par l’humour le respect non critique du spectateur, nous arrivons finalement à, non plus regarder, mais participer à un mouvement indéfini au plus proche des interprètes et du message qu’ils souhaitent livrer. Cette relation touchante laisse découvrir une humanité utilisant les interprètes pour s’émanciper et finalement inviter ce spectacle à montrer l’envers sensible de la scène, où l’éclairage inversé laisse échapper l’attraction terrestre. Une fois délivré, il suffit alors seulement de se laisser tourner dans les airs. «Merci, bonsoir, bonne soirée.»
Chorégraphie: David Albert-Toth et Emily Gualtieri (Parts+Labour_Danse). Musique: David Drury. Éclairages: Paul Chambers. Costumes: Angela Rassenti. Avec Joe Danny Aurélien, Marc Boivin, Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon et Nicolas Patry. Une production de Danse-Cité. À la Chapelle du 27 septembre au 7 octobre 2017.
Dans le but de créer un pont entre les étudiants et le milieu professionnel, Danse-Cité organise annuellement un concours au terme duquel deux étudiants sont sélectionnés pour être les «Reporters Audacieux» d’une saison. Ces deux jeunes ont pour mandat de percer les coulisses de la création (en assistant à des répétitions et en rencontrant les artistes) et de couvrir les quatre spectacles d’une saison de Danse-Cité. Leurs impressions et réflexions écrites sont par la suite rapportées sur le site web et les réseaux sociaux de Danse-Cité.
Nous publions ici un texte d’Alizé Houdelinckx, étudiante au doctorat en sociologie à l’Université de Montréal, à propos de La vie attend, un spectacle de David Albert-Toth et Emily Gualtieri présenté à la Chapelle à l’automne 2017.
En ce 27 septembre 2017 s’anime la première de la saison: La vie attend, un spectacle chorégraphié par David Ablert-Toth et Emily Gualtieri. Tout excités de cet événement, nous attendons que la salle s’ouvre, que le noir se fasse et que cet espace actuellement vide se laisse conquérir. Avec l’arrivée de l’interprète Marc Boivin sur scène, le silence impatient laisse finalement découvrir l’humour sympathique et touchant des premiers instants. On commence alors tout juste à comprendre que ce que nous allons voir n’est pas une simple représentation, mais une transmission de messages particuliers. «Mesdames et Messieurs, bon spectacle.» Le reste de la troupe – composée de Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon, Joe Danny Aurélien, et Nicolas Patry – rejoint la scène désormais rayonnante de la bonne humeur qui émane des premiers mouvements.
Si cette production se dote de nombreux atouts qui méritent à eux seuls, non seulement d’aller (re)voir le spectacle, mais surtout d’y (re)penser pour se (re)plonger dans les dynamiques enivrantes qui captivent les yeux, les sens, les corps et l’esprit, nous n’aborderons pas ici les moments qui nous ont (particulièrement) touchés. Nous préférons répondre à ce qui peut être perçu comme un message intime, assimilé à une libre-scène bien orchestrée présentant en mouvements toute la joie, la peur, l’excitation et la vulnérabilité de l’ensemble de la troupe qui se retrouve ce soir sur scène, face à nous et à notre regard. Dans un mouvement toujours fluide, ce spectacle arrive à présenter différentes mises en scène permettant aux cinq interprètes de libérer leurs corps et leurs paroles sous couvert d’un rythme calme et dynamique, joyeux et profond, sérieux et blagueur. Ce spectacle forme donc un ensemble cohérent au sein duquel chaque scène semble représenter une facette émotionnellement artistique.
Dans cette perspective, il semble que ce spectacle ne soit autre qu’un merci, grand, énergique et puissant à la vie, aux spectateurs, à l’art et aux personnes qui participent à son développement. Nous comprenons alors aisément l’ampleur d’un tel travail, de combien il est difficile de se livrer sur scène, de cibler les objectifs, d’établir les courroies de transmission et surtout, d’animer avec grâce et passion son corps selon le tempo musical ou silencieux. Vous l’aurez peut-être compris, mais un véritable lien se tisse entre les interprètes et le public. Cette toile de fond qui ne cesse de s’intensifier est si présente qu’elle anime certains moments d’un apaisement artistique en ne bougeant plus que le regard (ceux qui ont vu le spectacle pourront comprendre).
D’une présentation initiale qui cherchait par l’humour le respect non critique du spectateur, nous arrivons finalement à, non plus regarder, mais participer à un mouvement indéfini au plus proche des interprètes et du message qu’ils souhaitent livrer. Cette relation touchante laisse découvrir une humanité utilisant les interprètes pour s’émanciper et finalement inviter ce spectacle à montrer l’envers sensible de la scène, où l’éclairage inversé laisse échapper l’attraction terrestre. Une fois délivré, il suffit alors seulement de se laisser tourner dans les airs. «Merci, bonsoir, bonne soirée.»
La vie attend
Chorégraphie: David Albert-Toth et Emily Gualtieri (Parts+Labour_Danse). Musique: David Drury. Éclairages: Paul Chambers. Costumes: Angela Rassenti. Avec Joe Danny Aurélien, Marc Boivin, Simon-Xavier Lefebvre, Milan Panet-Gigon et Nicolas Patry. Une production de Danse-Cité. À la Chapelle du 27 septembre au 7 octobre 2017.