Le Théâtre de la Pire Espèce fête ses 20 ans de création. En manipulation d’objets, Francis Monty et Olivier Ducas, cofondateurs et directeurs artistiques de la compagnie, sont des experts. C’est à eux que revient le mérite d’avoir vulgarisé le genre au Québec. L’adaptation en théâtre d’objet de la pièce d’Alfred Jarry, Ubu sur la table, leur a apporté reconnaissance et succès. Bricolé avec des accessoires de cuisine, délirant, iconoclaste et jouissif, le spectacle a tourné dans le monde entier pendant 15 ans, traduit en anglais, en espagnol et en langage des signes. Les deux compères et leur flopée d’acolytes nous ont régalé d’œuvres aussi diverses et variées que Léon le nul, Persée, Petit bonhomme en papier carbone…
Depuis 2011, la Pire Espèce propose sporadiquement des cabarets intitulés Anatomie de l’objet et animés par Monsieur Poulpe (Mathieu Gosselin) et Marcus (Alexandre Leroux), « docteurs en manipulation et agrégés de l’Académie de l’objet », qui évoluent dans un registre burlesque assumé.
Après un résumé des épisodes précédents, où furent abordés des sujets aussi sensibles que la relation de l’objet avec les mots, la dimension et l’espace, ou encore les différents états de l’objet, L’état des choses veut démontrer la supériorité du théâtre d’objets sur toutes les formes d’art : le cinéma, le théâtre, la marionnette, etc.
Les deux présentateurs rivalisent de truculence pour annoncer les différents numéros, qui traitent de l’image, du son, du sens, du signe et du langage de l’objet. Dans ce bric-à-brac réjouissant, on retient la prestation de Karine St-Arnaud, la tragédie d’une banane susurrée en anglais ou celle de Jérémie Desbiens, impeccable dans la parodie de 887 de Robert Lepage, où objets miniatures et gros plans de ses yeux bleus sont filmés et projetés en direct sur un écran. On retrouve des traces du plus récent spectacle de la compagnie, Contes zen du potager, avec samouraï à tête de chou et bruitage de cerises de terre. Cette collection hétéroclite de petites formes, certaines plus abouties, maîtrisées et drôles que d’autres, se reçoit comme un florilège, un joyeux party que la compagnie s’offre pour son anniversaire.
Accompagné par trois musiciens en direct (Nicolas Letarte, Mathieu Doyon et l’également comédien Étienne Blanchette) dont les guitares, basses, batteries, claviers et percussions composent de solides intermèdes, tout ce beau monde s’en donne à cœur joie, avec parfois quelques relents d’autocomplaisance et surtout de forts effluves d’autodérision, qui sauvent la mise. La gang a dû s’amuser fort pendant les répétitions !
Comme pour les recettes de cuisine, les formules éprouvées sont une garantie de servir de bons petits plats, pas toujours innovants, mais qui rassasient. Ce que fait, assurément, le Théâtre de la Pire Espèce. Toutefois, il semblerait que la formule commence à tourner en rond, et la mayonnaise a du mal à prendre. On ne s’ennuie pas, mais on ne s’amuse plus autant.
Texte : Olivier Ducas, Mathieu Gosselin, Alexandre Leroux et Francis Monty. Mise en scène Olivier Ducas et Francis Monty. Dramaturge : Jonathan Cusson. Lumières : Leticia Hamaoui. Son : Jean Gaudreau. Scénographie, objets et costumes : Julie Vallée-Léger. Musique :Mathieu Doyon et Nicolas Letarte. Avec : Étienne Blanchette, Jérémie Desbiens, Olivier Ducas, Mathieu Gosselin, Alexandre Leroux, Francis Monty, Karine St-Arnaud et Marie-Ève Trudel. Une production du Théâtre de la Pire Espèce, présentée au Théâtre Aux Écuries jusqu’au 25 mai 2019.
Le Théâtre de la Pire Espèce fête ses 20 ans de création. En manipulation d’objets, Francis Monty et Olivier Ducas, cofondateurs et directeurs artistiques de la compagnie, sont des experts. C’est à eux que revient le mérite d’avoir vulgarisé le genre au Québec. L’adaptation en théâtre d’objet de la pièce d’Alfred Jarry, Ubu sur la table, leur a apporté reconnaissance et succès. Bricolé avec des accessoires de cuisine, délirant, iconoclaste et jouissif, le spectacle a tourné dans le monde entier pendant 15 ans, traduit en anglais, en espagnol et en langage des signes. Les deux compères et leur flopée d’acolytes nous ont régalé d’œuvres aussi diverses et variées que Léon le nul, Persée, Petit bonhomme en papier carbone…
Depuis 2011, la Pire Espèce propose sporadiquement des cabarets intitulés Anatomie de l’objet et animés par Monsieur Poulpe (Mathieu Gosselin) et Marcus (Alexandre Leroux), « docteurs en manipulation et agrégés de l’Académie de l’objet », qui évoluent dans un registre burlesque assumé.
Après un résumé des épisodes précédents, où furent abordés des sujets aussi sensibles que la relation de l’objet avec les mots, la dimension et l’espace, ou encore les différents états de l’objet, L’état des choses veut démontrer la supériorité du théâtre d’objets sur toutes les formes d’art : le cinéma, le théâtre, la marionnette, etc.
Les deux présentateurs rivalisent de truculence pour annoncer les différents numéros, qui traitent de l’image, du son, du sens, du signe et du langage de l’objet. Dans ce bric-à-brac réjouissant, on retient la prestation de Karine St-Arnaud, la tragédie d’une banane susurrée en anglais ou celle de Jérémie Desbiens, impeccable dans la parodie de 887 de Robert Lepage, où objets miniatures et gros plans de ses yeux bleus sont filmés et projetés en direct sur un écran. On retrouve des traces du plus récent spectacle de la compagnie, Contes zen du potager, avec samouraï à tête de chou et bruitage de cerises de terre. Cette collection hétéroclite de petites formes, certaines plus abouties, maîtrisées et drôles que d’autres, se reçoit comme un florilège, un joyeux party que la compagnie s’offre pour son anniversaire.
Accompagné par trois musiciens en direct (Nicolas Letarte, Mathieu Doyon et l’également comédien Étienne Blanchette) dont les guitares, basses, batteries, claviers et percussions composent de solides intermèdes, tout ce beau monde s’en donne à cœur joie, avec parfois quelques relents d’autocomplaisance et surtout de forts effluves d’autodérision, qui sauvent la mise. La gang a dû s’amuser fort pendant les répétitions !
Comme pour les recettes de cuisine, les formules éprouvées sont une garantie de servir de bons petits plats, pas toujours innovants, mais qui rassasient. Ce que fait, assurément, le Théâtre de la Pire Espèce. Toutefois, il semblerait que la formule commence à tourner en rond, et la mayonnaise a du mal à prendre. On ne s’ennuie pas, mais on ne s’amuse plus autant.
Anatomie de l’objet, traité n° 5 : L’état des choses
Texte : Olivier Ducas, Mathieu Gosselin, Alexandre Leroux et Francis Monty. Mise en scène Olivier Ducas et Francis Monty. Dramaturge : Jonathan Cusson. Lumières : Leticia Hamaoui. Son : Jean Gaudreau. Scénographie, objets et costumes : Julie Vallée-Léger. Musique :Mathieu Doyon et Nicolas Letarte. Avec : Étienne Blanchette, Jérémie Desbiens, Olivier Ducas, Mathieu Gosselin, Alexandre Leroux, Francis Monty, Karine St-Arnaud et Marie-Ève Trudel. Une production du Théâtre de la Pire Espèce, présentée au Théâtre Aux Écuries jusqu’au 25 mai 2019.