S’inspirant de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon survenue en 2011, l’autrice britannique Lucy Kirkwood a imaginé un huis clos existentiel à saveur environnementale, acclamé autant à Londres qu’à Broadway. Des rives nippones, le drame nous transporte sur les côtes anglaises, dans un minuscule chalet, où un couple d’ingénieur·es retraité·es essaie tant bien que mal de mener une vie normale malgré la désolation qui les entoure. La visite impromptue d’une ex-collègue provoquera un tsunami dont le ménage sexagénaire ne sortira pas indemne.
La proposition est captivante tout comme la scénographie de Marie-Renée Bourget Harvey est envoûtante. Sur le large plateau, la petite habitation, constituée de deux panneaux de bois disposés en angle à 90 degrés, semble flotter sur une mer d’incertitudes et de ravages. Tout autour, des arbres défoliés et des amoncellements de débris témoignent des événements dévastateurs ayant eu lieu à la centrale nucléaire voisine. 
Survivant·es de l’apocalypse, Adèle (Danielle Proulx) et Robin (Germain Houde) donnent tout de même l’impression de couler des jours heureux dans leur humble logis aux allures scandinaves. Entre deux séances de yoga, la routine d’Adèle consiste principalement à s’occuper d’un potager bio, alors que Robin s’affaire à récupérer des objets encore valides et à prendre soin des vaches possiblement radioactives de leur ancienne fermette.
À peine ce singulier tableau esquissé, Rose (Chantal Baril) débarque chez le couple retraité. L’intrusion de l’ex-collègue de travail surprend un peu Adèle qui va tout de même proposer une tasse de thé à son invitée. Banalités quotidiennes, petites confidences et angoisses liées à la situation environnementale sont partagées dans un dialogue prolixe qui ne sera temporairement interrompu que par l’arrivée de Robin. Entre deux rasades d’un vin maison dont il est très fier, le don Juan peu subtil nous fait rapidement comprendre que Rose est sa maîtresse depuis fort longtemps. Cette révélation, alourdie par une mise en scène convenue, prend dès lors beaucoup trop de place dans la trame narrative de l’œuvre.
À tel point que le suspense que l’on espère créer quant à la véritable raison de la visite de Rose en est fortement altéré. En invitant Adèle et Robin à retourner travailler à la centrale pour prendre la relève des jeunes qui s’y échinent malgré le risque du milieu contaminé par les radiations, elle brusque leur confort. Et là, littéralement, tout bascule, mais de façon précipitée, mêlant maladroitement les enjeux intimes et sociaux. Ainsi, en dépit de mouvements scénographiques ingénieux et des éclairages dramatiques de Julie Basse découvrant un horizon sombre et sans issue, ce sfumato impressionnant de fin du monde ne réussit pas à provoquer l’onde de choc escomptée. L’émotion timidement semée laisse toutefois place à la réflexion sur les problèmes environnementaux auxquels nous sommes quotidiennement confronté·es. Nous applaudissons d’ailleurs la collaboration de Duceppe avec l’organisme Écoscéno qui a permis la construction d’un décor écoresponsable.
Texte : Lucy Kirkwood. Traduction : Maryse Warda. Mise en scène : Marie-Hélène Gendreau. Scénographie : Marie-Renée Bourget Harvey. Costumes : Cynthia St-Gelais. Éclairages : Julie Basse. Musique : Mykalle Bielinski. Accessoires : Normand Blais. Avec Chantal Baril, Germain Houde et Danielle Proulx. Une production Duceppe, présentée au Théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 28 mars 2020.
S’inspirant de la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon survenue en 2011, l’autrice britannique Lucy Kirkwood a imaginé un huis clos existentiel à saveur environnementale, acclamé autant à Londres qu’à Broadway. Des rives nippones, le drame nous transporte sur les côtes anglaises, dans un minuscule chalet, où un couple d’ingénieur·es retraité·es essaie tant bien que mal de mener une vie normale malgré la désolation qui les entoure. La visite impromptue d’une ex-collègue provoquera un tsunami dont le ménage sexagénaire ne sortira pas indemne.
La proposition est captivante tout comme la scénographie de Marie-Renée Bourget Harvey est envoûtante. Sur le large plateau, la petite habitation, constituée de deux panneaux de bois disposés en angle à 90 degrés, semble flotter sur une mer d’incertitudes et de ravages. Tout autour, des arbres défoliés et des amoncellements de débris témoignent des événements dévastateurs ayant eu lieu à la centrale nucléaire voisine.
Survivant·es de l’apocalypse, Adèle (Danielle Proulx) et Robin (Germain Houde) donnent tout de même l’impression de couler des jours heureux dans leur humble logis aux allures scandinaves. Entre deux séances de yoga, la routine d’Adèle consiste principalement à s’occuper d’un potager bio, alors que Robin s’affaire à récupérer des objets encore valides et à prendre soin des vaches possiblement radioactives de leur ancienne fermette.
À peine ce singulier tableau esquissé, Rose (Chantal Baril) débarque chez le couple retraité. L’intrusion de l’ex-collègue de travail surprend un peu Adèle qui va tout de même proposer une tasse de thé à son invitée. Banalités quotidiennes, petites confidences et angoisses liées à la situation environnementale sont partagées dans un dialogue prolixe qui ne sera temporairement interrompu que par l’arrivée de Robin. Entre deux rasades d’un vin maison dont il est très fier, le don Juan peu subtil nous fait rapidement comprendre que Rose est sa maîtresse depuis fort longtemps. Cette révélation, alourdie par une mise en scène convenue, prend dès lors beaucoup trop de place dans la trame narrative de l’œuvre.
À tel point que le suspense que l’on espère créer quant à la véritable raison de la visite de Rose en est fortement altéré. En invitant Adèle et Robin à retourner travailler à la centrale pour prendre la relève des jeunes qui s’y échinent malgré le risque du milieu contaminé par les radiations, elle brusque leur confort. Et là, littéralement, tout bascule, mais de façon précipitée, mêlant maladroitement les enjeux intimes et sociaux. Ainsi, en dépit de mouvements scénographiques ingénieux et des éclairages dramatiques de Julie Basse découvrant un horizon sombre et sans issue, ce sfumato impressionnant de fin du monde ne réussit pas à provoquer l’onde de choc escomptée. L’émotion timidement semée laisse toutefois place à la réflexion sur les problèmes environnementaux auxquels nous sommes quotidiennement confronté·es. Nous applaudissons d’ailleurs la collaboration de Duceppe avec l’organisme Écoscéno qui a permis la construction d’un décor écoresponsable.
Les Enfants
Texte : Lucy Kirkwood. Traduction : Maryse Warda. Mise en scène : Marie-Hélène Gendreau. Scénographie : Marie-Renée Bourget Harvey. Costumes : Cynthia St-Gelais. Éclairages : Julie Basse. Musique : Mykalle Bielinski. Accessoires : Normand Blais. Avec Chantal Baril, Germain Houde et Danielle Proulx. Une production Duceppe, présentée au Théâtre Jean-Duceppe jusqu’au 28 mars 2020.