Les lumières encore allumées dans la salle, Brigitte Saint-Aubin engage d’emblée une conversation intime avec le public. Elle quantifie d’abord l’audience de la représentation et raconte ensuite que les chiffres ont pris une grande place dans sa vie – on devine qu’il est entre autres question d’âge –, l’amenant même à se réorienter vers le design intérieur. Avec ses musiciens, elle nous invite dans son univers, où elle parcourt les corridors du cégep et accompagne sa mère dans la maladie, le cancer en l’occurrence.
L’autrice-compositrice-interprète et comédienne se livre à travers sa poésie, sa musique et son expérience, qui l’ont conduite à laisser tomber les chiffres pour revenir aux vraies valeurs de la vie. Sa remise en question de la quarantaine est marquée par le deuil de sa mère et un retour à l’école mouvementé. Elle tisse une métaphore entre ces moments marquants et la théorie du design intérieur (notions de perspective, d’horizon, de points de fuite…), car la décoration comme la vie peuvent prendre toutes sortes de directions.
Brigitte Saint- Aubin dégage sur scène une authenticité qui la rend attachante. Elle nous offre une prestation touchante en se confiant sur ses peurs, sur son deuil, sur ses insécurités. Ses histoires sont à la fois émouvantes et drôles. Car c’est par l’humour qu’elle exprime ses malaises, comme celui que lui cause l’écart d’âge qui la sépare des autres étudiant·es. Elle interprète quelques personnages et nous fait surtout entendre sa voix intérieure, ce qui nous fait sourire. Cette réorientation lui a fait voir plusieurs aspects de sa vie sous un nouvel éclairage, ce qu’elle nous raconte dans un monologue accompagné de chansons, de musique et de projections animées. Les chansons, bien intégrées aux textes, illustrent les propos tenus de façon poétique, même si on n’en saisit pas toujours toute la portée. Courtes et variées, ces compositions apportent un beau rythme au spectacle.
Sur une note d’espoir
Design intérieur est un spectacle thérapeutique, qui invite à dédramatiser ce qui nous cause généralement des soucis et à laisser de côté l’obsession de la perfection. L’art de raconter de la comédienne nous garde captifs et captives de ses anecdotes.
Au cœur de ce théâtre musical charmant trône une structure de métal plutôt abstraite dans sa forme, placée au milieu de la scène. On se questionne quant au sens de cette composition, car il est difficile de savoir ce qu’elle représente, sauf, à l’occasion, des bancs d’école ou une causeuse. Brigitte Saint-Aubin utilise si bien l’espace qu’il aurait sans doute été suffisant qu’elle occupe seule la scène avec ses musiciens.
Par contre, les projections, qui sont utilisées pour nous expliquer les notions de design intérieur, nous aident à nous situer dans le cheminement personnel de l’artiste et on comprend mieux sa façon de voir les choses. Les lumières tamisées, quant à elles, participent à créer une ambiance intime.
Les épisodes de sa vie que partage Brigitte Saint-Aubin peuvent rejoindre beaucoup de personnes qui traversent des moments de remise en question. Elle répète la réplique d’un de ses personnages, « You gonna die » (donc à quoi bon s’en faire?), qui enseigne que dessiner avec une main souple est plus facile qu’avec une main stressée et raide, qu’il faut relaxer pour bien profiter et bien créer. Le départ de sa mère lui a montré que l’ego prend parfois trop de place et qu’on peut finir par se perdre, comme sa mère, qui avait toujours pris soin des autres et a fini par accepter d’être celle de qui l’on s’occupe avant sa mort. Elle a laissé tomber son ego et est partie en paix.
La comédienne et chanteuse nous apporte un message de lâcher-prise proposant, plutôt que d’essayer de devenir quelqu’un, de vivre le moment présent et d’accepter d’être qui l’on est et où l’on est. Ce spectacle est inspirant, il nous montre une autre perspective, une façon de surmonter les défis de la vie… à la manière de Brigitte Saint- Aubin.
Texte, musique et interprétation : Brigitte Saint-Aubin. Mise en scène : Eric Jean. Assistance à la mise en scène : Carol-Anne Bourgon Sicard. Conseils dramaturgiques : François Archambault. Scénographie : Max Otto-Fauteux. Éclairages : Gonzalo Soldi. Projections vidéo : Gaspard Philippe (Hub Studio). Direction musicale : Guido Del Fabbro. Musiciens : Guido Del Fabbro, Bernard Falaise et Vincent Carré. Une production de Duceppe, présentée à la salle Jean-Duceppe de la Place des Arts jusqu’au 20 juin 2021.
Les lumières encore allumées dans la salle, Brigitte Saint-Aubin engage d’emblée une conversation intime avec le public. Elle quantifie d’abord l’audience de la représentation et raconte ensuite que les chiffres ont pris une grande place dans sa vie – on devine qu’il est entre autres question d’âge –, l’amenant même à se réorienter vers le design intérieur. Avec ses musiciens, elle nous invite dans son univers, où elle parcourt les corridors du cégep et accompagne sa mère dans la maladie, le cancer en l’occurrence.
L’autrice-compositrice-interprète et comédienne se livre à travers sa poésie, sa musique et son expérience, qui l’ont conduite à laisser tomber les chiffres pour revenir aux vraies valeurs de la vie. Sa remise en question de la quarantaine est marquée par le deuil de sa mère et un retour à l’école mouvementé. Elle tisse une métaphore entre ces moments marquants et la théorie du design intérieur (notions de perspective, d’horizon, de points de fuite…), car la décoration comme la vie peuvent prendre toutes sortes de directions.
Brigitte Saint- Aubin dégage sur scène une authenticité qui la rend attachante. Elle nous offre une prestation touchante en se confiant sur ses peurs, sur son deuil, sur ses insécurités. Ses histoires sont à la fois émouvantes et drôles. Car c’est par l’humour qu’elle exprime ses malaises, comme celui que lui cause l’écart d’âge qui la sépare des autres étudiant·es. Elle interprète quelques personnages et nous fait surtout entendre sa voix intérieure, ce qui nous fait sourire. Cette réorientation lui a fait voir plusieurs aspects de sa vie sous un nouvel éclairage, ce qu’elle nous raconte dans un monologue accompagné de chansons, de musique et de projections animées. Les chansons, bien intégrées aux textes, illustrent les propos tenus de façon poétique, même si on n’en saisit pas toujours toute la portée. Courtes et variées, ces compositions apportent un beau rythme au spectacle.
Sur une note d’espoir
Design intérieur est un spectacle thérapeutique, qui invite à dédramatiser ce qui nous cause généralement des soucis et à laisser de côté l’obsession de la perfection. L’art de raconter de la comédienne nous garde captifs et captives de ses anecdotes.
Au cœur de ce théâtre musical charmant trône une structure de métal plutôt abstraite dans sa forme, placée au milieu de la scène. On se questionne quant au sens de cette composition, car il est difficile de savoir ce qu’elle représente, sauf, à l’occasion, des bancs d’école ou une causeuse. Brigitte Saint-Aubin utilise si bien l’espace qu’il aurait sans doute été suffisant qu’elle occupe seule la scène avec ses musiciens.
Par contre, les projections, qui sont utilisées pour nous expliquer les notions de design intérieur, nous aident à nous situer dans le cheminement personnel de l’artiste et on comprend mieux sa façon de voir les choses. Les lumières tamisées, quant à elles, participent à créer une ambiance intime.
Les épisodes de sa vie que partage Brigitte Saint-Aubin peuvent rejoindre beaucoup de personnes qui traversent des moments de remise en question. Elle répète la réplique d’un de ses personnages, « You gonna die » (donc à quoi bon s’en faire?), qui enseigne que dessiner avec une main souple est plus facile qu’avec une main stressée et raide, qu’il faut relaxer pour bien profiter et bien créer. Le départ de sa mère lui a montré que l’ego prend parfois trop de place et qu’on peut finir par se perdre, comme sa mère, qui avait toujours pris soin des autres et a fini par accepter d’être celle de qui l’on s’occupe avant sa mort. Elle a laissé tomber son ego et est partie en paix.
La comédienne et chanteuse nous apporte un message de lâcher-prise proposant, plutôt que d’essayer de devenir quelqu’un, de vivre le moment présent et d’accepter d’être qui l’on est et où l’on est. Ce spectacle est inspirant, il nous montre une autre perspective, une façon de surmonter les défis de la vie… à la manière de Brigitte Saint- Aubin.
Design intérieur
Texte, musique et interprétation : Brigitte Saint-Aubin. Mise en scène : Eric Jean. Assistance à la mise en scène : Carol-Anne Bourgon Sicard. Conseils dramaturgiques : François Archambault. Scénographie : Max Otto-Fauteux. Éclairages : Gonzalo Soldi. Projections vidéo : Gaspard Philippe (Hub Studio). Direction musicale : Guido Del Fabbro. Musiciens : Guido Del Fabbro, Bernard Falaise et Vincent Carré. Une production de Duceppe, présentée à la salle Jean-Duceppe de la Place des Arts jusqu’au 20 juin 2021.