Qui n’a jamais été subjugué·e par l’envol d’un ballon, libéré de ses attaches ? Qui n’a jamais admiré son ascension jusqu’à le perdre complètement de vue et peut-être même espéré son retour pour pouvoir lui donner un nouveau souffle ? C’est ce qu’on appelle retrouver son âme d’enfant, qui, au gré du vent, s’élève au-dessus des nuages. Et c’est à cela qu’aspirent les Acrobuffos, pour notre plus grande joie, avec Airplay, spectacle qui tourne depuis 2015 et qui en est à plus de 360 représentations sur cinq continents.
Christina Gelsone, ex-ballerine, et Seth Bloom, jongleur de formation, composent un tandem circassien des plus sympathiques. Se présentant sur scène comme des gamin·es sans prétention, qui pourraient être frère et sœur, le duo new-yorkais est, hors piste, un couple soudé par 18 ans de création. Que ce soit par du théâtre de rue en zones de guerre ou en se produisant sous les plus grands chapiteaux, ces saltimbanques des temps modernes sèment la poésie à tout vent, devant des auditoires les plus variés. Une expérience qui leur assure une connivence indéniable avec tout public, quels que soient l’âge et l’origine de ses constituants.
Bouffée d’air frais
Nous sommes au cirque, bien sûr, en compagnie d’Acrobuffos, un nom qui prédispose aux acrobaties et aux bouffonneries. Mais, en même temps, nous n’y sommes pas tout à fait, car il n’y a, dans cette prestation, aucune prouesse musclée. On ne cherche pas la performance costaude pour épater la galerie. On est plutôt à fleur de peau. Le geste est large, parfois fin, toujours gracieux, onirique, avec, en clin d’œil, un soupçon de comique. Tout est dans le mouvement, l’allégorie. Ce ne sont pas des numéros, mais plutôt des tableaux qui suscitent l’émerveillement. On privilégie l’étonnement, en complicité avec la foule. Un immense ballon rouge qui plane au-dessus de l’assistance génère un instant magique alors que chaque enfant qu’il survole tente de l’atteindre.
Les objets sont simples : ballons, confettis, parapluies, voiles qui deviennent autant de cerfs-volants que l’on gonfle, que l’on déploie à l’infini à partir d’un large cercle de ventilateurs, dont la vélocité, programmée par le sculpteur cinétique Daniel Wurtzel, permet de créer des effets magnifiques et quasi surréalistes. Le tout est enveloppé d’une bande sonore irrésistible, constituée d’airs universels, issus des répertoires classique et populaire.
Occupant autant l’aire de jeu centrale, l’avant-scène et même les gradins, alors qu’on invite spectateurs et spectatrices à participer, les deux artistes sont partout, virevoltant, grimpant, courant et s’amusant à tirer sur la bonne ficelle, au bon moment. Leur connivence est palpable et contagieuse, tant les sourires et les rires sont manifestes. Épisode touchant : vers la fin du programme, Gelsone extirpe de sa valise un gigantesque drapé translucide et voluptueux qui, sous l’effet des ventilateurs, se transforme en une immense flamme que l’on imagine sortir tout droit de son cœur, mettant ainsi un terme à cette ode visuelle sans paroles.
Assister à Air Play, c’est vivre une heure de simple et de pur bonheur où le sublime est à l’honneur et où le regard émerveillé d’un·e enfant, peu importe son âge, devient ce qui est le plus essentiel au monde…
Création : Seth Bloom, Christina Gelsone et Daniel Wurtzel. Direction artistique : West Hyler. Direction technique : Todd Alan Little. Sculptures aériennes : Daniel Wurtzel. Éclairages : Jeanne Koenig. Costumes : Ashley Dunn Gatterdam. Conception sonore : Seth Bloom, Christina Gelsone et Phil Ingle. Régie générale : Flora Vassar. Avec Seth Bloom et Christina Gelsone. Une production d’Acrobuffos, présentée à la TOHU jusqu’au 1er janvier 2023.
Qui n’a jamais été subjugué·e par l’envol d’un ballon, libéré de ses attaches ? Qui n’a jamais admiré son ascension jusqu’à le perdre complètement de vue et peut-être même espéré son retour pour pouvoir lui donner un nouveau souffle ? C’est ce qu’on appelle retrouver son âme d’enfant, qui, au gré du vent, s’élève au-dessus des nuages. Et c’est à cela qu’aspirent les Acrobuffos, pour notre plus grande joie, avec Airplay, spectacle qui tourne depuis 2015 et qui en est à plus de 360 représentations sur cinq continents.
Christina Gelsone, ex-ballerine, et Seth Bloom, jongleur de formation, composent un tandem circassien des plus sympathiques. Se présentant sur scène comme des gamin·es sans prétention, qui pourraient être frère et sœur, le duo new-yorkais est, hors piste, un couple soudé par 18 ans de création. Que ce soit par du théâtre de rue en zones de guerre ou en se produisant sous les plus grands chapiteaux, ces saltimbanques des temps modernes sèment la poésie à tout vent, devant des auditoires les plus variés. Une expérience qui leur assure une connivence indéniable avec tout public, quels que soient l’âge et l’origine de ses constituants.
Bouffée d’air frais
Nous sommes au cirque, bien sûr, en compagnie d’Acrobuffos, un nom qui prédispose aux acrobaties et aux bouffonneries. Mais, en même temps, nous n’y sommes pas tout à fait, car il n’y a, dans cette prestation, aucune prouesse musclée. On ne cherche pas la performance costaude pour épater la galerie. On est plutôt à fleur de peau. Le geste est large, parfois fin, toujours gracieux, onirique, avec, en clin d’œil, un soupçon de comique. Tout est dans le mouvement, l’allégorie. Ce ne sont pas des numéros, mais plutôt des tableaux qui suscitent l’émerveillement. On privilégie l’étonnement, en complicité avec la foule. Un immense ballon rouge qui plane au-dessus de l’assistance génère un instant magique alors que chaque enfant qu’il survole tente de l’atteindre.
Les objets sont simples : ballons, confettis, parapluies, voiles qui deviennent autant de cerfs-volants que l’on gonfle, que l’on déploie à l’infini à partir d’un large cercle de ventilateurs, dont la vélocité, programmée par le sculpteur cinétique Daniel Wurtzel, permet de créer des effets magnifiques et quasi surréalistes. Le tout est enveloppé d’une bande sonore irrésistible, constituée d’airs universels, issus des répertoires classique et populaire.
Occupant autant l’aire de jeu centrale, l’avant-scène et même les gradins, alors qu’on invite spectateurs et spectatrices à participer, les deux artistes sont partout, virevoltant, grimpant, courant et s’amusant à tirer sur la bonne ficelle, au bon moment. Leur connivence est palpable et contagieuse, tant les sourires et les rires sont manifestes. Épisode touchant : vers la fin du programme, Gelsone extirpe de sa valise un gigantesque drapé translucide et voluptueux qui, sous l’effet des ventilateurs, se transforme en une immense flamme que l’on imagine sortir tout droit de son cœur, mettant ainsi un terme à cette ode visuelle sans paroles.
Assister à Air Play, c’est vivre une heure de simple et de pur bonheur où le sublime est à l’honneur et où le regard émerveillé d’un·e enfant, peu importe son âge, devient ce qui est le plus essentiel au monde…
Air Play
Création : Seth Bloom, Christina Gelsone et Daniel Wurtzel. Direction artistique : West Hyler. Direction technique : Todd Alan Little. Sculptures aériennes : Daniel Wurtzel. Éclairages : Jeanne Koenig. Costumes : Ashley Dunn Gatterdam. Conception sonore : Seth Bloom, Christina Gelsone et Phil Ingle. Régie générale : Flora Vassar. Avec Seth Bloom et Christina Gelsone. Une production d’Acrobuffos, présentée à la TOHU jusqu’au 1er janvier 2023.