On a souvent l’impression que les récits d’aventures, les contes comme Robinson Crusoé ou ceux de Jules Vernes, ont majoritairement été construits à partir d’une vision masculine. Certes, il y a eu Moana, Dora et Fifi Brindacier pour transmettre aux jeunes la notion selon laquelle le goût de l’exploration, le courage, l’amour du défi et de la découverte ne sont pas l’exclusivité des garçons. Reste qu’en général, pour ce type d’histoires, le point de vue narratif est ancré dans une tradition assez genrée, qui penche en faveur d’une perspective mâle.
Archipel, de L’Illusion, Théâtre de marionnettes, s’ajoute au répertoire des pièces pour le très jeune public (3 à 6 ans) qui racontent l’émerveillement d’une façon plus féminine, plus holistique. Avec le concours de trois interprètes – Maryse Poulin, Citali Germé et Paola Huitron –, ce spectacle est une performance surtout axée sur l’expérience sensorielle et intuitive de la découverte des mondes. En somme : un voyage plus intérieur qu’extérieur, qui a tout pour happer l’attention et la curiosité des petit·es.
Exploratrices étoiles
Un décor amovible, constitué de modules de bois ondulés, occupe la scène de la Maison Théâtre, qui prend ainsi la forme d’un archipel formé de trois îles mystérieuses, abordées par un trio d’exploratrices qui se définissent comme des « sœurs étoiles ». Celles-ci les traversent, les modifient, les escaladent, en portant le texte plus poétique que linéaire signé Louis-Charles Sylvestre, qui évoque la possibilité de vaincre nos peurs, d’écouter nos désirs et nos rêves, de goûter à la vie. En somme, de participer activement à sa propre existence.
Les objets, habilement agencés à la structure dramaturgique, jouent également un rôle central dans le spectacle. Grâce au concours des percussions, celui-ci se déploie sur une trame musicale interprétée en direct, qui ajoute à l’envoûtement. Des boules lumineuses, que les trois comédiennes manipulent et déplacent avec soin, évoquent une présence assidue et rassurante. Et, bien sûr, puisqu’il s’agit de la compagnie L’Illusion, les marionnettes sont aussi mises à contribution pour rappeler la connexion et la sororité avec les créatures non humaines. Le fantastique n’est jamais très loin dans cet objet théâtral pourtant bien ancré dans l’humanité.
Voyager par le son et la lumière. Apprendre sur soi par la voie des voyages. S’ouvrir à apprécier la beauté. S’appuyer sur les autres pour arriver à vaincre ses peurs. Voilà quelques enjeux fondamentaux qui, de manière toute simple, ludique et profondément authentique, sont abordés par les aventurières bienveillantes d’Archipel.
À travers ce court spectacle d’à peine 45 minutes, les spectateurs et spectatrices, petit·es et grand·es, sont convié·es à se glisser dans un monde de voyage loin du chaos des aéroports, où le seul élément « tout inclus » est notre droit collectif, humain, universel d’accéder à notre imaginaire et de le faire fructifier pour créer du sens, de la grâce, voire de l’intelligence. Cette douce invitation à rouvrir les yeux et les sens est un très joli cadeau de fin d’année.
Texte : Louis-Charles Sylvestre. Idéation et mise en scène : Sabrina Baran. Scénographie : Laurence Gagnon Lefebvre. Marionnettes : Sophie Deslauriers et Laurence Gagnon Lefebvre. Lumières : Audrey-Anne Bouchard. Avec Paola Huitron, Citali Germé Trevino et Maryse Poulin. Une production de L’Illusion, Théâtre de marionnettes, présentée à la Maison Théâtre jusqu’au 8 janvier 2023.
On a souvent l’impression que les récits d’aventures, les contes comme Robinson Crusoé ou ceux de Jules Vernes, ont majoritairement été construits à partir d’une vision masculine. Certes, il y a eu Moana, Dora et Fifi Brindacier pour transmettre aux jeunes la notion selon laquelle le goût de l’exploration, le courage, l’amour du défi et de la découverte ne sont pas l’exclusivité des garçons. Reste qu’en général, pour ce type d’histoires, le point de vue narratif est ancré dans une tradition assez genrée, qui penche en faveur d’une perspective mâle.
Archipel, de L’Illusion, Théâtre de marionnettes, s’ajoute au répertoire des pièces pour le très jeune public (3 à 6 ans) qui racontent l’émerveillement d’une façon plus féminine, plus holistique. Avec le concours de trois interprètes – Maryse Poulin, Citali Germé et Paola Huitron –, ce spectacle est une performance surtout axée sur l’expérience sensorielle et intuitive de la découverte des mondes. En somme : un voyage plus intérieur qu’extérieur, qui a tout pour happer l’attention et la curiosité des petit·es.
Exploratrices étoiles
Un décor amovible, constitué de modules de bois ondulés, occupe la scène de la Maison Théâtre, qui prend ainsi la forme d’un archipel formé de trois îles mystérieuses, abordées par un trio d’exploratrices qui se définissent comme des « sœurs étoiles ». Celles-ci les traversent, les modifient, les escaladent, en portant le texte plus poétique que linéaire signé Louis-Charles Sylvestre, qui évoque la possibilité de vaincre nos peurs, d’écouter nos désirs et nos rêves, de goûter à la vie. En somme, de participer activement à sa propre existence.
Les objets, habilement agencés à la structure dramaturgique, jouent également un rôle central dans le spectacle. Grâce au concours des percussions, celui-ci se déploie sur une trame musicale interprétée en direct, qui ajoute à l’envoûtement. Des boules lumineuses, que les trois comédiennes manipulent et déplacent avec soin, évoquent une présence assidue et rassurante. Et, bien sûr, puisqu’il s’agit de la compagnie L’Illusion, les marionnettes sont aussi mises à contribution pour rappeler la connexion et la sororité avec les créatures non humaines. Le fantastique n’est jamais très loin dans cet objet théâtral pourtant bien ancré dans l’humanité.
Voyager par le son et la lumière. Apprendre sur soi par la voie des voyages. S’ouvrir à apprécier la beauté. S’appuyer sur les autres pour arriver à vaincre ses peurs. Voilà quelques enjeux fondamentaux qui, de manière toute simple, ludique et profondément authentique, sont abordés par les aventurières bienveillantes d’Archipel.
À travers ce court spectacle d’à peine 45 minutes, les spectateurs et spectatrices, petit·es et grand·es, sont convié·es à se glisser dans un monde de voyage loin du chaos des aéroports, où le seul élément « tout inclus » est notre droit collectif, humain, universel d’accéder à notre imaginaire et de le faire fructifier pour créer du sens, de la grâce, voire de l’intelligence. Cette douce invitation à rouvrir les yeux et les sens est un très joli cadeau de fin d’année.
Archipel
Texte : Louis-Charles Sylvestre. Idéation et mise en scène : Sabrina Baran. Scénographie : Laurence Gagnon Lefebvre. Marionnettes : Sophie Deslauriers et Laurence Gagnon Lefebvre. Lumières : Audrey-Anne Bouchard. Avec Paola Huitron, Citali Germé Trevino et Maryse Poulin. Une production de L’Illusion, Théâtre de marionnettes, présentée à la Maison Théâtre jusqu’au 8 janvier 2023.