Dans la nouvelle création Plasticity/Desires du duo Other Animals, composé de Jonathan Goulet et d’Alexandre Morin, au MAI (Montréal, arts interculturels), les deux artistes explorent la notion de désir. Dans une ambiance survoltée et sensuelle, les sept interprètes s’adonnent à l’abandon en épousant l’intensité musicale et en sculptant l’espace et ses éléments. Un spectacle multidisciplinaire sensoriel et vibrant.
Après avoir reçu quelques recommandations concernant la présence de musique forte, les lumières stroboscopes et la fumée, il est temps d’entrer dans cette salle atypique qu’est celle du MAI, parsemé de poteaux et qui permet des spectacles en 360°. C’est tout d’abord l’espace qui intrigue. Un bassin d’eau, une masse d’argile et déjà des accessoires comme des vaporisateurs d’eau qui dès le départ nous plonge dans une sensualité et une chaleur humaine. Les sept corps mouvants embrassent petit à petit l’espace, dans le calme, se côtoient, se vaporisent l’un et l’autre, dans un bien-être doux et senti. La quiétude fait alors peu à peu place à l’agitation, la vie quotidienne reprenant le dessus. On enfile sa paire de jeans et on commence la routine quotidienne. La musique est plus forte, stridente parfois. Et on comprend qu’on entre dans une nouvelle phase où l’individualité s’impose.
Au fil de la pièce, les décors se transforment notamment grâce à un très beau travail de lumière et de sons. L’eau devient vivante, les murs se fondent en lieux de danse, en lieux de vie, la masse d’argile se fait, se défait et s’étale à travers la pièce. Visuellement, Plasticity/Desires nous transporte dans des esthétiques multiples, qui amènent avec elles des sensations diverses, transmises par la juste interprétation des artistes. On suit avec curiosité et une attention soutenue leur transformation constante. Sans chercher une histoire ou un fil conducteur, mais bien en s’attachant au sensible, aux sensations.
La musique est enivrante et enveloppe à merveille toute la proposition artistique. De la guitare électrique en passant par des douces envolées et de la musique électronique, elle guide l’escalade physique des danseurs et danseuses.
Sensorialité
La musique bat son plein. Les corps aussi. Chacun façonne son bout d’argile, chacun se débat et crée son propre désir, tentant, seul, de l’assouvir. Dans le bruit, chacun brandit avec fierté sa tentative de réussite et s’obstine pour continuer, pour y arriver. Ici encore, le collectif n’est plus qu’une trace du passé. L’individualité trace son chemin, regardant les autres s’accomplir sans jamais vraiment s’entraider.
Les souvenirs et les fantasmes de chacun transparaissent alors dans des gestuelles souvent saccadées, avec des ondulations et un rapport lascif au sol, et à l’argile. Les contacts deviennent quasi inexistants bien que les états de corps de chaque interprète soient similaires. Leurs trajets, leurs intentions restent aussi très semblables. Sommes-nous finalement si différents alors que nous prenons tous les mêmes chemins ?
Dans une physicalité à la fois brute et sensuelle, les interprètes se donnent corps et âme. La transpiration se mêle à l’eau qui elle-même fait couler l’argile. La simple énergie du début se transforme peu à peu en sensations, en désir jusqu’à atteindre une forme de transe où l’instinct humain (ou animal ?) domine. Le corps devient matière, et vice-versa. Le tout devient chaos. Mais un chaos plaisant à voir, agréable à vivre, sauvage et sexy.
En parallèle au spectacle, le duo Other Animals propose une discussion sur la performance, la matière et le mouvement ainsi que leur premier film Liminal Drift qui questionne les relations entre les mondes externes et les fantasmes imaginaires intérieurs.
Chorégraphie et direction artistique : Alexandre Morin. Conception musicale et dispositif sonore : Jonathan Goulet. Interprètes : Myriam Arseneault, Philippe Dépelteau, Sara Hanley, Chéline Lacroix, Mathieu Leroux, Justin De Luna, Charlie Prince. Conception lumières : Karine Gauthier. Dramaturge : Mathieu Leroux. Conception costumes : Angela Rassenti, Jonathan Saucier. Scénographie : Jonathan Saucier, Alexandre Morin. Conseillère argile : Pascale Girardin. Direction de production : Florence Cardinal-Tang, Elodie Lê (soutien de Parbleux). Direction technique : Sophie Robert. Assistance à la production : Philippe Dépelteau, Wolfe Girardin. Direction des répétitions : Emmanuelle Bourassa Beaudoin. Peintre scénique : Véronique Pagnoux. Assistante peintre : Vivienne Angelique. Assistance supplémentaire : Justine Bellefeuille, Camil Bellefleur. Une production de Other Animals, présentée au MAI (Montréal, arts interculturels) jusqu’au 27 janvier 2024.
Dans la nouvelle création Plasticity/Desires du duo Other Animals, composé de Jonathan Goulet et d’Alexandre Morin, au MAI (Montréal, arts interculturels), les deux artistes explorent la notion de désir. Dans une ambiance survoltée et sensuelle, les sept interprètes s’adonnent à l’abandon en épousant l’intensité musicale et en sculptant l’espace et ses éléments. Un spectacle multidisciplinaire sensoriel et vibrant.
Après avoir reçu quelques recommandations concernant la présence de musique forte, les lumières stroboscopes et la fumée, il est temps d’entrer dans cette salle atypique qu’est celle du MAI, parsemé de poteaux et qui permet des spectacles en 360°. C’est tout d’abord l’espace qui intrigue. Un bassin d’eau, une masse d’argile et déjà des accessoires comme des vaporisateurs d’eau qui dès le départ nous plonge dans une sensualité et une chaleur humaine. Les sept corps mouvants embrassent petit à petit l’espace, dans le calme, se côtoient, se vaporisent l’un et l’autre, dans un bien-être doux et senti. La quiétude fait alors peu à peu place à l’agitation, la vie quotidienne reprenant le dessus. On enfile sa paire de jeans et on commence la routine quotidienne. La musique est plus forte, stridente parfois. Et on comprend qu’on entre dans une nouvelle phase où l’individualité s’impose.
Au fil de la pièce, les décors se transforment notamment grâce à un très beau travail de lumière et de sons. L’eau devient vivante, les murs se fondent en lieux de danse, en lieux de vie, la masse d’argile se fait, se défait et s’étale à travers la pièce. Visuellement, Plasticity/Desires nous transporte dans des esthétiques multiples, qui amènent avec elles des sensations diverses, transmises par la juste interprétation des artistes. On suit avec curiosité et une attention soutenue leur transformation constante. Sans chercher une histoire ou un fil conducteur, mais bien en s’attachant au sensible, aux sensations.
La musique est enivrante et enveloppe à merveille toute la proposition artistique. De la guitare électrique en passant par des douces envolées et de la musique électronique, elle guide l’escalade physique des danseurs et danseuses.
Sensorialité
La musique bat son plein. Les corps aussi. Chacun façonne son bout d’argile, chacun se débat et crée son propre désir, tentant, seul, de l’assouvir. Dans le bruit, chacun brandit avec fierté sa tentative de réussite et s’obstine pour continuer, pour y arriver. Ici encore, le collectif n’est plus qu’une trace du passé. L’individualité trace son chemin, regardant les autres s’accomplir sans jamais vraiment s’entraider.
Les souvenirs et les fantasmes de chacun transparaissent alors dans des gestuelles souvent saccadées, avec des ondulations et un rapport lascif au sol, et à l’argile. Les contacts deviennent quasi inexistants bien que les états de corps de chaque interprète soient similaires. Leurs trajets, leurs intentions restent aussi très semblables. Sommes-nous finalement si différents alors que nous prenons tous les mêmes chemins ?
Dans une physicalité à la fois brute et sensuelle, les interprètes se donnent corps et âme. La transpiration se mêle à l’eau qui elle-même fait couler l’argile. La simple énergie du début se transforme peu à peu en sensations, en désir jusqu’à atteindre une forme de transe où l’instinct humain (ou animal ?) domine. Le corps devient matière, et vice-versa. Le tout devient chaos. Mais un chaos plaisant à voir, agréable à vivre, sauvage et sexy.
En parallèle au spectacle, le duo Other Animals propose une discussion sur la performance, la matière et le mouvement ainsi que leur premier film Liminal Drift qui questionne les relations entre les mondes externes et les fantasmes imaginaires intérieurs.
Plasticity/Desires
Chorégraphie et direction artistique : Alexandre Morin. Conception musicale et dispositif sonore : Jonathan Goulet. Interprètes : Myriam Arseneault, Philippe Dépelteau, Sara Hanley, Chéline Lacroix, Mathieu Leroux, Justin De Luna, Charlie Prince. Conception lumières : Karine Gauthier. Dramaturge : Mathieu Leroux. Conception costumes : Angela Rassenti, Jonathan Saucier. Scénographie : Jonathan Saucier, Alexandre Morin. Conseillère argile : Pascale Girardin. Direction de production : Florence Cardinal-Tang, Elodie Lê (soutien de Parbleux). Direction technique : Sophie Robert. Assistance à la production : Philippe Dépelteau, Wolfe Girardin. Direction des répétitions : Emmanuelle Bourassa Beaudoin. Peintre scénique : Véronique Pagnoux. Assistante peintre : Vivienne Angelique. Assistance supplémentaire : Justine Bellefeuille, Camil Bellefleur. Une production de Other Animals, présentée au MAI (Montréal, arts interculturels) jusqu’au 27 janvier 2024.