JEU des 5 questions

Cinq questions à Alexa-Jeanne Dubé

© Guillaume Boucher

Alexa-Jeanne Dubé est une comédienne (qui sera de la comédie Moi et l’autre ! l’été prochain à Terrebonne) et réalisatrice dont le premier long métrage est une adaptation de la pièce de Suzie Bastien, Sucré seize, créée à la scène par Luce Pelletier, dont le Théâtre de l’Opsis produit le film. Même si la distribution est la même que sur les planches, la jeune réalisatrice a utilisé un tout autre traitement pour rendre l’état d’esprit d’adolescentes de 16 ans.

Votre film ne se veut donc pas une captation in vivo de la pièce Sucré seize, telle que montée par Luce Pelletier en 2022 dans les Maisons de la culture ?

Exact. Luce voulait « une captation + », comme elle la nommait. Elle ne souhaitait pas que ce soit filmé au théâtre. Comme je devais trouver des lieux où mettre en scène ces monologues, j’ai donc décidé de l’aborder comme un film. J’ai fait une proposition de ma vision sur le texte de Suzie Bastien à Luce et elle m’a donné carte blanche. La pièce que Luce a mise en scène est donc complètement différente du film. Ce sont deux lectures de l’œuvre entièrement indépendantes. L’une passée à travers mes yeux et l’autre par ceux de Luce.

© Émilie Mercier

On peut dire que votre vision représente une certaine audace en créant un premier long métrage qui s’éloigne de la narration conventionnelle ?

En effet, ce projet est arrivé sur ma route sans que je l’aie appelé, si on peut dire. Je me suis alors embarquée à pieds joints en me laissant complètement porter par la passion et l’inspiration qui m’enivraient. Une fois le processus fini, j’ai réalisé que, oui, j’avais fait un premier long métrage, mais je ne pensais pas à ça en le faisant, je l’ai juste tourné.

Le titre complet est Sucré seize Symphonie pour adolescentes. Comment fonctionne à l’écran l’idée de fusionner images et musique ?

Je dirais que c’est la base du cinéma contemporain de mêler images et sons. Après, certains films n’ont pas de musique, mais c’est assez rare. La musique nous enivre en même temps que les images nous captivent.

© Émilie Mercier

La distribution reste la même, comment s’est déroulé le travail avec de jeunes comédiennes qui en sont à leurs débuts professionnels ?

C’était fabuleux. Leur premier tournage pour la plupart. Elles sont arrivées avec toute la passion, la vivacité et l’enthousiasme qu’on peut souhaiter. Elles n’étaient pas blasées, ni fatiguées, ni incertaines. Elles n’avaient pas de préjugés. Elles me faisaient entièrement confiance et c’est un cadeau précieux qu’elles m’ont fait.

Il n’est pas commun de produire des films indépendants dont l’origine est un texte de théâtre, pensez-vous continuer dans cette voie ?

Je ne peux m’empêcher de faire des films comme je les sens, avec mon regard à moi et mes envies à moi. Je me considère comme une bricoleuse plutôt qu’une cinéaste. Je prends plein de choses que j’aime et je les mets ensemble à ma manière ; images, musique, mots, humains, nature, poésie. À chaque fois, je me laisse porter par mon instinct, sans tenter de « faire » comme je le devrais, mais plutôt comme ça s’impose à moi.

Sucré seize prend l’affiche le 8 mars 2024 au Québec.

© Émilie Mercier