Pleurer Dans’ Douche est une compagnie de théâtre de création queer et féministe fondée par Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau en 2016. Après les pièces Rock bière : le documentaire et Ciseaux, elles présentent leur nouvelle création Explosion qui élargit leur palette artistique.
Le titre de votre spectacle nous rappelle que Pleurer Dans’ Douche a littéralement explosé sur la scène théâtrale en plus de faire éclater un certain plafond de verre concernant le vaste univers queer, et ce, en très peu de temps, non ?
C’est vrai que tout a déboulé depuis 2021 pour nous. On a eu la chance de rencontrer des directeurs artistiques qui nous ont fait confiance et qui croyaient en nous. Ça a commencé par une question : « Où sommes-nous, personnes queer lesbiennes, dans l’espace public ? » On a découvert qu’on n’était pas les seules à se poser la question, à avoir un besoin de communauté. Nos spectacles font partie d’occasions de se rassembler et de se visibiliser dans le but ultime de rendre leur juste place à nos identités et à nos orientations.
Ciseaux, présentée à Espace Libre du 15 novembre au 3 décembre 2022. © Katya Konioukhova
Autre percée, vous semblez dévier de votre trajectoire jusqu’ici en partie « documentaire » pour explorer davantage la « performance » ?
On pourrait penser que c’est pour plaire à Yves Jacques (lol) (« Le théâtre documentaire, moi je suis plus capable, lance Yves Jacques. Ce n’est pas du théâtre, pour moi », dans Le Devoir du 10 février 2024), mais, en fait, c’est que, depuis nos débuts, on refuse de se cantonner dans un style. On a longtemps dit à la blague qu’on faisait du théâtre fusion. On a surtout un désir de toujours se mettre au défi, de sortir de nos zones de confort. En 2018, nos alter ego drag kings sont nés (Rock Bière et RV Métal) et ça a eu un impact important sur notre pratique, que ce soit pour les costumes ou encore le rapport au public. Mais, oui, pour revenir à la question, on s’est éloigné du documentaire pour créer une fiction dans une « shop » féministe. C’est une des nombreuses mises en danger. Dans Explosion, il y a beaucoup d’impondérables qui font en sorte qu’on n’a pas le choix d’être un peu dans la performance et l’improvisation. Les éclairages et la musique sont créés en direct.
D’où vient votre intérêt pour, aussi, partager la « scène » avec le public ?
C’est encore une fois un héritage de notre expérience dans les cabarets drag. On est tannantes avec le public, on veut qu’il soit à ON, sentir qu’il est complètement avec nous au moment présent ! On a poussé plus loin ce lien dans Explosion et on était avec la meilleure partenaire pour le faire. Josianne Dulong-Savignac, qui signe la mise en scène. Elle a toujours été intéressée par l’éthique de la participation au théâtre. Mais pour rassurer tous les gens qui lisent ça en se disant « ouache j’haïs ça, moi, la participation du public », rassurez-vous, on ne force personne et on ne prendra, probablement, personne en otage.
Josianne Dulong-Savignac © Katya Konioukhova
Vous faites du théâtre engagé qui mêle habilement ludisme et didactisme, ça semble tout à fait approprié pour Fred-Barry qui attire un public ado-adulte ?
Tout à fait ! Notre souhait le plus cher c’est que tout le monde se sente invité∙e à notre « party ». Ce n’est pas un spectacle qui fera l’unanimité, mais on peut garantir que ce n’est pas plate. Ça rock, ça couine, ça crie, ça jase avec un bac de vermicompostage, ça arrache, ça répond au téléphone, souvent !, ça gère des urgences, ça descend dans le sous-jacent, ça donne des petites claques. Bref, on espère que ça ne laisse pas indifférent et que ça génère bien des discussions.
Est-ce que Pleurer Dans’ Douche, qui, a contrario du nom, refuse toute forme d’apitoiement, continue d’explorer d’autres voies théâtrales, fictionnelles ou non ?
Ah ! Ah ! C’est vrai qu’on refuse de s’apitoyer. On se donne pour mission de se célébrer, de partager la grande joie queer. On veut montrer du beau et de la lumière dans les récits de nos luttes qui sont souvent racontées de façon dramatique. Ce qui est sûr c’est que notre art restera politique. On se sent privilégiées d’avoir cet espace de parole pour partager ce qui nous habite. On a déjà plusieurs projets sur le feu. Si on réussit à payer nos cans de thon et notre beurre de peanut, on est là pour rester encore un bon bout. On va même monter un texte traduit bientôt, une première pour nous. Y’a du beau qui s’en vient, mais pour l’instant, on se dédie à tout faire péter !
Explosion est présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier du 19 mars au 6 avril 2024.
Pleurer Dans’ Douche est une compagnie de théâtre de création queer et féministe fondée par Geneviève Labelle et Mélodie Noël Rousseau en 2016. Après les pièces Rock bière : le documentaire et Ciseaux, elles présentent leur nouvelle création Explosion qui élargit leur palette artistique.
Le titre de votre spectacle nous rappelle que Pleurer Dans’ Douche a littéralement explosé sur la scène théâtrale en plus de faire éclater un certain plafond de verre concernant le vaste univers queer, et ce, en très peu de temps, non ?
C’est vrai que tout a déboulé depuis 2021 pour nous. On a eu la chance de rencontrer des directeurs artistiques qui nous ont fait confiance et qui croyaient en nous. Ça a commencé par une question : « Où sommes-nous, personnes queer lesbiennes, dans l’espace public ? » On a découvert qu’on n’était pas les seules à se poser la question, à avoir un besoin de communauté. Nos spectacles font partie d’occasions de se rassembler et de se visibiliser dans le but ultime de rendre leur juste place à nos identités et à nos orientations.
Ciseaux, présentée à Espace Libre du 15 novembre au 3 décembre 2022. © Katya Konioukhova
Autre percée, vous semblez dévier de votre trajectoire jusqu’ici en partie « documentaire » pour explorer davantage la « performance » ?
On pourrait penser que c’est pour plaire à Yves Jacques (lol) (« Le théâtre documentaire, moi je suis plus capable, lance Yves Jacques. Ce n’est pas du théâtre, pour moi », dans Le Devoir du 10 février 2024), mais, en fait, c’est que, depuis nos débuts, on refuse de se cantonner dans un style. On a longtemps dit à la blague qu’on faisait du théâtre fusion. On a surtout un désir de toujours se mettre au défi, de sortir de nos zones de confort. En 2018, nos alter ego drag kings sont nés (Rock Bière et RV Métal) et ça a eu un impact important sur notre pratique, que ce soit pour les costumes ou encore le rapport au public. Mais, oui, pour revenir à la question, on s’est éloigné du documentaire pour créer une fiction dans une « shop » féministe. C’est une des nombreuses mises en danger. Dans Explosion, il y a beaucoup d’impondérables qui font en sorte qu’on n’a pas le choix d’être un peu dans la performance et l’improvisation. Les éclairages et la musique sont créés en direct.
D’où vient votre intérêt pour, aussi, partager la « scène » avec le public ?
C’est encore une fois un héritage de notre expérience dans les cabarets drag. On est tannantes avec le public, on veut qu’il soit à ON, sentir qu’il est complètement avec nous au moment présent ! On a poussé plus loin ce lien dans Explosion et on était avec la meilleure partenaire pour le faire. Josianne Dulong-Savignac, qui signe la mise en scène. Elle a toujours été intéressée par l’éthique de la participation au théâtre. Mais pour rassurer tous les gens qui lisent ça en se disant « ouache j’haïs ça, moi, la participation du public », rassurez-vous, on ne force personne et on ne prendra, probablement, personne en otage.
Josianne Dulong-Savignac © Katya Konioukhova
Vous faites du théâtre engagé qui mêle habilement ludisme et didactisme, ça semble tout à fait approprié pour Fred-Barry qui attire un public ado-adulte ?
Tout à fait ! Notre souhait le plus cher c’est que tout le monde se sente invité∙e à notre « party ». Ce n’est pas un spectacle qui fera l’unanimité, mais on peut garantir que ce n’est pas plate. Ça rock, ça couine, ça crie, ça jase avec un bac de vermicompostage, ça arrache, ça répond au téléphone, souvent !, ça gère des urgences, ça descend dans le sous-jacent, ça donne des petites claques. Bref, on espère que ça ne laisse pas indifférent et que ça génère bien des discussions.
Est-ce que Pleurer Dans’ Douche, qui, a contrario du nom, refuse toute forme d’apitoiement, continue d’explorer d’autres voies théâtrales, fictionnelles ou non ?
Ah ! Ah ! C’est vrai qu’on refuse de s’apitoyer. On se donne pour mission de se célébrer, de partager la grande joie queer. On veut montrer du beau et de la lumière dans les récits de nos luttes qui sont souvent racontées de façon dramatique. Ce qui est sûr c’est que notre art restera politique. On se sent privilégiées d’avoir cet espace de parole pour partager ce qui nous habite. On a déjà plusieurs projets sur le feu. Si on réussit à payer nos cans de thon et notre beurre de peanut, on est là pour rester encore un bon bout. On va même monter un texte traduit bientôt, une première pour nous. Y’a du beau qui s’en vient, mais pour l’instant, on se dédie à tout faire péter !
Explosion est présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier du 19 mars au 6 avril 2024.