À la jonction du théâtre, du cirque et de la gymnastique, Dynamo Théâtre enchante depuis près de 45 ans les publics de 5 à 75 ans. Cette compagnie innovante présente un de ses grands succès, À deux roues, la vie !, à Québec ces jours-ci.
C’est le cas de le dire, votre spectacle roule depuis un bout, est-ce qu’il a changé depuis son passage à Montréal il y a 5 ans ?
Ce serait amusant que de calculer le kilométrage fait par le vélo depuis sa création ! Je dirais qu’À deux roues, la vie ! est en constante évolution. L’opportunité de le jouer en première au festival Montréal Complètement Cirque en 2018, nous a fait pédaler et accélérer le processus de création. Même après 5 ans, avec Guillaume, nous cherchons à améliorer et à ajouter des détails qui font que le spectacle n’est pas figé dans le temps. Étant techniquement complexe, cela demande à l’équipe des réajustements à chaque nouvelle salle qui nous visitons. Les aléas de la tournée, le garde très vivant.
Quels sont les échos du public reçus en Espagne, au Chili et en Corée ?
Les retours sont positifs et les réactions variées que ce soit dans un contexte de festival jeune public, festival international de théâtre, de cirque ou en saison. Nous proposons une histoire qui peut sembler linéaire, mais qui bascule dans le réalisme magique. Le niveau d’abstraction et la poésie qui s’en dégagent peuvent être déstabilisants. Nous avons rencontré différents publics : adultes, familles et scolaires, d’attentifs à bruyants en Espagne à extrêmement poli en Corée. Au Chili et en Amérique du Sud, où le réalisme magique est ancré dans la culture, une autre compréhension apparaît avec de belles et fortes réactions.
Cinq ans de tournée, c’est presque plus long que la plupart des mariages de nos jours, mais sérieusement comment diriez-vous que cette union théâtre et cirque a élargi vos horizons créatifs ?
Parfois, on est marié pour la vie sans s’en douter. La compagnie a été fondée par des artistes venant du théâtre, du cirque et de la gymnastique. L’un des fondateurs, Pierre Leclerc, est aussi cofondateur de l’École de cirque de Montréal. Dans les spectacles de la compagnie, nous privilégions l’émotion qui émerge du mouvement; comment rendre l’acrobatie (l’exploit) sensible et signifiante. L’union avec le cirque nous permet d’explorer d’autres formes, d’autres disciplines que nous cherchons à poétiser et à théâtraliser.
Dynamo aura bientôt 45 ans aussi. Au-delà de la longue route, parlez-nous de vos envies, vos espoirs et vos perspectives de la compagnie ?
La plus grande envie en ce moment est de prendre soin de nos équipes (gestionnaires, artistes, technicien∙nes…) tout en poursuivant la recherche, la création et la diffusion de nos spectacles partout dans le monde. Nous avons hérité d’un beau terrain de jeu créatif Andréanne Joubert (codirectrice artistique) et moi. Nous avons la responsabilité de poursuivre son développement en l’amenant plus loin. Notre espoir est que la singularité de notre démarche et de notre forme artistique, le théâtre de mouvement acrobatique, reste toujours pertinente après 45 ans. Les perspectives de la compagnie résident dans la richesse des projets de collaboration et de coproduction à venir.
Enfin, impossible de ne pas aborder la question du financement en ces temps incertains pour la culture, êtes-vous préoccupé ?
Sur une échelle de 1 à 10, ma préoccupation est à 17 ! C’est une évidence qu’il faut augmenter les budgets des Conseils des arts des régions, de la province et du pays. Nous sommes relativement privilégié·es au Québec d’avoir le CALQ. Les gouvernements doivent investir (et s’investir !) dans les arts et la culture qui sont une richesse et une force pour contrer l’ignorance, le populisme et l’extrémisme. La pandémie a fragilisé les acquis de notre milieu de travail (départ à la retraite, perte d’expertise, épuisement professionnel…). Les organismes artistiques et les artistes font des miracles avec peu, mais ça essouffle et ça gruge les énergies.
À deux roues, la vie ! est présenté aux Gros Becs à Québec du 7 au 20 juin 2024.
À la jonction du théâtre, du cirque et de la gymnastique, Dynamo Théâtre enchante depuis près de 45 ans les publics de 5 à 75 ans. Cette compagnie innovante présente un de ses grands succès, À deux roues, la vie !, à Québec ces jours-ci.
C’est le cas de le dire, votre spectacle roule depuis un bout, est-ce qu’il a changé depuis son passage à Montréal il y a 5 ans ?
Ce serait amusant que de calculer le kilométrage fait par le vélo depuis sa création ! Je dirais qu’À deux roues, la vie ! est en constante évolution. L’opportunité de le jouer en première au festival Montréal Complètement Cirque en 2018, nous a fait pédaler et accélérer le processus de création. Même après 5 ans, avec Guillaume, nous cherchons à améliorer et à ajouter des détails qui font que le spectacle n’est pas figé dans le temps. Étant techniquement complexe, cela demande à l’équipe des réajustements à chaque nouvelle salle qui nous visitons. Les aléas de la tournée, le garde très vivant.
Quels sont les échos du public reçus en Espagne, au Chili et en Corée ?
Les retours sont positifs et les réactions variées que ce soit dans un contexte de festival jeune public, festival international de théâtre, de cirque ou en saison. Nous proposons une histoire qui peut sembler linéaire, mais qui bascule dans le réalisme magique. Le niveau d’abstraction et la poésie qui s’en dégagent peuvent être déstabilisants. Nous avons rencontré différents publics : adultes, familles et scolaires, d’attentifs à bruyants en Espagne à extrêmement poli en Corée. Au Chili et en Amérique du Sud, où le réalisme magique est ancré dans la culture, une autre compréhension apparaît avec de belles et fortes réactions.
Cinq ans de tournée, c’est presque plus long que la plupart des mariages de nos jours, mais sérieusement comment diriez-vous que cette union théâtre et cirque a élargi vos horizons créatifs ?
Parfois, on est marié pour la vie sans s’en douter. La compagnie a été fondée par des artistes venant du théâtre, du cirque et de la gymnastique. L’un des fondateurs, Pierre Leclerc, est aussi cofondateur de l’École de cirque de Montréal. Dans les spectacles de la compagnie, nous privilégions l’émotion qui émerge du mouvement; comment rendre l’acrobatie (l’exploit) sensible et signifiante. L’union avec le cirque nous permet d’explorer d’autres formes, d’autres disciplines que nous cherchons à poétiser et à théâtraliser.
Dynamo aura bientôt 45 ans aussi. Au-delà de la longue route, parlez-nous de vos envies, vos espoirs et vos perspectives de la compagnie ?
La plus grande envie en ce moment est de prendre soin de nos équipes (gestionnaires, artistes, technicien∙nes…) tout en poursuivant la recherche, la création et la diffusion de nos spectacles partout dans le monde. Nous avons hérité d’un beau terrain de jeu créatif Andréanne Joubert (codirectrice artistique) et moi. Nous avons la responsabilité de poursuivre son développement en l’amenant plus loin. Notre espoir est que la singularité de notre démarche et de notre forme artistique, le théâtre de mouvement acrobatique, reste toujours pertinente après 45 ans. Les perspectives de la compagnie résident dans la richesse des projets de collaboration et de coproduction à venir.
Enfin, impossible de ne pas aborder la question du financement en ces temps incertains pour la culture, êtes-vous préoccupé ?
Sur une échelle de 1 à 10, ma préoccupation est à 17 ! C’est une évidence qu’il faut augmenter les budgets des Conseils des arts des régions, de la province et du pays. Nous sommes relativement privilégié·es au Québec d’avoir le CALQ. Les gouvernements doivent investir (et s’investir !) dans les arts et la culture qui sont une richesse et une force pour contrer l’ignorance, le populisme et l’extrémisme. La pandémie a fragilisé les acquis de notre milieu de travail (départ à la retraite, perte d’expertise, épuisement professionnel…). Les organismes artistiques et les artistes font des miracles avec peu, mais ça essouffle et ça gruge les énergies.
À deux roues, la vie ! est présenté aux Gros Becs à Québec du 7 au 20 juin 2024.