Comme la parenté qui revient aux fêtes et qu’on a hâte de revoir, la compagnie australienne Circa revient encore cette année à Montréal Complètement Cirque, son bagage de créations fortes, esthétiquement et acrobatiquement la précédant. Cette fois-ci, avec Duck Pond, les spectateurs et les spectatrices plongeront dans l’étang ou dans le lac d’un ballet circassien aux allures néoclassiques.
Au début, les acrobates vêtent des maillots noirs pailletés. Les autres costumes, appareils ou accessoires sont gris, blancs, jaunes, rouges ou bleus. Au fond et sur les côtés de la scène, des lanières verticales de tissu pâle forment trois murs qui changent de teinte selon les éclairages. Tout l’espace appartient aux acrobates, praticien·nes émérites en main à main, lancés, portés, banquine et acrobatie au sol auxquels s’ajoutent hula-hoops, sangles aériennes, tissus et roue Cyr. Ils et elles évoluent sur un tapis de danse luisant évoquant la surface d’un plan d’eau. Ces cinq hommes et cinq femmes incarnent des personnages et si vous êtes familier·ères avec le Lac des Cygnes, vous reconnaîtrez Siegfrid, Odette et Odile, de même que les citations de l’œuvre de Piotr Ilyitch Tchaïkovski intégrées à la bande sonore de Duck Pond. Autrement, les tableaux se succéderont sans que la méconnaissance des enjeux dramatiques du ballet de Tchaïkovski vous empêche d’apprécier le haut niveau d’exécution acrobatique.
Quand arrivent les personnages en salopettes jaunes chaussés de palmes assorties et manipulant gaiement leur vadrouille rouge, on change de registre. Exit le ballet, on passe des cygnes aux canards et Anderson se superpose à Tchaïkovski. Contrastant avec cette légèreté, un duo en rappelle un autre, vu dans Wunderkämmer à la TOHU en 2011, où une femme chaussée de souliers à talons aiguilles rouges marchait sur la peau de son partenaire. Si la femme domine encore, cette fois les chaussures sont noires et la partition plus risquée pour celle qui les porte.
On donne une très bonne note à la plupart des numéros. Dans la dramaturgie, qui réfère à une œuvre classique et au conte du vilain petit canard, le sens de certains éléments n’est pas toujours limpide. Il se retrouve au contraire trop appuyé quand un écran montrant une bagarre de cygnes est amené au centre de la scène pendant qu’une caméra filme deux femmes qui se battent pour les intégrer à l’image. Vers la fin, les murs tombent et on bifurque vers un autre lieu, après que les interprètes aient pris un long moment pour enlever le tapis de danse. Les caisses de transport (flight cases) éclairées de l’intérieur, roulent sur la scène encadrant des femmes qui prennent des poses sexy, remplacées comme par magie par des hommes qui font de même, le tout suivi d’un court numéro de roue Cyr.
Circa a habitué le public à une écriture acrobatique élaborée et le directeur artistique et chorégraphe Yaron Lifschitz maintient le cap dans cette production de sa prolifique compagnie. Si Duck Pond ne reste pas en surface avec sa dramaturgie, les apparences disparates brouillent les reflets de l’eau de l’étang malgré la beauté des oiseaux.
Création : Yaron Lifschitz et l’ensemble Circa. Metteur en scène et conception de scène : Yaron Lifschitz. Compositeur et concepteur sonore : Jethro Woodward. Concepteur de costumes : Libby McDonnell. Concepteur d’éclairage : Alexander Berlage. Directeur associé : Marty Evans. Dramaturge/chorégraphe associé : Rani Luther. Artiste voix hors champ : Elise Greig. À la TOHU jusqu’au 13 juillet 2024.
Comme la parenté qui revient aux fêtes et qu’on a hâte de revoir, la compagnie australienne Circa revient encore cette année à Montréal Complètement Cirque, son bagage de créations fortes, esthétiquement et acrobatiquement la précédant. Cette fois-ci, avec Duck Pond, les spectateurs et les spectatrices plongeront dans l’étang ou dans le lac d’un ballet circassien aux allures néoclassiques.
Au début, les acrobates vêtent des maillots noirs pailletés. Les autres costumes, appareils ou accessoires sont gris, blancs, jaunes, rouges ou bleus. Au fond et sur les côtés de la scène, des lanières verticales de tissu pâle forment trois murs qui changent de teinte selon les éclairages. Tout l’espace appartient aux acrobates, praticien·nes émérites en main à main, lancés, portés, banquine et acrobatie au sol auxquels s’ajoutent hula-hoops, sangles aériennes, tissus et roue Cyr. Ils et elles évoluent sur un tapis de danse luisant évoquant la surface d’un plan d’eau. Ces cinq hommes et cinq femmes incarnent des personnages et si vous êtes familier·ères avec le Lac des Cygnes, vous reconnaîtrez Siegfrid, Odette et Odile, de même que les citations de l’œuvre de Piotr Ilyitch Tchaïkovski intégrées à la bande sonore de Duck Pond. Autrement, les tableaux se succéderont sans que la méconnaissance des enjeux dramatiques du ballet de Tchaïkovski vous empêche d’apprécier le haut niveau d’exécution acrobatique.
Quand arrivent les personnages en salopettes jaunes chaussés de palmes assorties et manipulant gaiement leur vadrouille rouge, on change de registre. Exit le ballet, on passe des cygnes aux canards et Anderson se superpose à Tchaïkovski. Contrastant avec cette légèreté, un duo en rappelle un autre, vu dans Wunderkämmer à la TOHU en 2011, où une femme chaussée de souliers à talons aiguilles rouges marchait sur la peau de son partenaire. Si la femme domine encore, cette fois les chaussures sont noires et la partition plus risquée pour celle qui les porte.
On donne une très bonne note à la plupart des numéros. Dans la dramaturgie, qui réfère à une œuvre classique et au conte du vilain petit canard, le sens de certains éléments n’est pas toujours limpide. Il se retrouve au contraire trop appuyé quand un écran montrant une bagarre de cygnes est amené au centre de la scène pendant qu’une caméra filme deux femmes qui se battent pour les intégrer à l’image. Vers la fin, les murs tombent et on bifurque vers un autre lieu, après que les interprètes aient pris un long moment pour enlever le tapis de danse. Les caisses de transport (flight cases) éclairées de l’intérieur, roulent sur la scène encadrant des femmes qui prennent des poses sexy, remplacées comme par magie par des hommes qui font de même, le tout suivi d’un court numéro de roue Cyr.
Circa a habitué le public à une écriture acrobatique élaborée et le directeur artistique et chorégraphe Yaron Lifschitz maintient le cap dans cette production de sa prolifique compagnie. Si Duck Pond ne reste pas en surface avec sa dramaturgie, les apparences disparates brouillent les reflets de l’eau de l’étang malgré la beauté des oiseaux.
Duck Pond
Création : Yaron Lifschitz et l’ensemble Circa. Metteur en scène et conception de scène : Yaron Lifschitz. Compositeur et concepteur sonore : Jethro Woodward. Concepteur de costumes : Libby McDonnell. Concepteur d’éclairage : Alexander Berlage. Directeur associé : Marty Evans. Dramaturge/chorégraphe associé : Rani Luther. Artiste voix hors champ : Elise Greig. À la TOHU jusqu’au 13 juillet 2024.