Laury Huard est un diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2015. Il a multiplié les performances en danse et en théâtre avant de déménager en France en 2019. Depuis trois ans, il s’intéresse aux espaces de coopération possibles entre humains et arbres dans la création artistique. Il vient présenter Relation Sylvestre à Montréal.
Comment en êtes-vous venu à collaborer avec des créateurs∙trices français∙es dans votre démarche artistique ?
En septembre 2019, j’ai déménagé à Marseille en France pour suivre la formation supérieure de la FAI-AR (Formation artistique de référence dédiée à la création en espace public). Ce cours de deux ans auprès d’un secteur professionnel très développé m’a apporté expériences et expertises en la matière, et bien sûr à la rencontre de créateurs∙trices français∙es. Bien que j’anticipe un retour au Québec, c’est en France que mes dernières créations ont vu le jour auprès de collaborateurs∙trices partageant cette démarche artistique écologique. Cette manière de faire est résumée par l’étymologie du mot écologie : un art qui s’intéresse aux relations entre les êtres vivants et leur milieu.
Relation Sylvestre a été présenté en France, quel accueil a-t-il eu ?
Accueilli dans des festivals et des programmations ponctuelles, Relation Sylvestre a sillonné les villes et campagnes françaises. Toujours réadaptés aux lieux de représentations, nous avons reçu des accueils chaleureux. C’est le fait de la plantation de l’arbre à l’issue du spectacle qui crée un intérêt particulier autant avec les diffuseurs qu’avec le public. Notre humour caustique et notre univers fictif atypique surprennent et convainquent aussi. À Thiézac, petit village du Cantal, les spectateurs∙trices nous ont suivi sous une pluie battante pour la plantation de l’arbre.
De plus en plus d’artistes s’intéressent au vivant dans leur travail en arts « vivants », c’est le cas de le dire, pourquoi les arbres dans votre cas ?
Dans ma démarche, l’arbre est un moyen et une fin en soi. Symbole de l’écoresponsabilité, il me permet d’être critique, de souligner nos paradoxes. Être vivant abritant d’autres êtres vivants, il me permet d’élargir et d’observer ce qui compose la biodiversité. Par l’arboriculture, il me permet d’agir concrètement dans l’espace public. Et en étant lui-même vivant, il m’impose de le considérer et de soigner mes gestes auprès de lui.
Quel genre de liens se tissent avec le public/participant et les interprètes ?
Dans le cadre des ateliers, les relations avec les participants s’épaississent dans le temps et avec le concours de leur générosité et de leurs talents. Cela donne du sens à la pérennité de la plantation de l’arbre, à la différence des arts vivants foncièrement éphémères. Lors du spectacle avec le public, des segments participatifs invitent à faire et à accueillir, mais ces verbes d’action se diluent dans les rires et la spontanéité de la rencontre.
On parle beaucoup du désengagement des États envers les arts vivants, en France et ici, comment cela vous affecte-t-il ?
Nous sommes dans une situation qui impose beaucoup d’inventivité et d’adaptabilité pour réussir à produire des œuvres. Malheureusement, c’est trop souvent le cachet des artistes qui subit les effets du désengagement des états. Je trouve des solutions dans une pluralité d’actions mêlant la création à des ateliers de médiation. À moyen terme, je prépare la plantation d’un verger au Québec pour stabiliser mes sources de revenus.
Relation Sylvestre est présenté à Montréal le 7 septembre à 15 h 30 (parc Walter-Stewart, métro Frontenac), le 8 septembre à 14 h (parc Saint-Gabriel, métro Charlevoix) et le 13 septembre à 18 h (Place Henri Dunant, métro Atwater).
Laury Huard est un diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Montréal en 2015. Il a multiplié les performances en danse et en théâtre avant de déménager en France en 2019. Depuis trois ans, il s’intéresse aux espaces de coopération possibles entre humains et arbres dans la création artistique. Il vient présenter Relation Sylvestre à Montréal.
Comment en êtes-vous venu à collaborer avec des créateurs∙trices français∙es dans votre démarche artistique ?
En septembre 2019, j’ai déménagé à Marseille en France pour suivre la formation supérieure de la FAI-AR (Formation artistique de référence dédiée à la création en espace public). Ce cours de deux ans auprès d’un secteur professionnel très développé m’a apporté expériences et expertises en la matière, et bien sûr à la rencontre de créateurs∙trices français∙es. Bien que j’anticipe un retour au Québec, c’est en France que mes dernières créations ont vu le jour auprès de collaborateurs∙trices partageant cette démarche artistique écologique. Cette manière de faire est résumée par l’étymologie du mot écologie : un art qui s’intéresse aux relations entre les êtres vivants et leur milieu.
Relation Sylvestre a été présenté en France, quel accueil a-t-il eu ?
Accueilli dans des festivals et des programmations ponctuelles, Relation Sylvestre a sillonné les villes et campagnes françaises. Toujours réadaptés aux lieux de représentations, nous avons reçu des accueils chaleureux. C’est le fait de la plantation de l’arbre à l’issue du spectacle qui crée un intérêt particulier autant avec les diffuseurs qu’avec le public. Notre humour caustique et notre univers fictif atypique surprennent et convainquent aussi. À Thiézac, petit village du Cantal, les spectateurs∙trices nous ont suivi sous une pluie battante pour la plantation de l’arbre.
De plus en plus d’artistes s’intéressent au vivant dans leur travail en arts « vivants », c’est le cas de le dire, pourquoi les arbres dans votre cas ?
Dans ma démarche, l’arbre est un moyen et une fin en soi. Symbole de l’écoresponsabilité, il me permet d’être critique, de souligner nos paradoxes. Être vivant abritant d’autres êtres vivants, il me permet d’élargir et d’observer ce qui compose la biodiversité. Par l’arboriculture, il me permet d’agir concrètement dans l’espace public. Et en étant lui-même vivant, il m’impose de le considérer et de soigner mes gestes auprès de lui.
Quel genre de liens se tissent avec le public/participant et les interprètes ?
Dans le cadre des ateliers, les relations avec les participants s’épaississent dans le temps et avec le concours de leur générosité et de leurs talents. Cela donne du sens à la pérennité de la plantation de l’arbre, à la différence des arts vivants foncièrement éphémères. Lors du spectacle avec le public, des segments participatifs invitent à faire et à accueillir, mais ces verbes d’action se diluent dans les rires et la spontanéité de la rencontre.
On parle beaucoup du désengagement des États envers les arts vivants, en France et ici, comment cela vous affecte-t-il ?
Nous sommes dans une situation qui impose beaucoup d’inventivité et d’adaptabilité pour réussir à produire des œuvres. Malheureusement, c’est trop souvent le cachet des artistes qui subit les effets du désengagement des états. Je trouve des solutions dans une pluralité d’actions mêlant la création à des ateliers de médiation. À moyen terme, je prépare la plantation d’un verger au Québec pour stabiliser mes sources de revenus.
Relation Sylvestre est présenté à Montréal le 7 septembre à 15 h 30 (parc Walter-Stewart, métro Frontenac), le 8 septembre à 14 h (parc Saint-Gabriel, métro Charlevoix) et le 13 septembre à 18 h (Place Henri Dunant, métro Atwater).