L’auteur et comédien Antoine Charbonneau-Demers signe Mon serviteur au sujet d’une relation maître/soumis. Après trois romans remarqués, ce texte coprésenté par La Chapelle et le Festival international de la littérature (FIL), a été écrit spécifiquement pour la scène.
Lors de l’écriture d’un texte, est-ce que vous savez en partant si le projet aboutira sur scène ou dans un livre ou encore si cela se décide en cours de route ?
Quand j’écris mes romans, je ne pense pas à la scène. En fait, je pense rarement à la scène depuis que je suis sorti du Conservatoire en 2017, parce que j’avais choisi d’abandonner le métier d’acteur. J’avais développé un genre de dégoût pour le théâtre. Les romans m’ont permis d’exprimer ma créativité à ma manière. Je sentais le besoin de faire le tour de moi-même, pas d’incarner d’autres personnages. J’ai écrit Mon serviteur sachant que j’allais remonter sur scène et cette relation compliquée avec l’art vivant a beaucoup nourri l’écriture, sans que ça soit le sujet du texte.
Certain∙es auteurs et autrices utilisent d’autres moyens pour s’inspirer, masque, danse, etc. Est-ce que le comédien en vous joue un rôle dans votre travail d’écriture ?
Sûrement ! Les dialogues, par exemple, sont un de mes outils narratifs préférés. Quand un personnage parle, on comprend tout de lui. On n’a rien besoin d’expliquer.
Le sujet (domination/soumission) de Mon serviteur fait penser à un compendium des thèmes de vos romans. Est-ce un moment tournant dans votre démarche puisque vous souhaitiez emprunter un rôle différent dans ce cas-ci, celui de « maître » ?
Bien que j’adorerais être le maître, je ne le suis pas. J’ai essayé, mais je n’en ai pas été capable. Le spectacle raconte cet échec. J’invite le public à réfléchir à sa propre nature (soumise ou dominante). J’ai l’impression qu’on attend tous un moment tournant. Les artistes en attendent un dans leur démarche, mais tout le monde en attend un dans sa vie : « Enfin, je ne serai plus une victime, une personne soumise, un tapis, je vais reprendre le contrôle de ma vie ! » Sauf que de vrais moments tournants, moi, j’ai l’impression de ne jamais en voir eu, hahaha.
Pensez-vous jouer à nouveau pour d’autres ou est-ce que l’écriture reste votre principal moteur de création ?
L’écriture restera toujours mon moyen d’expression de prédilection, ça j’en suis mystiquement persuadé. Mais je suis désormais ouvert à découvrir autre chose.
La situation financière des arts vivants est préoccupante, est-ce que cela vous affecte personnellement ?
Je sens que les artistes s’inquiètent, et ça m’attriste aussi, mais tant que je suis plongé dans la création, l’espoir ne me quitte pas.
Mon serviteur est présenté à La Chapelle Scènes Contemporaines du 23 au 27 septembre 2024.
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L’auteur et comédien Antoine Charbonneau-Demers signe Mon serviteur au sujet d’une relation maître/soumis. Après trois romans remarqués, ce texte coprésenté par La Chapelle et le Festival international de la littérature (FIL), a été écrit spécifiquement pour la scène.
Lors de l’écriture d’un texte, est-ce que vous savez en partant si le projet aboutira sur scène ou dans un livre ou encore si cela se décide en cours de route ?
Quand j’écris mes romans, je ne pense pas à la scène. En fait, je pense rarement à la scène depuis que je suis sorti du Conservatoire en 2017, parce que j’avais choisi d’abandonner le métier d’acteur. J’avais développé un genre de dégoût pour le théâtre. Les romans m’ont permis d’exprimer ma créativité à ma manière. Je sentais le besoin de faire le tour de moi-même, pas d’incarner d’autres personnages. J’ai écrit Mon serviteur sachant que j’allais remonter sur scène et cette relation compliquée avec l’art vivant a beaucoup nourri l’écriture, sans que ça soit le sujet du texte.
Certain∙es auteurs et autrices utilisent d’autres moyens pour s’inspirer, masque, danse, etc. Est-ce que le comédien en vous joue un rôle dans votre travail d’écriture ?
Sûrement ! Les dialogues, par exemple, sont un de mes outils narratifs préférés. Quand un personnage parle, on comprend tout de lui. On n’a rien besoin d’expliquer.
Le sujet (domination/soumission) de Mon serviteur fait penser à un compendium des thèmes de vos romans. Est-ce un moment tournant dans votre démarche puisque vous souhaitiez emprunter un rôle différent dans ce cas-ci, celui de « maître » ?
Bien que j’adorerais être le maître, je ne le suis pas. J’ai essayé, mais je n’en ai pas été capable. Le spectacle raconte cet échec. J’invite le public à réfléchir à sa propre nature (soumise ou dominante). J’ai l’impression qu’on attend tous un moment tournant. Les artistes en attendent un dans leur démarche, mais tout le monde en attend un dans sa vie : « Enfin, je ne serai plus une victime, une personne soumise, un tapis, je vais reprendre le contrôle de ma vie ! » Sauf que de vrais moments tournants, moi, j’ai l’impression de ne jamais en voir eu, hahaha.
Pensez-vous jouer à nouveau pour d’autres ou est-ce que l’écriture reste votre principal moteur de création ?
L’écriture restera toujours mon moyen d’expression de prédilection, ça j’en suis mystiquement persuadé. Mais je suis désormais ouvert à découvrir autre chose.
La situation financière des arts vivants est préoccupante, est-ce que cela vous affecte personnellement ?
Je sens que les artistes s’inquiètent, et ça m’attriste aussi, mais tant que je suis plongé dans la création, l’espoir ne me quitte pas.
Mon serviteur est présenté à La Chapelle Scènes Contemporaines du 23 au 27 septembre 2024.
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