Première création de L’Illusion dans son agréable espace, coin Beaubien et Saint-Denis, Lueurs porte bien son nom, plein des promesses des commencements.
Ouvert il y a un an, le lieu de création et de diffusion a vu cette œuvre être entièrement conçue en ses murs. Le nouvel édifice, avec son foyer lumineux, abrite une Grande Scène et un Studio-théâtre, rappel du petit local de la rue Bienville que la compagnie a occupé pendant une quinzaine d’années. Le parcours fut long avant d’en arriver là, puisque l’illusion a été fondée en 1979 par le grand marionnettiste d’origine tchèque Petr Baran (disparu prématurément en 2011) et Claire Voisard, qui ont transmis à leurs filles Sabrina et Stéphanie, aujourd’hui codirectrices générales, leur passion pour cet art millénaire. Elles disposent désormais d’un castelet merveilleux afin de vivre ce précieux legs.
Deux marionnettistes interprètent les personnages de Freya et de Leone, qui découvrent les prémices d’un nouveau monde, celui de « l’après ». On ne saura rien à propos des circonstances de la disparition du monde « d’avant ». On songe bien sûr à quelque catastrophe écologique… Mais Sabrina Baran, idéatrice et metteure en scène, n’a certes pas l’intention de nourrir l’anxiété des enfants. Sa proposition célèbre au contraire la vie, la résilience de la nature, avec l’apparition d’un bestiaire fabuleux, parfois mi-humain, mi-animal, sur une terre redevenue pure.
Nicolas Ferron signe une bande sonore riche et magnétique, plongeant le public dans l’atmosphère de la forêt, avec ses hululements et stridulations, ou l’enveloppant dans une ambiance nouvel âge. Habité de fleurs géantes et d’êtres hybrides, dont trois roches-mollusques ricaneuses, petits diablotins qui accueillent les protagonistes, le décor de Laurence Gagnon, avec en son centre une sorte de cratère fumant, ressemble lui-même à un crabe géant aux pinces modulables.
Si l’on prend plaisir à découvrir les différentes créatures qui peuplent le spectacle, animées avec fluidité par les manipulatrices, il manque toutefois à l’ensemble un fil narratif plus solide. Le choix du registre poétique n’est pas incompatible avec le souci de clarté quant à la trajectoire des personnages. Tout simple qu’il est, dans une économie de mots, le texte de Louis-Charles Sylvestre paraît néanmoins opaque avec ses phrases sibyllines : « Célébrer le frisson du mystère », « Je mute… », « Mon âme : une étoile », etc. On reste alors un peu en périphérie de cet univers, et c’est dommage, car tous les aspects visuels de la représentation nous invitent à y entrer.
Idéation et mise en scène : Sabrina Baran. Dramaturgie et texte : Louis-Charles Sylvestre. Interprétation : Marion Daigle et Zoé Ntumba. Assistance à la mise en scène : Kelly Rivard et Marion Daigle. Scénographie : Laurence Gagnon. Costumes : Sophie Deslauriers, assistée de Gabrielle Lachance. Marionnettes : Sophie Deslauriers et Laurence Gagnon, assistées de Gabrielle Chabot. Lumière : Renaud Pettigrew. Musique : Nicolas Ferron. Une production de L’Illusion présentée jusqu’au 27 octobre 2024. À partir de 7 ans.
Première création de L’Illusion dans son agréable espace, coin Beaubien et Saint-Denis, Lueurs porte bien son nom, plein des promesses des commencements.
Ouvert il y a un an, le lieu de création et de diffusion a vu cette œuvre être entièrement conçue en ses murs. Le nouvel édifice, avec son foyer lumineux, abrite une Grande Scène et un Studio-théâtre, rappel du petit local de la rue Bienville que la compagnie a occupé pendant une quinzaine d’années. Le parcours fut long avant d’en arriver là, puisque l’illusion a été fondée en 1979 par le grand marionnettiste d’origine tchèque Petr Baran (disparu prématurément en 2011) et Claire Voisard, qui ont transmis à leurs filles Sabrina et Stéphanie, aujourd’hui codirectrices générales, leur passion pour cet art millénaire. Elles disposent désormais d’un castelet merveilleux afin de vivre ce précieux legs.
Deux marionnettistes interprètent les personnages de Freya et de Leone, qui découvrent les prémices d’un nouveau monde, celui de « l’après ». On ne saura rien à propos des circonstances de la disparition du monde « d’avant ». On songe bien sûr à quelque catastrophe écologique… Mais Sabrina Baran, idéatrice et metteure en scène, n’a certes pas l’intention de nourrir l’anxiété des enfants. Sa proposition célèbre au contraire la vie, la résilience de la nature, avec l’apparition d’un bestiaire fabuleux, parfois mi-humain, mi-animal, sur une terre redevenue pure.
Nicolas Ferron signe une bande sonore riche et magnétique, plongeant le public dans l’atmosphère de la forêt, avec ses hululements et stridulations, ou l’enveloppant dans une ambiance nouvel âge. Habité de fleurs géantes et d’êtres hybrides, dont trois roches-mollusques ricaneuses, petits diablotins qui accueillent les protagonistes, le décor de Laurence Gagnon, avec en son centre une sorte de cratère fumant, ressemble lui-même à un crabe géant aux pinces modulables.
Si l’on prend plaisir à découvrir les différentes créatures qui peuplent le spectacle, animées avec fluidité par les manipulatrices, il manque toutefois à l’ensemble un fil narratif plus solide. Le choix du registre poétique n’est pas incompatible avec le souci de clarté quant à la trajectoire des personnages. Tout simple qu’il est, dans une économie de mots, le texte de Louis-Charles Sylvestre paraît néanmoins opaque avec ses phrases sibyllines : « Célébrer le frisson du mystère », « Je mute… », « Mon âme : une étoile », etc. On reste alors un peu en périphérie de cet univers, et c’est dommage, car tous les aspects visuels de la représentation nous invitent à y entrer.
Lueurs
Idéation et mise en scène : Sabrina Baran. Dramaturgie et texte : Louis-Charles Sylvestre. Interprétation : Marion Daigle et Zoé Ntumba. Assistance à la mise en scène : Kelly Rivard et Marion Daigle. Scénographie : Laurence Gagnon. Costumes : Sophie Deslauriers, assistée de Gabrielle Lachance. Marionnettes : Sophie Deslauriers et Laurence Gagnon, assistées de Gabrielle Chabot. Lumière : Renaud Pettigrew. Musique : Nicolas Ferron. Une production de L’Illusion présentée jusqu’au 27 octobre 2024. À partir de 7 ans.