© Stéphane Bourgeois

À Rémigny, un village du Témiscamingue, trois personnes attendent au-devant d’une porte qui est sur le côté de la bâtisse municipale. On dirait que ce segment a été ajouté à la structure originale. Un agrandissement sans fioritures recouvert de clins en vinyle blanc où deux châssis obstrués de l’intérieur par des stores un peu à la mode viennent briser les lignes continues du revêtement; « le garage de mon frère fait cinq fois cette salle », me suis-je dit.

Les trois personnes qui attendent sont des habituées. Rien à voir avec le groupe de six femmes que j’ai rencontré la semaine d’avant à Senneterre. Elles venaient pour intimer madame la mairesse d’installer un panneau d’arrêt à l’intersection, en face de l’école. Le corps des gens de Rémigny, ce soir-là, n’était pas investi du tonus qui précède la requête et la prise de parole dans un cadre protocolaire. Ces personnes étaient physiquement décontractées. Même si j’allais devoir parlementer, aucune vague tempêteuse à l’intérieur de moi; tout le contraire de la première fois où, remué par la houle, j’ai représenté le Théâtre du Tandem au conseil de Saint-Laurent de Gallichan pour « vendre un show. » La chienne, je vous dis.

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