La compagnie Posthumains, en résidence chez Duceppe, nous présente sa nouvelle création, fruit d’une réflexion profonde de Dominique Leclerc et de Patrice Charbonneau-Brunelle sur l’intelligence artificielle.
À priori, on pourrait être tenté de faire appel à ChatGPT pour rédiger la critique de ce spectacle. Ce serait une forme d’exploration pour faire suite à la représentation. Aller ainsi au bout de l’expérimentation.
Cela se fait déjà en création publicitaire, pourquoi ne pas pousser l’audace à d’autres sphères de rédaction ? Mais non, jusqu’à preuve du contraire, le recul indispensable face à une œuvre, pour pouvoir l’analyser adéquatement, doit se faire en plein contrôle de son clavier.
Mais pour combien de temps encore ferons-nous confiance à notre propre jugement plutôt qu’à celui d’une autre intelligence créée par nous-mêmes, mais qui finira par nous supplanter ?
C’est entre autres à cette question que ce nouveau projet de Posthumains tente de répondre. Dans une forme théâtrale atypique incluant le documentaire, l’autofiction, la performance et l’implication du spectateur, l’équipe de création nous amène à nous interroger, mais aussi à faire face à nos propres contradictions.
Entre naïveté et perspicacité
Avec des moyens scéniques, somme toute, assez peu haute technologie, le spectacle s’ouvre sur des voix d’enfants qui s’amusent à définir l’intelligence, la vraie, la nôtre. Puis, grâce à un modeste castelier d’ombres chinoises, on retrace brillamment et succinctement la petite histoire de l’intelligence artificielle.
La table est mise pour entrer dans le vif du sujet. Nous sommes invité·es à participer à un moratoire sur le phénomène technologique de l’heure. Sur un plateau pratiquement vide, hormis quelques tables et chaises, sept panélistes, dont cinq acteurs et actrices, une spécialiste en communication et un doctorant en philosophie ainsi qu’un petit groupe de cinq bénévoles (les prospectivistes) animent la soirée.
D’un côté, la démocratie est en jeu. L’éducation s’effrite. Nos repères se brouillent. L’individualisme est à son comble. Les oligarques multimilliardaires sont au pinacle. De l’autre, des solutions révolutionnaires en gestion et en santé sont à nos portes.
Tout cela est abordé de façon brillante et factuelle (sagaces Dominique Leclerc, Catherine Mathys et Félix Monette-Dubeau), revendicatrice (bouillonnante Natalie Tannous) et émouvante (touchant·es Thomas Emmaüs Adetou, Amaryllis Tremblay et Marcel Pomerlo).
Sans compter le ton parfois humoristique et ludique qui permet une nécessaire dédramatisation et une salutaire implication de l’auditoire dont on ne saurait ici en divulguer la teneur.
L’expérience est réussie. En fait foi un silence complice de près de cinq minutes entre les interprètes et le public en fin de représentation, et un timide retour vers les portables en tombée de rideau. En cette période d’incertitudes économiques et sociales très préoccupantes, une réflexion profonde sur notre avenir technologique s’impose. Et la compagnie Posthumains l’amorce de façon fort intelligente.
Texte et co-mise en scène : Dominique Leclerc. Scénographie et co-mise en scène : Patrice Charbonneau-Brunelle. Assistance à la mise en scène : Chloé Ekker. Dramaturgie : Émilie Martz-Kuhn. Costumes : Jessica Poirier-Chang. Éclairages : Lucie Bazzo. Musique : Frédéric Auger. Accessoires : Angela Rassenti. Conception vidéo : Allison Moore. Mouvement : Marilyn Daoust. Intégration vidéo : Zachary Noël-Ferland. Maquillage : Véronique St-Germain. Interprétation : Thomas Emmaüs Adetou, Dominique Leclerc, Catherine Mathys, Félix Monette-Dubeau, Marcel Pomerlo, Natalie Tannous, Amaryllis Tremblay. Une création de Posthumains. Une Production de l’Université de Montréal en collaboration avec Duceppe, présentée chez Duceppe jusqu’au 29 mars 2025.
La compagnie Posthumains, en résidence chez Duceppe, nous présente sa nouvelle création, fruit d’une réflexion profonde de Dominique Leclerc et de Patrice Charbonneau-Brunelle sur l’intelligence artificielle.
À priori, on pourrait être tenté de faire appel à ChatGPT pour rédiger la critique de ce spectacle. Ce serait une forme d’exploration pour faire suite à la représentation. Aller ainsi au bout de l’expérimentation.
Cela se fait déjà en création publicitaire, pourquoi ne pas pousser l’audace à d’autres sphères de rédaction ? Mais non, jusqu’à preuve du contraire, le recul indispensable face à une œuvre, pour pouvoir l’analyser adéquatement, doit se faire en plein contrôle de son clavier.
Mais pour combien de temps encore ferons-nous confiance à notre propre jugement plutôt qu’à celui d’une autre intelligence créée par nous-mêmes, mais qui finira par nous supplanter ?
C’est entre autres à cette question que ce nouveau projet de Posthumains tente de répondre. Dans une forme théâtrale atypique incluant le documentaire, l’autofiction, la performance et l’implication du spectateur, l’équipe de création nous amène à nous interroger, mais aussi à faire face à nos propres contradictions.
Entre naïveté et perspicacité
Avec des moyens scéniques, somme toute, assez peu haute technologie, le spectacle s’ouvre sur des voix d’enfants qui s’amusent à définir l’intelligence, la vraie, la nôtre. Puis, grâce à un modeste castelier d’ombres chinoises, on retrace brillamment et succinctement la petite histoire de l’intelligence artificielle.
La table est mise pour entrer dans le vif du sujet. Nous sommes invité·es à participer à un moratoire sur le phénomène technologique de l’heure. Sur un plateau pratiquement vide, hormis quelques tables et chaises, sept panélistes, dont cinq acteurs et actrices, une spécialiste en communication et un doctorant en philosophie ainsi qu’un petit groupe de cinq bénévoles (les prospectivistes) animent la soirée.
D’un côté, la démocratie est en jeu. L’éducation s’effrite. Nos repères se brouillent. L’individualisme est à son comble. Les oligarques multimilliardaires sont au pinacle. De l’autre, des solutions révolutionnaires en gestion et en santé sont à nos portes.
Tout cela est abordé de façon brillante et factuelle (sagaces Dominique Leclerc, Catherine Mathys et Félix Monette-Dubeau), revendicatrice (bouillonnante Natalie Tannous) et émouvante (touchant·es Thomas Emmaüs Adetou, Amaryllis Tremblay et Marcel Pomerlo).
Sans compter le ton parfois humoristique et ludique qui permet une nécessaire dédramatisation et une salutaire implication de l’auditoire dont on ne saurait ici en divulguer la teneur.
L’expérience est réussie. En fait foi un silence complice de près de cinq minutes entre les interprètes et le public en fin de représentation, et un timide retour vers les portables en tombée de rideau. En cette période d’incertitudes économiques et sociales très préoccupantes, une réflexion profonde sur notre avenir technologique s’impose. Et la compagnie Posthumains l’amorce de façon fort intelligente.
Une vie intelligente
Texte et co-mise en scène : Dominique Leclerc. Scénographie et co-mise en scène : Patrice Charbonneau-Brunelle. Assistance à la mise en scène : Chloé Ekker. Dramaturgie : Émilie Martz-Kuhn. Costumes : Jessica Poirier-Chang. Éclairages : Lucie Bazzo. Musique : Frédéric Auger. Accessoires : Angela Rassenti. Conception vidéo : Allison Moore. Mouvement : Marilyn Daoust. Intégration vidéo : Zachary Noël-Ferland. Maquillage : Véronique St-Germain. Interprétation : Thomas Emmaüs Adetou, Dominique Leclerc, Catherine Mathys, Félix Monette-Dubeau, Marcel Pomerlo, Natalie Tannous, Amaryllis Tremblay. Une création de Posthumains. Une Production de l’Université de Montréal en collaboration avec Duceppe, présentée chez Duceppe jusqu’au 29 mars 2025.