Pour son 20e anniversaire, le Festival international de Casteliers démarre en force avec Dimanche des compagnies belges Focus et Chaliwaté. Encore une fois, le 11e art nous amène dans le monde des possibles. La gravité des propos du spectacle d’ouverture du festival s’appuie sur des images fortes, un savoir-faire plein d’astuces et un sens du comique indéniable.
Le vent souffle fort dans l’obscurité et la scène du spectacle s’éclaire sur un paysage nordique dont fait partie le corps des manipulateurs, en vêtements d’hiver blancs. Malgré les conditions routières difficiles, une équipe de tournage roule dans un véhicule muni d’une antenne. Dès le début, le tableau, accompagné de la chanson 50 Ways to Leave Your Lover, est savoureux et tonique avec un humour en contrepoint à la mission du trio : montrer des images inquiétantes des animaux menacés par les bouleversements climatiques. Pendant ce reportage, la glace cède sous le cameraman qui se noie. La scène suivante, sa caméra se retrouve entre les pattes d’une ourse polaire grandeur nature qui vit avec son ourson – craquant ! – sur la banquise en train de se désagrèger, faisant dériver le petit loin de sa mère.
Du Nord au Sud, Dimanche nous transporte ensuite dans une habitation bigénérationnelle où la chaleur accablante nécessite moult ventilateurs; un couple y vit avec une mamie mélomane qui trépasse en s’électrocutant dans son bain de pieds. Les habitants de cette maison seront aux prises avec des éléments du mobilier qui ramollissent sous la canicule, une note d’étrangeté rappelant certains tableaux surréalistes de Dalì et jouant avec le comique de belle façon.
La pièce met en parallèle des journalistes qui filment la nature, parcourant la planète en quête d’une vérité perturbante, et un couple dans un intérieur domestique que le vent envahit de plus en plus, jusqu’au moment époustouflant où les éléments déchaînés troublent un repas que l’homme et la femme tentent dérisoirement de poursuivre. Le thème de l’extinction ponctue ainsi la trame dramatique de Dimanche. Animaux et humains disparaissent : l’ourson, un flamand, l’aïeule, le cameraman, une journaliste dans un ouragan et une autre dans l’immense vague d’un tsunami.
La complexité d’une mécanique scénique brillamment utilisée fait en sorte que le spectacle s’achève dans un simple couloir de lumière créant un monde sous-marin où flottent personnages, objets du quotidien et animaux marins, ces derniers comme survivants ultimes d’un monde envahi par les eaux. La pièce pourrait être le scénario d’un cataclysme planétaire, mais rappelle surtout que les humains sont soumis aux éléments. Les images puissantes créées par les artistes de Chaliwaté et Focus émeuvent. Avec des corps-paysages aux mains-calmars et à l’aide de manipulations expertes, ainsi que les drôleries et le jeu physique remarquables, le pouvoir d’évocation des arts de la marionnette ravit et laisse une empreinte profonde sur le public.
Écriture et mise en scène : Julie Tenret, Sicaire Durieux et Sandrine Heyraud. Interprétation : Sandrine Heyraud, Sicaire Durieux et Julie Tenret. Marionnettes : WAW ! Studios/Joachim Jannin. Collaboration Marionnettes : Jean-Raymond Brassinne, Emmanuel Chessa, Aurélie Deloche et Gaëlle Marras. Scénographie : Zoé Tenret Construction décors : Zoé Tenret, Bruno Mortaignie (LS Diffusion), Sébastien Boucherit et Sébastien Munck. Création lumière : Guillaume Toussaint Fromentin. Création sonore : Brice Cannavo. Regard extérieur : Alana Osbourne. Réalisation vidéo et direction photographique : Tristan Galand. Premier assistant caméra : Alexandre Cabanne. Chef machiniste : Hatuey Suarez. Prise de vue sous-marine : Alexandra Brixy. Prise de vue vidéo Journal télévisé :Tom Gineyts. Postproduction vidéo :Paul Jadoul. Son vidéo : Jeff Levillain (Studio Chocolat-noisette) et Roland Voglaire (Boxon Studio). Aide costumes : Fanny Boizard. Direction technique : Léonard Clarys. Régie : Léonard Clarys, Isabelle Derr, Hugues Girard, Nicolas Ghion, David Alonso Morillo, Baptiste Leclere et Britte van Meurs. Présenté dans le cadre du Festival de Casteliers les 5 et 6 mars 2025.
Pour son 20e anniversaire, le Festival international de Casteliers démarre en force avec Dimanche des compagnies belges Focus et Chaliwaté. Encore une fois, le 11e art nous amène dans le monde des possibles. La gravité des propos du spectacle d’ouverture du festival s’appuie sur des images fortes, un savoir-faire plein d’astuces et un sens du comique indéniable.
Le vent souffle fort dans l’obscurité et la scène du spectacle s’éclaire sur un paysage nordique dont fait partie le corps des manipulateurs, en vêtements d’hiver blancs. Malgré les conditions routières difficiles, une équipe de tournage roule dans un véhicule muni d’une antenne. Dès le début, le tableau, accompagné de la chanson 50 Ways to Leave Your Lover, est savoureux et tonique avec un humour en contrepoint à la mission du trio : montrer des images inquiétantes des animaux menacés par les bouleversements climatiques. Pendant ce reportage, la glace cède sous le cameraman qui se noie. La scène suivante, sa caméra se retrouve entre les pattes d’une ourse polaire grandeur nature qui vit avec son ourson – craquant ! – sur la banquise en train de se désagrèger, faisant dériver le petit loin de sa mère.
Du Nord au Sud, Dimanche nous transporte ensuite dans une habitation bigénérationnelle où la chaleur accablante nécessite moult ventilateurs; un couple y vit avec une mamie mélomane qui trépasse en s’électrocutant dans son bain de pieds. Les habitants de cette maison seront aux prises avec des éléments du mobilier qui ramollissent sous la canicule, une note d’étrangeté rappelant certains tableaux surréalistes de Dalì et jouant avec le comique de belle façon.
La pièce met en parallèle des journalistes qui filment la nature, parcourant la planète en quête d’une vérité perturbante, et un couple dans un intérieur domestique que le vent envahit de plus en plus, jusqu’au moment époustouflant où les éléments déchaînés troublent un repas que l’homme et la femme tentent dérisoirement de poursuivre. Le thème de l’extinction ponctue ainsi la trame dramatique de Dimanche. Animaux et humains disparaissent : l’ourson, un flamand, l’aïeule, le cameraman, une journaliste dans un ouragan et une autre dans l’immense vague d’un tsunami.
La complexité d’une mécanique scénique brillamment utilisée fait en sorte que le spectacle s’achève dans un simple couloir de lumière créant un monde sous-marin où flottent personnages, objets du quotidien et animaux marins, ces derniers comme survivants ultimes d’un monde envahi par les eaux. La pièce pourrait être le scénario d’un cataclysme planétaire, mais rappelle surtout que les humains sont soumis aux éléments. Les images puissantes créées par les artistes de Chaliwaté et Focus émeuvent. Avec des corps-paysages aux mains-calmars et à l’aide de manipulations expertes, ainsi que les drôleries et le jeu physique remarquables, le pouvoir d’évocation des arts de la marionnette ravit et laisse une empreinte profonde sur le public.
Dimanche
Écriture et mise en scène : Julie Tenret, Sicaire Durieux et Sandrine Heyraud. Interprétation : Sandrine Heyraud, Sicaire Durieux et Julie Tenret. Marionnettes : WAW ! Studios/Joachim Jannin. Collaboration Marionnettes : Jean-Raymond Brassinne, Emmanuel Chessa, Aurélie Deloche et Gaëlle Marras. Scénographie : Zoé Tenret Construction décors : Zoé Tenret, Bruno Mortaignie (LS Diffusion), Sébastien Boucherit et Sébastien Munck. Création lumière : Guillaume Toussaint Fromentin. Création sonore : Brice Cannavo. Regard extérieur : Alana Osbourne. Réalisation vidéo et direction photographique : Tristan Galand. Premier assistant caméra : Alexandre Cabanne. Chef machiniste : Hatuey Suarez. Prise de vue sous-marine : Alexandra Brixy. Prise de vue vidéo Journal télévisé :Tom Gineyts. Postproduction vidéo :Paul Jadoul. Son vidéo : Jeff Levillain (Studio Chocolat-noisette) et Roland Voglaire (Boxon Studio). Aide costumes : Fanny Boizard. Direction technique : Léonard Clarys. Régie : Léonard Clarys, Isabelle Derr, Hugues Girard, Nicolas Ghion, David Alonso Morillo, Baptiste Leclere et Britte van Meurs. Présenté dans le cadre du Festival de Casteliers les 5 et 6 mars 2025.