Danse Danse ouvre sa 17e saison en offrant une carte blanche à Ginette Laurin et sa compagnie O Vertigo, qui célèbre cette année son 30e anniversaire, une artiste assurément marquée l’imaginaire des amateurs de danse au cours des dernières décennies grâce à un langage instantanément reconnaissable, la complexité de ses pas, mais surtout la façon dont elle fait disparaître la frontière entre fragilité et force, liberté et contrainte, calme et agitation.
Très dépouillé au niveau de la scénographie, Soif va à l’essentiel : le mouvement est traité ici dans son abstraction la plus pure et s’abreuve à la source même de l’impulsion, la chorégraphe se plaisant à contenir le geste aussitôt qu’il a été libéré.
Chaque danseur se voit doter d’un vocabulaire spécifique (développé notamment grâce à des séances d’improvisation en répétition), qui devient un des éléments de ce canevas chorégraphique organique, dans lequel évoluent oiseaux qui tentent de prendre leur envol, nature luxuriante, mais aussi solitudes parallèles qui cherchent à la fois à se fondre dans le tissu du groupe et s’en extraire.
Grâce aux éclairages subtils de Martin Labrecque, à l’habillage sonore de Michel F. Côté qui s’est inspiré des 44 Harmonies from Apartment House 1776 de John Cage, les tableaux s’articulent sans réellement s’imbriquer les uns dans les autres, autant de pages d’un album que l’on feuillette, souvent d’un œil presque extérieur, non dénué d’une certaine nostalgie, alors que l’on reconnaît un geste, une expression, autant de clins d’œil à des œuvres antérieures de Ginette Laurin.
C’est encore et toujours dans son traitement des duos et l’immense tendresse qu’elle porte à l’intimité des divers couples évoqués que la chorégraphe touche le plus habilement le spectateur, qui se laissera envoûter par ce duo, torse nu, en fond de scène nimbé d’une délicate lumière, ou cet autre dans laquelle la danseuse évolue en ample tutu noir.
On s’interrogera peut-être sur le dernier très court tableau qui m’a semblé gratuit, à moins que l’on ne souhaite y déceler la source même de l’inspiration à laquelle on se brûle parfois.
Chorégraphie de Ginette Laurin. Une production de O Vertigo. Au Théâtre Maisonneuve de la PdA jusqu’au 4 octobre 2014.
Danse Danse ouvre sa 17e saison en offrant une carte blanche à Ginette Laurin et sa compagnie O Vertigo, qui célèbre cette année son 30e anniversaire, une artiste assurément marquée l’imaginaire des amateurs de danse au cours des dernières décennies grâce à un langage instantanément reconnaissable, la complexité de ses pas, mais surtout la façon dont elle fait disparaître la frontière entre fragilité et force, liberté et contrainte, calme et agitation.
Très dépouillé au niveau de la scénographie, Soif va à l’essentiel : le mouvement est traité ici dans son abstraction la plus pure et s’abreuve à la source même de l’impulsion, la chorégraphe se plaisant à contenir le geste aussitôt qu’il a été libéré.
Chaque danseur se voit doter d’un vocabulaire spécifique (développé notamment grâce à des séances d’improvisation en répétition), qui devient un des éléments de ce canevas chorégraphique organique, dans lequel évoluent oiseaux qui tentent de prendre leur envol, nature luxuriante, mais aussi solitudes parallèles qui cherchent à la fois à se fondre dans le tissu du groupe et s’en extraire.
Grâce aux éclairages subtils de Martin Labrecque, à l’habillage sonore de Michel F. Côté qui s’est inspiré des 44 Harmonies from Apartment House 1776 de John Cage, les tableaux s’articulent sans réellement s’imbriquer les uns dans les autres, autant de pages d’un album que l’on feuillette, souvent d’un œil presque extérieur, non dénué d’une certaine nostalgie, alors que l’on reconnaît un geste, une expression, autant de clins d’œil à des œuvres antérieures de Ginette Laurin.
C’est encore et toujours dans son traitement des duos et l’immense tendresse qu’elle porte à l’intimité des divers couples évoqués que la chorégraphe touche le plus habilement le spectateur, qui se laissera envoûter par ce duo, torse nu, en fond de scène nimbé d’une délicate lumière, ou cet autre dans laquelle la danseuse évolue en ample tutu noir.
On s’interrogera peut-être sur le dernier très court tableau qui m’a semblé gratuit, à moins que l’on ne souhaite y déceler la source même de l’inspiration à laquelle on se brûle parfois.
Soif
Chorégraphie de Ginette Laurin. Une production de O Vertigo. Au Théâtre Maisonneuve de la PdA jusqu’au 4 octobre 2014.