Quinze comédiens-auteurs-performeurs sont réunis ces jours-ci à L’Usine C pour présenter une création audacieuse et généreuse sur le thème des réseaux sociaux mais aussi sur la solitude, la sexualité, l’autoreprésentation et le voyeurisme. Le résultat est un spectacle étonnant et sans filet.
Les interprètes prennent place autour d’une longue table, entourés de chaises dépareillées, lampes de travail, ordinateurs portables et fils. On croirait presque à un bureau si ce n’était de cet immense écran qui prend place au-dessus de la table sur lequel sont projetés tour à tour les différents contenus des ordinateurs. Sont ainsi présentés tantôt des vidéos viraux qu’on retrouve sur Youtube (qui seront même parfois rejoués par des comédiens au cours du spectacle), tantôt des conversations qui ont lieu en direct entre les performeurs et des inconnus d’un peu partout dans le monde. On aborde aussi des drames récents dans lesquels les réseaux sociaux ont joué un grand rôle, pensons seulement à la tuerie sur l’île d’Utoya en Norvège.
Malgré cette omniprésence de vidéos, l’acteur en chair et en os a la part belle dans le spectacle, et c’est par lui qu’arrivent les moments les plus touchants. Bien que les différents tableaux soient organisés selon une certaine structure, plusieurs des scènes dépendent des rencontres que les performeurs feront en direct sur la toile, avec le lot de séances de masturbation en direct ou les belles surprises que cela implique. Pour évoluer ainsi sans filet et vulnérables, les créateurs témoignent d’une réelle envie de prendre des risques, et au fil du spectacle, on les voit quitter leur zone de confort et s’exposer eux aussi.
Le spectateur n’est pas en reste puisqu’il est lui aussi mis à contribution. Ainsi, les questions soulevées par les créateurs et leurs prises de risque seront partagées, ou pas, par le spectateur, et celui-ci sera confronté, ayant la possibilité de quitter momentanément sa zone de confort.
Même si quelques moments paraissent inachevés, pensons aux quelques chorégraphies et incontournables problèmes techniques, ce qui demeure fascinant dans ce spectacle, c’est qu’il démontre comment une certaine partie de la vie gravite autour des réseaux sociaux, comment de plus en plus de gens les fréquentent, comment statuts Facebook et autres vidéos viraux deviennent une sorte de nouveau territoire commun, sorte de non-lieu ou tous évoluent seuls ensemble.
Longue vie à ce spectacle pour lequel trois jours de représentations sont bien peu.
Le iShow ou je m’occupe de transférer le message à Chanda
Une production des Petites Cellules Chaudes
Présenté à L’Usine C jusqu’au 23 février
Quinze comédiens-auteurs-performeurs sont réunis ces jours-ci à L’Usine C pour présenter une création audacieuse et généreuse sur le thème des réseaux sociaux mais aussi sur la solitude, la sexualité, l’autoreprésentation et le voyeurisme. Le résultat est un spectacle étonnant et sans filet.
Les interprètes prennent place autour d’une longue table, entourés de chaises dépareillées, lampes de travail, ordinateurs portables et fils. On croirait presque à un bureau si ce n’était de cet immense écran qui prend place au-dessus de la table sur lequel sont projetés tour à tour les différents contenus des ordinateurs. Sont ainsi présentés tantôt des vidéos viraux qu’on retrouve sur Youtube (qui seront même parfois rejoués par des comédiens au cours du spectacle), tantôt des conversations qui ont lieu en direct entre les performeurs et des inconnus d’un peu partout dans le monde. On aborde aussi des drames récents dans lesquels les réseaux sociaux ont joué un grand rôle, pensons seulement à la tuerie sur l’île d’Utoya en Norvège.
Malgré cette omniprésence de vidéos, l’acteur en chair et en os a la part belle dans le spectacle, et c’est par lui qu’arrivent les moments les plus touchants. Bien que les différents tableaux soient organisés selon une certaine structure, plusieurs des scènes dépendent des rencontres que les performeurs feront en direct sur la toile, avec le lot de séances de masturbation en direct ou les belles surprises que cela implique. Pour évoluer ainsi sans filet et vulnérables, les créateurs témoignent d’une réelle envie de prendre des risques, et au fil du spectacle, on les voit quitter leur zone de confort et s’exposer eux aussi.
Le spectateur n’est pas en reste puisqu’il est lui aussi mis à contribution. Ainsi, les questions soulevées par les créateurs et leurs prises de risque seront partagées, ou pas, par le spectateur, et celui-ci sera confronté, ayant la possibilité de quitter momentanément sa zone de confort.
Même si quelques moments paraissent inachevés, pensons aux quelques chorégraphies et incontournables problèmes techniques, ce qui demeure fascinant dans ce spectacle, c’est qu’il démontre comment une certaine partie de la vie gravite autour des réseaux sociaux, comment de plus en plus de gens les fréquentent, comment statuts Facebook et autres vidéos viraux deviennent une sorte de nouveau territoire commun, sorte de non-lieu ou tous évoluent seuls ensemble.
Longue vie à ce spectacle pour lequel trois jours de représentations sont bien peu.
Le iShow ou je m’occupe de transférer le message à Chanda
Une production des Petites Cellules Chaudes
Présenté à L’Usine C jusqu’au 23 février