Marie-Ève Perron est comédienne. Une très belle comédienne, que l’on a vue dans les spectacles de Mouawad et dans l’adaptation française des Invincibles. Elle est aussi Fille, et comme toutes les filles, un jour elle se fait larguer par son Gars. Quand certaines auraient eu le chagrin pudique, elle, elle décide de l’exposer, de l’écrire et de le jouer. Et c’est là que le drame commence.
Certes, le sujet n’est pas nouveau. C’est même carrément casse-gueule. La peine d’amour, y’a pas plus éculé. Il faut les mots pour le dire… Et Marie-Ève Perron, malheureusement, ne les a pas trouvés. Son texte tourne en rond comme une poule sans tête. À forte saveur autobiographique, il tombe très vite dans la complaisance et l’apitoiement gratuits. Sans réel bonheur d’écriture, l’auteure enfile les images toutes faites et ne bouscule que les idées reçues.
Fait de courtes phrases débitées à la vitesse de la lumière – on sent que Perron a voulu écrire minimaliste, mais on cherche désespérément le sous-texte – ce monologue nombriliste, ponctué de «criss» et de «tabarnak» parce que c’est à la mode, finit par devenir franchement agaçant, pour ne pas dire pire. J’en suis encore à me demander comment on peut, de nos jours, écrire un texte aussi creux et vain… On ne voit qu’une Fille blessée dans son amour propre, une enfant-roi contrariée parce qu’on vient de lui enlever son jouet.
La performance d’acteur, elle, est plutôt bien rodée. Sous nous yeux ébahis, la comédienne déploie tout un registre d’émotions – un échantillonnage qui en manque gravement, d’émotion – toutefois incapable à donner une quelconque épaisseur aux personnages secondaires, qui apparaissent comme des étoiles filantes ou, pire, des caricatures (la vieille voisine, ou la mère, pathétiques) dans un univers narcissique où, de toutes façons, il n’y a pas de place pour eux. «Regardez tout ce que je sais faire!», semble dire Marie-Ève Perron. Et elle le fait très bien. Rien à redire sur la comédienne. Mais l’auteure, elle, a encore des croûtes à manger…
Marie-Ève Perron est comédienne. Une très belle comédienne, que l’on a vue dans les spectacles de Mouawad et dans l’adaptation française des Invincibles. Elle est aussi Fille, et comme toutes les filles, un jour elle se fait larguer par son Gars. Quand certaines auraient eu le chagrin pudique, elle, elle décide de l’exposer, de l’écrire et de le jouer. Et c’est là que le drame commence.
Certes, le sujet n’est pas nouveau. C’est même carrément casse-gueule. La peine d’amour, y’a pas plus éculé. Il faut les mots pour le dire… Et Marie-Ève Perron, malheureusement, ne les a pas trouvés. Son texte tourne en rond comme une poule sans tête. À forte saveur autobiographique, il tombe très vite dans la complaisance et l’apitoiement gratuits. Sans réel bonheur d’écriture, l’auteure enfile les images toutes faites et ne bouscule que les idées reçues.
Fait de courtes phrases débitées à la vitesse de la lumière – on sent que Perron a voulu écrire minimaliste, mais on cherche désespérément le sous-texte – ce monologue nombriliste, ponctué de «criss» et de «tabarnak» parce que c’est à la mode, finit par devenir franchement agaçant, pour ne pas dire pire. J’en suis encore à me demander comment on peut, de nos jours, écrire un texte aussi creux et vain… On ne voit qu’une Fille blessée dans son amour propre, une enfant-roi contrariée parce qu’on vient de lui enlever son jouet.
La performance d’acteur, elle, est plutôt bien rodée. Sous nous yeux ébahis, la comédienne déploie tout un registre d’émotions – un échantillonnage qui en manque gravement, d’émotion – toutefois incapable à donner une quelconque épaisseur aux personnages secondaires, qui apparaissent comme des étoiles filantes ou, pire, des caricatures (la vieille voisine, ou la mère, pathétiques) dans un univers narcissique où, de toutes façons, il n’y a pas de place pour eux. «Regardez tout ce que je sais faire!», semble dire Marie-Ève Perron. Et elle le fait très bien. Rien à redire sur la comédienne. Mais l’auteure, elle, a encore des croûtes à manger…
Gars
Texte, mise en scène et interprétation: Marie-Ève Perron
Une production Fille/de/Personne, au Théâtre d’Aujourd’hui jusqu’au 6 avril 2013