Déjà, au moment d’entendre l’adaptation théâtrale de Dévadé faite par Marianne Marceau aux Chantiers du Carrefour international de Québec en 2012, on se disait que le travail était brillant. Lutrin, lecture, rien d’autre et on trouvait que la jeune femme donnait un nouveau souffle au roman de Réjean Ducharme. La production présentée en ouverture de la saison de la Bordée est l’écrin parfait pour servir ce travail d’orfèvre fait par l’adaptatrice.
Cinq personnages, des ordinaires grandioses comme Ducharme sait si bien les dessiner, tous en quête d’amour et de sensualité, à différents degrés d’intensité. Bottom, qui vit un amour intermittent avec Juba (formidable Véronique Côté), la Patronne, confinée à un fauteuil roulant et aux contacts physiques furtifs, Nicole, qui a trop donné côté amour libre et, Bruno, en quête d’amour «amer et ressentimental».
Tous impeccables, les acteurs ne se posent jamais au-dessus de leurs personnages: ils en font des êtres dignes, malgré l’apparence de vulgarité qui pourraient s’en dégager de prime abord. Le ton est juste, l’humour bien rendu, tous baignent dans la poésie de Ducharme sans la glorifier ni chercher à la surligner. On imagine que Frédéric Dubois, en formidable directeur d’acteurs, a dû orchestrer le tout avec le souci qu’on lui connaît pour servir le texte avant tout. Il sait se faire discret, embellisseur de cette adaptation éminemment théâtrale.
C’est sous la neige que se passent et se cassent les amours de Dévadé. Pendant la majeure partie du spectacle, les flocons tombent sur ces beaux assoiffés. Faut dire qu’au pays de l’hiver, on ne vit que plus intensément la recherche de chaleur humaine qui anime les personnages imaginés par Ducharme. Le résultat est magique.
Porté par une douce trame musicale (Frédéric Brunet) qui est de presque toutes les scènes, l’ensemble a des allures de conte urbain qu’on voudra se faire raconter encore et encore. Vivement que Dévadé, la pièce, fasse l’objet d’une publication.
Dévadé. Texte: Réjean Ducharme. Adaptation: Marianne Marceau. Mise en scène: Frédéric Dubois. Au Théâtre de la Bordée, jusqu’au 12 octobre 2013.
Déjà, au moment d’entendre l’adaptation théâtrale de Dévadé faite par Marianne Marceau aux Chantiers du Carrefour international de Québec en 2012, on se disait que le travail était brillant. Lutrin, lecture, rien d’autre et on trouvait que la jeune femme donnait un nouveau souffle au roman de Réjean Ducharme. La production présentée en ouverture de la saison de la Bordée est l’écrin parfait pour servir ce travail d’orfèvre fait par l’adaptatrice.
Cinq personnages, des ordinaires grandioses comme Ducharme sait si bien les dessiner, tous en quête d’amour et de sensualité, à différents degrés d’intensité. Bottom, qui vit un amour intermittent avec Juba (formidable Véronique Côté), la Patronne, confinée à un fauteuil roulant et aux contacts physiques furtifs, Nicole, qui a trop donné côté amour libre et, Bruno, en quête d’amour «amer et ressentimental».
Tous impeccables, les acteurs ne se posent jamais au-dessus de leurs personnages: ils en font des êtres dignes, malgré l’apparence de vulgarité qui pourraient s’en dégager de prime abord. Le ton est juste, l’humour bien rendu, tous baignent dans la poésie de Ducharme sans la glorifier ni chercher à la surligner. On imagine que Frédéric Dubois, en formidable directeur d’acteurs, a dû orchestrer le tout avec le souci qu’on lui connaît pour servir le texte avant tout. Il sait se faire discret, embellisseur de cette adaptation éminemment théâtrale.
C’est sous la neige que se passent et se cassent les amours de Dévadé. Pendant la majeure partie du spectacle, les flocons tombent sur ces beaux assoiffés. Faut dire qu’au pays de l’hiver, on ne vit que plus intensément la recherche de chaleur humaine qui anime les personnages imaginés par Ducharme. Le résultat est magique.
Porté par une douce trame musicale (Frédéric Brunet) qui est de presque toutes les scènes, l’ensemble a des allures de conte urbain qu’on voudra se faire raconter encore et encore. Vivement que Dévadé, la pièce, fasse l’objet d’une publication.
Dévadé. Texte: Réjean Ducharme. Adaptation: Marianne Marceau. Mise en scène: Frédéric Dubois. Au Théâtre de la Bordée, jusqu’au 12 octobre 2013.