C’est dans le hall de l’Usine C que commence le spectacle-performance Running Sushi grâce à quelques sushis offerts aux spectateurs par les deux interprètes. La démarche rappelle les restaurants auxquels réfère le titre de cette création du chorégraphe autrichien Chris Haring, qui dirige la compagnie Liquid Loft depuis 2005. Ce préambule détermine surtout l’ordre des séquences du spectacle, chaque sushi portant le nom d’une des douze parties que vont interpréter Stéphanie Cumings et Johnny Shoofs, qui sont à la fois danseurs et comédiens. Tous deux prennent place de part et d’autre d’une petite scène rectangulaire blanche.
Et le rituel de commencer. À tour de rôle, mais aussi ensemble, ils rejoignent la scène centrale pour y présenter une séquence après l’autre. L’esthétique est très épurée : quelques accessoires sont employés, comme des baguettes et des oranges, la toile de fond se teinte progressivement de diverses couleurs. Les sons accentuent les propos et les mouvements de façon parfois comique, parfois inquiétante. Après chaque séquence, tout reprend sa place initiale.
Bien qu’elles portent un titre, les séquences ne développent pas une histoire, mais elles amorcent plusieurs narrations et offrent des bribes de réflexions philosophiques. Quelques clichés japonais, du manga au sushi, sont passés au tamis de l’humour, qui souligne la vision partielle et inexacte que l’on peut porter sur ces éléments culturels. Mais le propos excède la référence japonaise et décortique la relation amoureuse : dans la séquence « Amant », l’interprète Johnny Schoofs passe d’étouffements frôlant la crise d’angoisse à un plaisir sensuel très suggestif, après quelques explications délivrées par des éclats de voix.
Comme le souligne le chorégraphe, « moins on suit l’histoire, plus on se concentre sur les détails ». Il s’agit de voir comment le corps, la voix, le souffle, le mouvement et les sons peuvent raconter une foule de choses. L’idée est très intéressante, mais le traitement distancé de certains clichés, la rigidité du rituel et du dispositif maintiennent une distance, qui limite, à mon sens, la force de la proposition.
Running Sushi
Chorégraphie : Chris Haring. Une coproduction de l’Impulstanz Vienna International Dance Festival et de Liquid Loft. À l’Usine C jusqu’au 10 octobre 2013.
C’est dans le hall de l’Usine C que commence le spectacle-performance Running Sushi grâce à quelques sushis offerts aux spectateurs par les deux interprètes. La démarche rappelle les restaurants auxquels réfère le titre de cette création du chorégraphe autrichien Chris Haring, qui dirige la compagnie Liquid Loft depuis 2005. Ce préambule détermine surtout l’ordre des séquences du spectacle, chaque sushi portant le nom d’une des douze parties que vont interpréter Stéphanie Cumings et Johnny Shoofs, qui sont à la fois danseurs et comédiens. Tous deux prennent place de part et d’autre d’une petite scène rectangulaire blanche.
Et le rituel de commencer. À tour de rôle, mais aussi ensemble, ils rejoignent la scène centrale pour y présenter une séquence après l’autre. L’esthétique est très épurée : quelques accessoires sont employés, comme des baguettes et des oranges, la toile de fond se teinte progressivement de diverses couleurs. Les sons accentuent les propos et les mouvements de façon parfois comique, parfois inquiétante. Après chaque séquence, tout reprend sa place initiale.
Bien qu’elles portent un titre, les séquences ne développent pas une histoire, mais elles amorcent plusieurs narrations et offrent des bribes de réflexions philosophiques. Quelques clichés japonais, du manga au sushi, sont passés au tamis de l’humour, qui souligne la vision partielle et inexacte que l’on peut porter sur ces éléments culturels. Mais le propos excède la référence japonaise et décortique la relation amoureuse : dans la séquence « Amant », l’interprète Johnny Schoofs passe d’étouffements frôlant la crise d’angoisse à un plaisir sensuel très suggestif, après quelques explications délivrées par des éclats de voix.
Comme le souligne le chorégraphe, « moins on suit l’histoire, plus on se concentre sur les détails ». Il s’agit de voir comment le corps, la voix, le souffle, le mouvement et les sons peuvent raconter une foule de choses. L’idée est très intéressante, mais le traitement distancé de certains clichés, la rigidité du rituel et du dispositif maintiennent une distance, qui limite, à mon sens, la force de la proposition.
Running Sushi
Chorégraphie : Chris Haring. Une coproduction de l’Impulstanz Vienna International Dance Festival et de Liquid Loft. À l’Usine C jusqu’au 10 octobre 2013.