La cuvée 2013 des Contes urbains ne risque pas d’être banale! En effet, cette année, six jeunes auteurs ont pris possession de la tribune. Gageons que Martin Bellemare, Sébastien David, Rébecca Déraspe, Annick Lefebvre, Julie-Anne Ranger-Beauregard et Olivier Sylvestre sauront insuffler une énergie toute nouvelle à cette tradition du temps des Fêtes.
Les auteurs des Contes urbains 2013 ont accepté de répondre à mes questions. Consacré à Olivier Sylvestre, ce billet est le dernier d’une série de 6.
Olivier Sylvestre
Diplômé de l’École nationale de théâtre en 2011, il a remporté le prix Gratien-Gélinas 2012 avec La beauté du monde. Avant son entrée à l’École nationale, sa pièce Circus Jerominus a été produite en France par la compagnie La Rigole dans une mise en scène de Sophie D’Orgeval.
Quel est votre plus beau souvenir du temps des Fêtes?
Ce que j’ai écrit dans mon conte: ma grand-maman qui cuisine pour le buffet du réveillon, jouer avec les cousins, réécouter des centaines de fois Conan Le Barbare.
Quel est votre pire souvenir du temps des Fêtes?
Toutes les fois où je n’ai pas été amoureux à Noël.
Que signifient pour vous les mots «contes» et «urbains»?
Une bonne histoire. C’est tout ce qui compte. Pas d’envie d’en mettre plein la vue, pas d’envie de faire trash. Juste raconter. Avec le cœur.
Est-ce que votre texte respecte ou bafoue la tradition du conte urbain?
Par son récit, mon conte respecte le déroulement classique des contes urbains. Mais il la bafoue en ce sens que le narrateur est impliqué dans l’histoire qu’il nous raconte: je trouvais que ça n’avait pas de sens autrement. Il faut qu’on s’identifie à lui, qu’il nous ouvre son intimité.
Est-ce que les gens qui connaissent bien votre écriture seront surpris de la direction que prend votre conte?
Je ne pense pas. Ce conte-là se situe en droite ligne de mon style, des thèmes que j’aborde dans mon écriture et du genre de personnages que je crée. L’idéal amoureux, la quête du sublime que je poursuis sans cesse se retrouvent tout à fait ici. Le punch du conte, surréaliste, n’est peut-être pas celui auquel on s’attend, par contre.
Est-ce que votre conte a quelque chose de typiquement québécois?
Il l’est dans son besoin d’affirmer ce qui nous a été légué du passé et ce que nous voulons laisser après nous. Dans la perte des repères qui caractérise notre peuple et notre époque, et dans le besoin de nouvelles définitions de l’amour et des rapports intimes. C’est la langue que j’utilise que mon conte est spécifique au Québec, et ça c’est important pour moi.
Avez-vous été influencé par une quelconque actualité?
La quête de l’idéal amoureux, de ce gars-là qui nous rend fou, qui va rendre notre monde meilleur, c’est — et ce sera toujours, j’espère — d’actualité. Mais plus précisément, l’utilisation dans mon conte d’une «application de rencontres» (Grindr, pour ne pas la nommer) le rend particulièrement actuel.
De quoi fallait-il absolument (ou absolument pas) que vous parliez dans ce conte?
Je voulais surtout éviter les «excès» et les «clichés» qu’on a vus souvent dans les contes. Il s’agissait pour moi de prendre ce qu’il y a de meilleur dans les contes, d’utiliser cette formule pour parler de ce qui me tient à cœur.
Qui est le personnage qui s’adresse à nous dans votre conte?
C’est une histoire d’amour impossible entre deux colocataires. L’un est amoureux fou de l’autre, mais secrètement, et est prêt à tout faire pour lui, alors que l’autre est centré sur lui-même, sur ses propres aventures, et ne voit rien des efforts de l’autre. Ce dernier se caractérise par une certaine compulsion sexuelle qui l’isole de plus en plus.
Lisez ou relisez le premier billet de la série, consacré à Martin Bellemare.
Lisez ou relisez le deuxième billet de la série, consacré à Sébastien David.
Lisez ou relisez le troisième billet de la série, consacré à Rébecca Déraspe.
Lisez ou relisez le quatrième billet de la série, consacré à Annick Lefebvre.
Lisez ou relisez le cinquième bilet de la série, consacré à Julie-Anne Ranger-Beauregard.
Production Théâtre Urbi et Orbi. Textes: Martin Bellemare, Sébastien David, Rébecca Déraspe, Annick Lefebvre, Julie-Anne Ranger-Beauregard et Olivier Sylvestre. Mise en contes: Stéphane Jacques. Avec: Mathieu Gosselin, Rachel Graton, Hubert Lemire, Marie-Ève Milot, Hubert Proulx et Catherine Trudeau. Musique: Viviane Audet et Robin-Joël Cool. Scénographie: Elen Ewing. Éclairages: Alexandre Pilon-Guay. À La Licorne du 3 au 21 décembre 2013.
La cuvée 2013 des Contes urbains ne risque pas d’être banale! En effet, cette année, six jeunes auteurs ont pris possession de la tribune. Gageons que Martin Bellemare, Sébastien David, Rébecca Déraspe, Annick Lefebvre, Julie-Anne Ranger-Beauregard et Olivier Sylvestre sauront insuffler une énergie toute nouvelle à cette tradition du temps des Fêtes.
Les auteurs des Contes urbains 2013 ont accepté de répondre à mes questions. Consacré à Olivier Sylvestre, ce billet est le dernier d’une série de 6.
Olivier Sylvestre
Diplômé de l’École nationale de théâtre en 2011, il a remporté le prix Gratien-Gélinas 2012 avec La beauté du monde. Avant son entrée à l’École nationale, sa pièce Circus Jerominus a été produite en France par la compagnie La Rigole dans une mise en scène de Sophie D’Orgeval.
Quel est votre plus beau souvenir du temps des Fêtes?
Ce que j’ai écrit dans mon conte: ma grand-maman qui cuisine pour le buffet du réveillon, jouer avec les cousins, réécouter des centaines de fois Conan Le Barbare.
Quel est votre pire souvenir du temps des Fêtes?
Toutes les fois où je n’ai pas été amoureux à Noël.
Que signifient pour vous les mots «contes» et «urbains»?
Une bonne histoire. C’est tout ce qui compte. Pas d’envie d’en mettre plein la vue, pas d’envie de faire trash. Juste raconter. Avec le cœur.
Est-ce que votre texte respecte ou bafoue la tradition du conte urbain?
Par son récit, mon conte respecte le déroulement classique des contes urbains. Mais il la bafoue en ce sens que le narrateur est impliqué dans l’histoire qu’il nous raconte: je trouvais que ça n’avait pas de sens autrement. Il faut qu’on s’identifie à lui, qu’il nous ouvre son intimité.
Est-ce que les gens qui connaissent bien votre écriture seront surpris de la direction que prend votre conte?
Je ne pense pas. Ce conte-là se situe en droite ligne de mon style, des thèmes que j’aborde dans mon écriture et du genre de personnages que je crée. L’idéal amoureux, la quête du sublime que je poursuis sans cesse se retrouvent tout à fait ici. Le punch du conte, surréaliste, n’est peut-être pas celui auquel on s’attend, par contre.
Est-ce que votre conte a quelque chose de typiquement québécois?
Il l’est dans son besoin d’affirmer ce qui nous a été légué du passé et ce que nous voulons laisser après nous. Dans la perte des repères qui caractérise notre peuple et notre époque, et dans le besoin de nouvelles définitions de l’amour et des rapports intimes. C’est la langue que j’utilise que mon conte est spécifique au Québec, et ça c’est important pour moi.
Avez-vous été influencé par une quelconque actualité?
La quête de l’idéal amoureux, de ce gars-là qui nous rend fou, qui va rendre notre monde meilleur, c’est — et ce sera toujours, j’espère — d’actualité. Mais plus précisément, l’utilisation dans mon conte d’une «application de rencontres» (Grindr, pour ne pas la nommer) le rend particulièrement actuel.
De quoi fallait-il absolument (ou absolument pas) que vous parliez dans ce conte?
Je voulais surtout éviter les «excès» et les «clichés» qu’on a vus souvent dans les contes. Il s’agissait pour moi de prendre ce qu’il y a de meilleur dans les contes, d’utiliser cette formule pour parler de ce qui me tient à cœur.
Qui est le personnage qui s’adresse à nous dans votre conte?
C’est une histoire d’amour impossible entre deux colocataires. L’un est amoureux fou de l’autre, mais secrètement, et est prêt à tout faire pour lui, alors que l’autre est centré sur lui-même, sur ses propres aventures, et ne voit rien des efforts de l’autre. Ce dernier se caractérise par une certaine compulsion sexuelle qui l’isole de plus en plus.
Lisez ou relisez le premier billet de la série, consacré à Martin Bellemare.
Lisez ou relisez le deuxième billet de la série, consacré à Sébastien David.
Lisez ou relisez le troisième billet de la série, consacré à Rébecca Déraspe.
Lisez ou relisez le quatrième billet de la série, consacré à Annick Lefebvre.
Lisez ou relisez le cinquième bilet de la série, consacré à Julie-Anne Ranger-Beauregard.
Contes urbains 2013
Production Théâtre Urbi et Orbi. Textes: Martin Bellemare, Sébastien David, Rébecca Déraspe, Annick Lefebvre, Julie-Anne Ranger-Beauregard et Olivier Sylvestre. Mise en contes: Stéphane Jacques. Avec: Mathieu Gosselin, Rachel Graton, Hubert Lemire, Marie-Ève Milot, Hubert Proulx et Catherine Trudeau. Musique: Viviane Audet et Robin-Joël Cool. Scénographie: Elen Ewing. Éclairages: Alexandre Pilon-Guay. À La Licorne du 3 au 21 décembre 2013.