À l’origine du Dénominateur commun, il y a cette idée folle du metteur en scène, Geoffrey Gaquère, de renouer avec l’esprit de la Renaissance, période où l’art le disputait aux sciences en tant que discipline visant à appréhender le monde. Il a donc invité les dramaturges François Archambault (15 secondes; La Société des loisirs; Tu te souviendras de moi) et Emmanuelle Jimenez (Du vent entre les dents; Rêvez, montagnes!) à rencontrer un physicien des particules, un généticien, une théologienne et un psychologue, dans le but de présenter sur scène le fruit de leurs échanges.
Qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous? Telles sont les questions existentielles immémoriales que pose ce spectacle, fait d’une succession de courts tableaux, réflexions, témoignages, dialogues, poèmes, citations… Il y a Dieu, qui nous raconte comment il a créé le monde; cette femme qui nous explique que toutes les lois de l’univers se résument au chiffre quatre; ce mécanicien qui compare l’origine de l’homme à l’origine du char; cette autre femme qui « a été folle un jour » et évoque le cadenas que nous avons dans la tête… Les quatre comédiens, Benoît Dagenais, Muriel Dutil, Maxim Gaudette et Johanne Haberlin incarnent avec aisance cette galerie de personnages dont nous partageons tous la quête de sens.
Si on ne peut qu’applaudir l’intention de l’idéateur du spectacle, aussi enthousiasmante qu’ambitieuse, on déplore toutefois que les textes et la mise en scène soient aussi peu mémorables. L’objectif poursuivi semble être de transcrire le vertige de la conscience de l’homme face aux mystères de l’existence, mais on a parfois le sentiment d’un didactisme proche du nivellement par le bas, lorsque l’on nous explique comme à des élèves du secondaire des notions scientifiques de base comme l’atome, le tableau des éléments, les planètes et les trous noirs. Parfois, les textes tombent carrément dans le cliché, comme lorsque cette femme nous raconte qu’elle s’est remise à croire en Dieu quand un oiseau est entré dans sa chambre d’hôpital ou lorsque cet homme nous affirme qu’il est infidèle à cause de son code génétique.
De son côté, la mise en scène est somme toute assez ordinaire, mais on note toutefois deux très belles trouvailles : l’irruption sur scène d’une gigantesque baleine, symbole à la fois de pérennité, de mystère, et de l’immensément grand qui est pourtant infiniment petit; et l’utilisation de boules à facettes comme métaphore de l’univers, avec leurs mille reflets projetés dans tout le théâtre.
Texte de François Archambault et Emmanuelle Jimenez. Mise en scène de Geoffrey Gaquère. Une production du Théâtre Debout. Au Théâtre La Licorne jusqu’au 31 janvier 2015.
À l’origine du Dénominateur commun, il y a cette idée folle du metteur en scène, Geoffrey Gaquère, de renouer avec l’esprit de la Renaissance, période où l’art le disputait aux sciences en tant que discipline visant à appréhender le monde. Il a donc invité les dramaturges François Archambault (15 secondes; La Société des loisirs; Tu te souviendras de moi) et Emmanuelle Jimenez (Du vent entre les dents; Rêvez, montagnes!) à rencontrer un physicien des particules, un généticien, une théologienne et un psychologue, dans le but de présenter sur scène le fruit de leurs échanges.
Qui sommes-nous, d’où venons-nous, où allons-nous? Telles sont les questions existentielles immémoriales que pose ce spectacle, fait d’une succession de courts tableaux, réflexions, témoignages, dialogues, poèmes, citations… Il y a Dieu, qui nous raconte comment il a créé le monde; cette femme qui nous explique que toutes les lois de l’univers se résument au chiffre quatre; ce mécanicien qui compare l’origine de l’homme à l’origine du char; cette autre femme qui « a été folle un jour » et évoque le cadenas que nous avons dans la tête… Les quatre comédiens, Benoît Dagenais, Muriel Dutil, Maxim Gaudette et Johanne Haberlin incarnent avec aisance cette galerie de personnages dont nous partageons tous la quête de sens.
Si on ne peut qu’applaudir l’intention de l’idéateur du spectacle, aussi enthousiasmante qu’ambitieuse, on déplore toutefois que les textes et la mise en scène soient aussi peu mémorables. L’objectif poursuivi semble être de transcrire le vertige de la conscience de l’homme face aux mystères de l’existence, mais on a parfois le sentiment d’un didactisme proche du nivellement par le bas, lorsque l’on nous explique comme à des élèves du secondaire des notions scientifiques de base comme l’atome, le tableau des éléments, les planètes et les trous noirs. Parfois, les textes tombent carrément dans le cliché, comme lorsque cette femme nous raconte qu’elle s’est remise à croire en Dieu quand un oiseau est entré dans sa chambre d’hôpital ou lorsque cet homme nous affirme qu’il est infidèle à cause de son code génétique.
De son côté, la mise en scène est somme toute assez ordinaire, mais on note toutefois deux très belles trouvailles : l’irruption sur scène d’une gigantesque baleine, symbole à la fois de pérennité, de mystère, et de l’immensément grand qui est pourtant infiniment petit; et l’utilisation de boules à facettes comme métaphore de l’univers, avec leurs mille reflets projetés dans tout le théâtre.
Le dénominateur commun
Texte de François Archambault et Emmanuelle Jimenez. Mise en scène de Geoffrey Gaquère. Une production du Théâtre Debout. Au Théâtre La Licorne jusqu’au 31 janvier 2015.