Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2005, Jocelyn Pelletier a collaboré avec Christian Lapointe, cofondé la compagnie tectoniK_ et fondé sa propre compagnie, SUSHI(POISSE/SON/MORT). Il est notamment l’auteur de La mélodie entre la vie et la mort et Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur.
Comédien, auteur et metteur en scène, vous êtes ce qu’il est convenu d’appeler un artiste polyvalent. Si vous aviez à choisir un seul métier, lequel est-ce que ce serait? Pour quelles raisons?
Sans nul doute le métier de metteur en scène. Car, en fin de compte, selon moi, c’est lui qui décide de la direction du spectacle, il veille à sa cohérence et à sa pertinence. Il travaille sur la personnalité du spectacle, l’expérience que le public va ressentir. C’est un aspect qui m’intéresse au plus haut point.
Cependant, je dois dire que le fait d’écrire et de jouer au théâtre me donne des armes supplémentaires pour mes mises en scène. Je connais ce métier par expérience : je sais ce que c’est que de jouer devant un public, ce que ça implique, ce qu’on doit déployer et je sais aussi que la qualité d’un spectacle réside entre autres dans un texte fort, évocateur et sensible. Ayant connu tous ses aspects de la discipline théâtrale, je reviens instinctivement au métier de metteur en scène, du moins pour l’instant, parce qu’il comporte tous les aspects du théâtre, que c’est un métier extrêmement proactif et aussi parce que j’ai constamment besoin de nouveaux défis.
Sur le fond comme sur la forme, de quelles manières est-ce que OKOK/, le spectacle que vous présentez en version laboratoire cet été à Zone Homa, s’inscrit dans la lignée de ce que vous avez fait jusqu’ici?
Je traite encore une fois d’une de mes obsessions : les relations interpersonnelles, plus particulièrement le couple, et l’incapacité à entrer réellement en contact. Ce sont des thèmes qui ont particulièrement marqué mon travail jusqu’ici, tant dans les textes que j’ai écrits que dans ceux que j’ai montés. Je crois que les artistes sont poussés par des obsessions, des sujets qu’ils creusent et interrogent sans cesse. J’explore l’incommunicabilité tant verbale que physique. Le mouvement — je n’oserais pas employer le mot « danse » — s’est cette fois imposé comme un langage très fertile et sans limites. Les premières heures d’explorations avec les performeurs ce sont si bien déroulées que j’ai osé jouer au chorégraphe.
Ayant travaillé avec la vidéo auparavant, tant en direct que préenregistrée, il m’a semblé intéressant d’en intégrer dans OKOK/, car c’est un spectacle très visuel, assez minimaliste, une suite de tableaux scéniques. La vidéo, comme dans mes précédents spectacles, révèle des choses souterraines, de l’ordre de l’inconscient et des désirs des protagonistes. J’ai demandé à l’artiste visuelle Sarah Booth de participer au projet, car son travail est à mon avis d’une sensibilité remarquable et très brute, et c’est précisément cette sensibilité que les « personnages » du spectacle n’arrivent pas à exprimer.
À vos yeux, le couple est-il un enfer ou une bénédiction?
Le couple est un concept. Tout dépend de la manière dont les individus qui le constituent le conceptualisent. Il peut donc être à la fois un enfer et une bénédiction. Chose certaine, et interrogeable à mon avis : il représente une certaine réussite sociale. Être seul signifie trop souvent un échec, alors que dans certains cas c’est mieux ainsi, bien plus sain que de s’entredéchirer.
Vous allez présenter Radical-K-O au Théâtre la Chapelle en septembre. Pouvez-vous nous en parler un peu?
C’est une performance audiovisuelle assez intense et concentrée qui utilise les codes de l’univers de la boxe comme prétexte pour plonger dans l’inconscient et dans l’imagerie du rêve ou encore du cauchemar. C’est une œuvre assez mystérieuse… même pour moi! Nous avons travaillé cette performance en résidence à Recto-Verso, à Québec. Nous l’avons construit dans une logique du rêve où les réalités se croisent et s’entremêlent, un bref instant entre la vie et la mort, qui dure une éternité et qui contient tout.
Performance, danse, théâtre et vidéo. Créateurs : Jocelyn Pelletier, Laurence Moisan-Bédard, Fabien Piché, Louis-Philippe Morency et Sarah Booth. À la maison de la culture Maisonneuve, le jeudi 6 août, à 20 h, en programme double avec VIP/ de Charlotte Aubin, Antonin Gougeon Moisan et Maxim Paré Fortin.
Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Québec en 2005, Jocelyn Pelletier a collaboré avec Christian Lapointe, cofondé la compagnie tectoniK_ et fondé sa propre compagnie, SUSHI(POISSE/SON/MORT). Il est notamment l’auteur de La mélodie entre la vie et la mort et Entre vous et moi, il n’y a qu’un mur.
Comédien, auteur et metteur en scène, vous êtes ce qu’il est convenu d’appeler un artiste polyvalent. Si vous aviez à choisir un seul métier, lequel est-ce que ce serait? Pour quelles raisons?
Sans nul doute le métier de metteur en scène. Car, en fin de compte, selon moi, c’est lui qui décide de la direction du spectacle, il veille à sa cohérence et à sa pertinence. Il travaille sur la personnalité du spectacle, l’expérience que le public va ressentir. C’est un aspect qui m’intéresse au plus haut point.
Cependant, je dois dire que le fait d’écrire et de jouer au théâtre me donne des armes supplémentaires pour mes mises en scène. Je connais ce métier par expérience : je sais ce que c’est que de jouer devant un public, ce que ça implique, ce qu’on doit déployer et je sais aussi que la qualité d’un spectacle réside entre autres dans un texte fort, évocateur et sensible. Ayant connu tous ses aspects de la discipline théâtrale, je reviens instinctivement au métier de metteur en scène, du moins pour l’instant, parce qu’il comporte tous les aspects du théâtre, que c’est un métier extrêmement proactif et aussi parce que j’ai constamment besoin de nouveaux défis.
Sur le fond comme sur la forme, de quelles manières est-ce que OKOK/, le spectacle que vous présentez en version laboratoire cet été à Zone Homa, s’inscrit dans la lignée de ce que vous avez fait jusqu’ici?
Je traite encore une fois d’une de mes obsessions : les relations interpersonnelles, plus particulièrement le couple, et l’incapacité à entrer réellement en contact. Ce sont des thèmes qui ont particulièrement marqué mon travail jusqu’ici, tant dans les textes que j’ai écrits que dans ceux que j’ai montés. Je crois que les artistes sont poussés par des obsessions, des sujets qu’ils creusent et interrogent sans cesse. J’explore l’incommunicabilité tant verbale que physique. Le mouvement — je n’oserais pas employer le mot « danse » — s’est cette fois imposé comme un langage très fertile et sans limites. Les premières heures d’explorations avec les performeurs ce sont si bien déroulées que j’ai osé jouer au chorégraphe.
Ayant travaillé avec la vidéo auparavant, tant en direct que préenregistrée, il m’a semblé intéressant d’en intégrer dans OKOK/, car c’est un spectacle très visuel, assez minimaliste, une suite de tableaux scéniques. La vidéo, comme dans mes précédents spectacles, révèle des choses souterraines, de l’ordre de l’inconscient et des désirs des protagonistes. J’ai demandé à l’artiste visuelle Sarah Booth de participer au projet, car son travail est à mon avis d’une sensibilité remarquable et très brute, et c’est précisément cette sensibilité que les « personnages » du spectacle n’arrivent pas à exprimer.
À vos yeux, le couple est-il un enfer ou une bénédiction?
Le couple est un concept. Tout dépend de la manière dont les individus qui le constituent le conceptualisent. Il peut donc être à la fois un enfer et une bénédiction. Chose certaine, et interrogeable à mon avis : il représente une certaine réussite sociale. Être seul signifie trop souvent un échec, alors que dans certains cas c’est mieux ainsi, bien plus sain que de s’entredéchirer.
Vous allez présenter Radical-K-O au Théâtre la Chapelle en septembre. Pouvez-vous nous en parler un peu?
C’est une performance audiovisuelle assez intense et concentrée qui utilise les codes de l’univers de la boxe comme prétexte pour plonger dans l’inconscient et dans l’imagerie du rêve ou encore du cauchemar. C’est une œuvre assez mystérieuse… même pour moi! Nous avons travaillé cette performance en résidence à Recto-Verso, à Québec. Nous l’avons construit dans une logique du rêve où les réalités se croisent et s’entremêlent, un bref instant entre la vie et la mort, qui dure une éternité et qui contient tout.
OKOK/
Performance, danse, théâtre et vidéo. Créateurs : Jocelyn Pelletier, Laurence Moisan-Bédard, Fabien Piché, Louis-Philippe Morency et Sarah Booth. À la maison de la culture Maisonneuve, le jeudi 6 août, à 20 h, en programme double avec VIP/ de Charlotte Aubin, Antonin Gougeon Moisan et Maxim Paré Fortin.