« T’es qui ? Tu viens d’où ? » Ces deux questions semblent anodines et logiques alors qu’un nouveau venu s’invite dans un groupe de jeunes. Par réflexe, par curiosité ou par méfiance, on l’interroge sur son identité et son origine. Or cette toute première réplique de Brillante, œuvre présentée par les Productions Fil d’or à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, s’avère annonciatrice du propos qu’elle soutient. Clara Prévost signe le texte et la mise en scène de ce spectacle qui s’adresse à un auditoire adolescent, bien que cette fable aux couleurs postapocalyptiques ratisse plus large. Dans les ruines de ce qui était leur école, des enfants et des adolescent·es se réunissent tous les jours en dépit de la guerre qui sévit. À travers la tôle rouillée, la poussière, le ciment brisé et autour d’un grand toboggan, elles et ils espèrent s’y amuser et oublier ce monde bombardé qui menace autant leur jeunesse que leur avenir. Quand Dimitri, inconnu jusqu’alors, arrive inopinément, la dynamique de cette clique disparate glisse lentement vers la confusion. C’est que le petit survenant tient sur son cœur une poupée baptisée Brillante. Le jouet, à qui l’on peut donner une voie et une vie, envoûte, tourmente et angoisse. Tandis que Léopold y voit l’occasion d’apporter aux autres réconfort et sécurité, Lola se méfie du pouvoir qu’on accorde à la marionnette. Chaque personnage fait alors face à ses failles et à ses vulnérabilités.
Vouloir y croire
L’histoire se déploie doucement, avec une bien longue exposition où règnent des quêtes introspectives. On invente une idole pour apporter de la joie et de l’ordre, et on gère ses démons. Il faut patienter un bon moment avant que les protagonistes ne s’élancent vers des actions plus concrètes, comme de reconstruire l’école ou d’apprendre à lire. Malgré le thème fort et porteur, les enjeux abordés demeurent simples et peu enlevants. C’est la naissance des religions et des guerres que la pièce transpose à travers une montée dramatique qui ne mobilise pas l’attention autant qu’on l’aurait souhaité pour une jeune audience. On effleure à peine l’impétuosité de l’adolescence. Bien que l’œuvre transporte peu sur le moment, elle nous habite pourtant après la représentation. Il s’agit donc, malgré tout, d’un de ces spectacles dont on se souvient et qui incite à la réflexion.
On gardera aussi à l’esprit la mise en scène orchestrée minutieusement, tout en étant très en phase avec le sujet. Les personnages, avides d’humanité et de contacts, se touchent constamment et se lovent les uns auprès des autres avec grand naturel, créant des tableaux qui rappellent des images saintes ou des œuvres de peintres classiques. Les deux couronnements auxquels on assiste ajoutent à cette impression, tout autant que la chorégraphie sur de la musique techno qui prépare à l’illumination de la poupée, devenue alors la reine du monde. Ce conte actuel, qui pose un regard sur un sujet aussi vieux que l’humanité, propose une réflexion pertinente sur l’intangible et la force de l’esprit, par opposition au rationnel et à ce qui peut être prouvé. On y expose la fragilité des personnes qui désirent croire, la magnanimité de celles qui inventent, sans oublier la douleur de celles qui détruisent. La distribution de Brillante est constituée d’interprètes d’origines diverses, comprend des enfants et un comédien neuroatypique. Toutes et tous tirent habilement leur épingle du jeu en offrant une prestation juste qui, avec la mise en scène, rend l’ensemble cohérent.
Texte et mise en scène : Clara Prévost. Assistance à la mise en scène : Isabelle Paquette. Scénographie et accessoires : Xavier Mary. Assistance à la scénographie et aux accessoires : Marianne Lonergan Pilotto. Marionnettes et costumes : Angela Rassenti. Assistance à la fabrication de marionnettes : David Henrich. Conception sonore et musique : Arthur Champagne. Musique de l’épilogue : Lucie Dubé. Éclairages : Chantal Labonté. Direction de production : Jasmine Kamruzzaman. Direction technique : Delphine Quenneville. Conseils à la mise en scène : Sébastien David. Conseils dramaturgiques : Pascal Brullemans. Coaching de manipulation de marionnettes : Olivier Ducas et Sandra Soulard. Conseils artistiques : Alice Moreault. Aide au casting : Alice Moreault et Isabelle Thez-Axelrad. Regard extérieur : Rebecca Vachon. Peinture scénique : Véronique Pagnoux. Assistance à la peinture scénique : Fabrice Lapa. Une production des Productions Fil d’or, en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier, présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 4 février 2023.
« T’es qui ? Tu viens d’où ? » Ces deux questions semblent anodines et logiques alors qu’un nouveau venu s’invite dans un groupe de jeunes. Par réflexe, par curiosité ou par méfiance, on l’interroge sur son identité et son origine. Or cette toute première réplique de Brillante, œuvre présentée par les Productions Fil d’or à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, s’avère annonciatrice du propos qu’elle soutient. Clara Prévost signe le texte et la mise en scène de ce spectacle qui s’adresse à un auditoire adolescent, bien que cette fable aux couleurs postapocalyptiques ratisse plus large. Dans les ruines de ce qui était leur école, des enfants et des adolescent·es se réunissent tous les jours en dépit de la guerre qui sévit. À travers la tôle rouillée, la poussière, le ciment brisé et autour d’un grand toboggan, elles et ils espèrent s’y amuser et oublier ce monde bombardé qui menace autant leur jeunesse que leur avenir. Quand Dimitri, inconnu jusqu’alors, arrive inopinément, la dynamique de cette clique disparate glisse lentement vers la confusion. C’est que le petit survenant tient sur son cœur une poupée baptisée Brillante. Le jouet, à qui l’on peut donner une voie et une vie, envoûte, tourmente et angoisse. Tandis que Léopold y voit l’occasion d’apporter aux autres réconfort et sécurité, Lola se méfie du pouvoir qu’on accorde à la marionnette. Chaque personnage fait alors face à ses failles et à ses vulnérabilités.
Vouloir y croire
L’histoire se déploie doucement, avec une bien longue exposition où règnent des quêtes introspectives. On invente une idole pour apporter de la joie et de l’ordre, et on gère ses démons. Il faut patienter un bon moment avant que les protagonistes ne s’élancent vers des actions plus concrètes, comme de reconstruire l’école ou d’apprendre à lire. Malgré le thème fort et porteur, les enjeux abordés demeurent simples et peu enlevants. C’est la naissance des religions et des guerres que la pièce transpose à travers une montée dramatique qui ne mobilise pas l’attention autant qu’on l’aurait souhaité pour une jeune audience. On effleure à peine l’impétuosité de l’adolescence. Bien que l’œuvre transporte peu sur le moment, elle nous habite pourtant après la représentation. Il s’agit donc, malgré tout, d’un de ces spectacles dont on se souvient et qui incite à la réflexion.
On gardera aussi à l’esprit la mise en scène orchestrée minutieusement, tout en étant très en phase avec le sujet. Les personnages, avides d’humanité et de contacts, se touchent constamment et se lovent les uns auprès des autres avec grand naturel, créant des tableaux qui rappellent des images saintes ou des œuvres de peintres classiques. Les deux couronnements auxquels on assiste ajoutent à cette impression, tout autant que la chorégraphie sur de la musique techno qui prépare à l’illumination de la poupée, devenue alors la reine du monde. Ce conte actuel, qui pose un regard sur un sujet aussi vieux que l’humanité, propose une réflexion pertinente sur l’intangible et la force de l’esprit, par opposition au rationnel et à ce qui peut être prouvé. On y expose la fragilité des personnes qui désirent croire, la magnanimité de celles qui inventent, sans oublier la douleur de celles qui détruisent. La distribution de Brillante est constituée d’interprètes d’origines diverses, comprend des enfants et un comédien neuroatypique. Toutes et tous tirent habilement leur épingle du jeu en offrant une prestation juste qui, avec la mise en scène, rend l’ensemble cohérent.
Brillante
Texte et mise en scène : Clara Prévost. Assistance à la mise en scène : Isabelle Paquette. Scénographie et accessoires : Xavier Mary. Assistance à la scénographie et aux accessoires : Marianne Lonergan Pilotto. Marionnettes et costumes : Angela Rassenti. Assistance à la fabrication de marionnettes : David Henrich. Conception sonore et musique : Arthur Champagne. Musique de l’épilogue : Lucie Dubé. Éclairages : Chantal Labonté. Direction de production : Jasmine Kamruzzaman. Direction technique : Delphine Quenneville. Conseils à la mise en scène : Sébastien David. Conseils dramaturgiques : Pascal Brullemans. Coaching de manipulation de marionnettes : Olivier Ducas et Sandra Soulard. Conseils artistiques : Alice Moreault. Aide au casting : Alice Moreault et Isabelle Thez-Axelrad. Regard extérieur : Rebecca Vachon. Peinture scénique : Véronique Pagnoux. Assistance à la peinture scénique : Fabrice Lapa. Une production des Productions Fil d’or, en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier, présentée à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 4 février 2023.