À l’occasion de son 18e anniversaire, le Festival de Casteliers célèbre le 11e art avec des créations de la Belgique, du Canada, de la France, de Taïwan et de la Tchéquie. Cette édition offre dix spectacles en salle en plus d’activités parallèles comme un parcours-exposition, des conférences, des projections, des causeries, des ateliers, etc.
La boîte à outils de Pythagore : À la découverte des lois de l’harmonique
La musique peut-elle représenter une proposition scientifique démontrable ? Pour répondre à la question, ce spectacle, qui réunit sur scène 11 artistes, recrée le parcours réflectif de Pythagore, vu ici sous les traits d’une marionnette à tige aux allures enfantines. Les musiciennes et les musiciens d’un concert entrent en scène et se préparent pour leur prestation, ce qui intrigue Pythagore. Bien que le héros de cette histoire soit muet, il communique par signe et utilise le langage musical afin de partager l’analyse qu’il fait de ses observations. Mais il dessine aussi et laisse même son instinct prendre le dessus en s’offrant une sieste qui le transporte dans un rêve rigolo et quelque peu surréaliste.
Composé par Benjamin Oliver, la partition de jazz contemporain ravit l’auditoire grâce à des rythmes fougueux. De la violoncelliste au flûtiste, tous les interprètes de l’ensemble Paramirabo s’amusent à décortiquer les sons à l’aide de leurs instruments, à la demande de la marionnette. Cette dernière est habilement manipulée par Gilbert Taylor et Rachel Warr qui signe également la mise en scène.
Comme la musique, ce spectacle pour les enfants de 3 à 12 ans est construit sur une base mathématique. Bien que des bribes d’humour jalonnent la narration, l’émotion fait défaut à l’ensemble de l’œuvre.
Cocréateur et compositeur : Benjamin Oliver. Cocréatrice et metteuse en scène : Rachel Warr. Concepteur de la marionnette : Jan Zalud et Rachel Warr. Marionnettiste : Gilbert Taylor et Rachel Warr. Directrice de production : Florence Tremblay. Direction (chef d’orchestre) : Benjamin Oliver. Flûtes : Jeffrey Stonehouse. Clarinettes : Charlotte Layec. Violon : Hubert Brizard. Violoncelle : Viviana Gosselin. Synthétiseur : Daniel Áñes García. Percussion : David Therrien Brongo. Saxophone : Louis-Philippe Bonin. Cor anglais : Emily Burt. Une production de l’Ensemble Paramirabo (Montréal) en codiffusion avec Groupe Le Vivier et Bach Before Bedtime, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à l’Espace Bleu de l’édifice Wilder jusqu’au 5 mars 2023.
TchouTchou! WoufWouf! : Candide et convaincant
Le titre de cette pièce est à l’image de sa proposition : simple et efficace. Un chien surmonte sa peur du large pour partir en train à la recherche de son amie de cœur. La production de la compagnie tchèque Naivni Divadlo Liberec, qui fait du « théâtre naïf » depuis 1949, s’adresse à un public de 3 ans et plus. Quatre marionnettistes demeurent dans l’ombre et manipulent aussi bien les objets que le public. Les personnages de chiens sont des marionnettes à tringles rigides qui ressemblent toutes à des jouets ou des peluches, ce qui capte aussitôt l’intérêt de l’auditoire. D’ailleurs tout est à l’échelle des enfants dans cette création : les objets, les décors et le récit qui, bien que simple, n’en demeure pas moins probant.
Le héros évolue entre les maquettes reproduisant des maisons, des commerces et des installations ferroviaires. Le tout se construit et déconstruit au fur et à mesure d’une histoire faite uniquement de jappements et autres onomatopées, de sifflements et de musique de xylophone. On se laisse transporter aisément et avec joie dans cet univers lilliputien au visuel fascinant. Le ton est léger et bon enfant. TchouTchou! WoufWouf! c’est du bonbon pour l’âme, un divertissement pur et un plaisir que même les adultes sauront apprécier.
Texte : Vítek Peřina. Mise en scène : Michaela Homolová. Scénographie : Robert Smolík. Marionnettes : Robert Smolík. Musique : Filip Homola. Éclairage : Martin Šulc. Soutien technique : Petr Jelínek. Son : Milan Blažek. Avec Adam Kubišta, Filip Homola, Antonín Týmal et Marek Sýkora. Une production de Naivni Divadlo Liberec, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à la Maison internationale des arts de la marionnette jusqu’au 4 mars 2023.
Les veuves parallèles : Lugubre et brillant
Assise bien droite sur une chaise, une femme patiente. Soudain, une guêpe tournoie autour d’elle et l’embête. La femme l’attrape et… l’avale ! Ainsi, commence Les veuves parallèles, une œuvre sans paroles qui s’adresse à un public d’adolescent·es et d’adultes.
On assiste à un dîner singulier où des personnages parfois opposés, comme la faucheuse et la mariée, parfois complémentaires, comme la tête sans corps et le corps sans tête, évoluent dans un onirisme morbide. Le violoniste Isaac Beaudet-Lefèbvre assure avec brio la partie sonore du spectacle, incluant bruitages et musiques. Les thèmes de la solitude, de la violence scabreuse et de l’étrange y sont fort bien amenés. Les marionnettes et objets utilisés pour créer de superbes images relèvent de mécanismes complexes ainsi que de techniques ingénieuses qui créent parfaitement l’illusion.
Claudine Rivest excelle autant comme marionnettiste qu’interprète. Elle fait rire ou inquiète, mais garde l’attention du public sans relâche. L’artiste offre une prestation sans faille dans cette production de grande qualité. La mise en scène n’est pas étrangère à l’efficacité du spectacle puisque l’action y est chorégraphiée habilement, formant un tout cohérent et fluide. Il s’agit d’un magnifique ballet de l’étrange au visuel ténébreux dans lequel l’humour côtoie le sarcasme et le macabre. Une belle réussite !
Création et conception : Claudine Rivest. Mise en scène : Sophie Deslauriers et Claudine Rivest. Musique : Isaac Beaudet-Lefèbvre. Éclairages : Nancy Longchamp. Collaboration à la conception des costumes marionnettiques : Sylvie Baillargeon. Collaboration à la conception de la scénographie : Paul Foresto. Assistance à la conception des marionnettes : Sophie Deslauriers. Conseiller à la manipulation des marionnettes à gaine : Noë Cropsal. Conseillère au mouvement dramaturgique : Olivia Faye Lathuillière. Avec Claudine Rivest et Isaac Beaudet-Lefèbvre. Une coproduction de Claudine Rivest et Les Sages Fous, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à l’auditorium de l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont jusqu’au 3 mars 2023.
À l’occasion de son 18e anniversaire, le Festival de Casteliers célèbre le 11e art avec des créations de la Belgique, du Canada, de la France, de Taïwan et de la Tchéquie. Cette édition offre dix spectacles en salle en plus d’activités parallèles comme un parcours-exposition, des conférences, des projections, des causeries, des ateliers, etc.
La boîte à outils de Pythagore : À la découverte des lois de l’harmonique
La musique peut-elle représenter une proposition scientifique démontrable ? Pour répondre à la question, ce spectacle, qui réunit sur scène 11 artistes, recrée le parcours réflectif de Pythagore, vu ici sous les traits d’une marionnette à tige aux allures enfantines. Les musiciennes et les musiciens d’un concert entrent en scène et se préparent pour leur prestation, ce qui intrigue Pythagore. Bien que le héros de cette histoire soit muet, il communique par signe et utilise le langage musical afin de partager l’analyse qu’il fait de ses observations. Mais il dessine aussi et laisse même son instinct prendre le dessus en s’offrant une sieste qui le transporte dans un rêve rigolo et quelque peu surréaliste.
Composé par Benjamin Oliver, la partition de jazz contemporain ravit l’auditoire grâce à des rythmes fougueux. De la violoncelliste au flûtiste, tous les interprètes de l’ensemble Paramirabo s’amusent à décortiquer les sons à l’aide de leurs instruments, à la demande de la marionnette. Cette dernière est habilement manipulée par Gilbert Taylor et Rachel Warr qui signe également la mise en scène.
Comme la musique, ce spectacle pour les enfants de 3 à 12 ans est construit sur une base mathématique. Bien que des bribes d’humour jalonnent la narration, l’émotion fait défaut à l’ensemble de l’œuvre.
La boîte à outils de Pythagore
Cocréateur et compositeur : Benjamin Oliver. Cocréatrice et metteuse en scène : Rachel Warr. Concepteur de la marionnette : Jan Zalud et Rachel Warr. Marionnettiste : Gilbert Taylor et Rachel Warr. Directrice de production : Florence Tremblay. Direction (chef d’orchestre) : Benjamin Oliver. Flûtes : Jeffrey Stonehouse. Clarinettes : Charlotte Layec. Violon : Hubert Brizard. Violoncelle : Viviana Gosselin. Synthétiseur : Daniel Áñes García. Percussion : David Therrien Brongo. Saxophone : Louis-Philippe Bonin. Cor anglais : Emily Burt. Une production de l’Ensemble Paramirabo (Montréal) en codiffusion avec Groupe Le Vivier et Bach Before Bedtime, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à l’Espace Bleu de l’édifice Wilder jusqu’au 5 mars 2023.
TchouTchou! WoufWouf! : Candide et convaincant
Le titre de cette pièce est à l’image de sa proposition : simple et efficace. Un chien surmonte sa peur du large pour partir en train à la recherche de son amie de cœur. La production de la compagnie tchèque Naivni Divadlo Liberec, qui fait du « théâtre naïf » depuis 1949, s’adresse à un public de 3 ans et plus. Quatre marionnettistes demeurent dans l’ombre et manipulent aussi bien les objets que le public. Les personnages de chiens sont des marionnettes à tringles rigides qui ressemblent toutes à des jouets ou des peluches, ce qui capte aussitôt l’intérêt de l’auditoire. D’ailleurs tout est à l’échelle des enfants dans cette création : les objets, les décors et le récit qui, bien que simple, n’en demeure pas moins probant.
Le héros évolue entre les maquettes reproduisant des maisons, des commerces et des installations ferroviaires. Le tout se construit et déconstruit au fur et à mesure d’une histoire faite uniquement de jappements et autres onomatopées, de sifflements et de musique de xylophone. On se laisse transporter aisément et avec joie dans cet univers lilliputien au visuel fascinant. Le ton est léger et bon enfant. TchouTchou! WoufWouf! c’est du bonbon pour l’âme, un divertissement pur et un plaisir que même les adultes sauront apprécier.
TchouTchou! WoufWouf!
Texte : Vítek Peřina. Mise en scène : Michaela Homolová. Scénographie : Robert Smolík. Marionnettes : Robert Smolík. Musique : Filip Homola. Éclairage : Martin Šulc. Soutien technique : Petr Jelínek. Son : Milan Blažek. Avec Adam Kubišta, Filip Homola, Antonín Týmal et Marek Sýkora. Une production de Naivni Divadlo Liberec, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à la Maison internationale des arts de la marionnette jusqu’au 4 mars 2023.
Les veuves parallèles : Lugubre et brillant
Assise bien droite sur une chaise, une femme patiente. Soudain, une guêpe tournoie autour d’elle et l’embête. La femme l’attrape et… l’avale ! Ainsi, commence Les veuves parallèles, une œuvre sans paroles qui s’adresse à un public d’adolescent·es et d’adultes.
On assiste à un dîner singulier où des personnages parfois opposés, comme la faucheuse et la mariée, parfois complémentaires, comme la tête sans corps et le corps sans tête, évoluent dans un onirisme morbide. Le violoniste Isaac Beaudet-Lefèbvre assure avec brio la partie sonore du spectacle, incluant bruitages et musiques. Les thèmes de la solitude, de la violence scabreuse et de l’étrange y sont fort bien amenés. Les marionnettes et objets utilisés pour créer de superbes images relèvent de mécanismes complexes ainsi que de techniques ingénieuses qui créent parfaitement l’illusion.
Claudine Rivest excelle autant comme marionnettiste qu’interprète. Elle fait rire ou inquiète, mais garde l’attention du public sans relâche. L’artiste offre une prestation sans faille dans cette production de grande qualité. La mise en scène n’est pas étrangère à l’efficacité du spectacle puisque l’action y est chorégraphiée habilement, formant un tout cohérent et fluide. Il s’agit d’un magnifique ballet de l’étrange au visuel ténébreux dans lequel l’humour côtoie le sarcasme et le macabre. Une belle réussite !
Les veuves parallèles
Création et conception : Claudine Rivest. Mise en scène : Sophie Deslauriers et Claudine Rivest. Musique : Isaac Beaudet-Lefèbvre. Éclairages : Nancy Longchamp. Collaboration à la conception des costumes marionnettiques : Sylvie Baillargeon. Collaboration à la conception de la scénographie : Paul Foresto. Assistance à la conception des marionnettes : Sophie Deslauriers. Conseiller à la manipulation des marionnettes à gaine : Noë Cropsal. Conseillère au mouvement dramaturgique : Olivia Faye Lathuillière. Avec Claudine Rivest et Isaac Beaudet-Lefèbvre. Une coproduction de Claudine Rivest et Les Sages Fous, présentée à l’occasion du Festival de Casteliers à l’auditorium de l’école Paul-Gérin-Lajoie-d’Outremont jusqu’au 3 mars 2023.