Opinion

Les scénographes français lancent un cri d’alarme

En France, les scénographes ont pris la plume pour dénoncer la vision du ministère de la Culture et exiger des changements dans leur rémunération. Est-ce que ce cri du cœur résonne chez nos concepteurs et conceptrices de ce côté de l’Atlantique ? Voici la lettre ouverte de l’Union des scénographes (UDS) française.

Sculpteurs d’émotions : des créateurs/créatrices de décors, costumes et lumières unis pour un meilleur avenir !

Depuis plusieurs années, l’UDS dénoncent la déconnexion entre les discours des pouvoirs publics et les décisions qui pèsent sur la culture et nos métiers de l’ombre. Les équipes artistiques des productions de spectacle vivant sont confrontées à des problèmes de paupérisation et de non-respect de leurs droits de plus en plus importants. Nous avons besoin d’un changement structurel fort !

Des mesures très concrètes sont attendues dans cette période de mutation pour que « mieux produire mieux diffuser » ne soit pas un plan social pour supprimer nos métiers acteurs essentiels de la création.

Au cours de ces dernières années, de profonds bouleversements, liés à la situation économique actuelle et à la transition écologique, ont marqué le secteur culturel. L’enjeu tient en un slogan du ministère de la Culture : « Mieux produire, mieux diffuser », qui se résume pour les équipes artistiques à « Travailler plus pour être payés moins »…

Les créateurs de décors et de costumes sont parmi les premiers à avoir initié dans leur pratique une véritable transition écologique, en témoigne leur « Manifeste d’éco-scénographie » qui appelle tous les acteurs du secteur à s’inscrire dans une démarche commune d’éco-conception. Cependant, cette démarche implique un temps de travail de conception bien supérieur aux pratiques traditionnelles : recherche de matériaux de seconde main, réajustement des dessins en fonction des matériaux trouvés, réflexion sur le désassemblage des éléments…

Nos rémunérations sont forfaitaires et rarement en lien avec la réalité. Dans le contexte culturel actuel, nous devons composer avec un système de rémunération qui n’est plus soutenable. Tout semble être fait pour payer de moins en moins les équipes artistiques et leur supprimer des droits qui pourtant, dans les textes, leur sont acquis. Il est de notre responsabilité professionnelle de créer des conditions décentes de rémunération et de faire comprendre les enjeux et mutations de nos métiers.

Nos rémunérations sont forfaitaires et rarement en lien avec la réalité. Dans le contexte culturel actuel, nous devons composer avec un système de rémunération qui n’est plus soutenable. Tout semble être fait pour payer de moins en moins les équipes artistiques et leur supprimer des droits qui pourtant, dans les textes, leur sont acquis. Il est de notre responsabilité professionnelle de créer des conditions décentes de rémunération et de faire comprendre les enjeux et mutations de nos métiers.