JEU des 5 questions

Cinq questions à Lyndz Dantiste, comédien et codirecteur artistique du Jamais Lu

© Ève B. Lavoie

Le 23e Festival du Jamais Lu a lieu jusqu’au 11 mai au Théâtre aux Écuries. La cofondatrice Marcelle Dubois a travaillé en codirection artistique, cette fois avec le comédien Lyndz Dantiste, pour accoucher d’une programmation que les deux complices ont souhaité remplie d’éclaircies en ces temps obscurs pour les arts, en particulier, et la planète, en général.

Comment s’est déroulé le travail avec Marcelle Dubois ?

C’était fantastique ! Marcelle est un être de joie et de bonheur. Tous nos échanges étaient enflammés. Nous avons eu un plaisir fou à trouver notre ligne éditoriale, à bâtir cette programmation et à débattre de textes qui nous ont marqués. C’était vraiment une expérience enrichissante et magnifique.

Marcelle Dubois © Eugène Holtz

Sur quoi avez-vous mis l’accent dans vos propres choix/envies, sachant qu’il y avait 138 textes soumis ?

Le désir premier était de trouver des textes qui font véhiculer de la lumière sans pour autant faire abstraction des problématiques que nous vivons actuellement. Je ne surprendrai personne en disant que ça va mal partout en ce moment et je voulais amener un peu de douceur à cette édition. Entendons-nous, les textes qui ont été choisis ne sont pas nécessairement doux et légers, au contraire, mais le sentiment d’espoir qui en ressort m’a profondément happé.

En dehors de vos choix, qu’est-ce qui vous a frappé (thèmes, styles, candidat∙es, etc.) dans les textes ?

Ce qui m’a le plus frappé c’est que les autrices et les auteurs ont effectué un travail énorme en ce qui a trait aux conventions de notre société. C’est comme si les combats des années passées, plus axés sur les revendications identitaires, de genres, sociales, etc. étaient maintenant devenus une normalité. Les textes parlent toujours de ces enjeux, mais en les incluant directement dans la courbe narrative de la pièce. L’approche se situe dans un propos moins direct et frontal. Et pour moi, ça signifie un désir sociétal d’aller vers l’avant.

Personnellement, comment faites-vous pour tout concilier, là, le Jamais Lu, mais aussi votre compagnie La Sentinelle, et vos nombreuses implications dans le milieu théâtral ?

Haha, j’adore ce que je fais. C’est aussi simple que ça. Les rencontres diverses avec les gens du milieu me nourrissent énormément, mais surtout l’impact que notre travail peut avoir sur les gens qui sont dans les salles ou, même, les générations futures. Je viens d’un quartier défavorisé de l’est de Montréal. J’aurais aimé voir des gens qui ont eu le même parcours que moi faire ce que je fais aujourd’hui. J’espère donc rencontrer les jeunes et leur donner cette envie de faire ce qu’ils aiment vraiment.

Il y a eu cet impressionnant solo récent et « vaudouesque » à Espace libre, votre personnage dans la pièce d’Evelyne de la Chenelière, Le traitement de la nuit, à Espace Go et, bientôt, Iago dans Othello au TNM. Allez-vous continuer de déployer cette large palette ?

Oui, bien sûr ! J’adore le théâtre. Le contact direct avec le public lors d’une représentation me fait vibrer et j’aimerais continuer de créer des projets et de faire de nouvelles rencontres avec divers collègues, tout en mêlant plusieurs disciplines.

Le Festival du Jamais Lu Montréal a lieu au Théâtre aux Écuries jusqu’au 11 mai 2024.