La comédienne et écrivaine Evelyne de la Chenelière a écrit plusieurs textes inspirés par d’autres artistes ou par des œuvres non théâtrales. Elle partage ici sa réflexion sur ce processus de réinvention, qui met en lumière une reconnaissance fondamentale : on ne crée jamais en solitaire.
J’aime penser que, si la gravitation assure la cohésion de l’univers, une force d’attraction semblable tisse les liens de notre histoire intellectuelle et sensible – un champ invisible qui nous relie à travers les âges, aimante nos pensées éparses et rapièce nos gestes créateurs en un seul mouvement.
L’adaptation, telle que je l’expérimente dans ma pratique d’écrivaine, est un processus révélateur de cette force de liaison : elle engage une dynamique relationnelle continue. Elle m’invite à me reconnaître dans ce qui ne me ressemble pas, à me révéler au contact de l’altérité. Je me trouve à la fois attirée et remise en mouvement par ce que l’autre contient d’inconnu, de lointain, d’étrange.
Au fond, adapter une œuvre, c’est conscientiser et rendre visible ce que tout artiste fait inconsciemment, ou cherche à invisibiliser pour ne pas voir sa singularité remise en question. Car il semble que nous tenions férocement au modèle romantique de l’artiste (et particulièrement de l’écrivain) comme génie individuel et créateur souverain.
(Le sujet vous intéresse ? Lisez la suite dans JEU 195.)
La comédienne et écrivaine Evelyne de la Chenelière a écrit plusieurs textes inspirés par d’autres artistes ou par des œuvres non théâtrales. Elle partage ici sa réflexion sur ce processus de réinvention, qui met en lumière une reconnaissance fondamentale : on ne crée jamais en solitaire.
J’aime penser que, si la gravitation assure la cohésion de l’univers, une force d’attraction semblable tisse les liens de notre histoire intellectuelle et sensible – un champ invisible qui nous relie à travers les âges, aimante nos pensées éparses et rapièce nos gestes créateurs en un seul mouvement.
L’adaptation, telle que je l’expérimente dans ma pratique d’écrivaine, est un processus révélateur de cette force de liaison : elle engage une dynamique relationnelle continue. Elle m’invite à me reconnaître dans ce qui ne me ressemble pas, à me révéler au contact de l’altérité. Je me trouve à la fois attirée et remise en mouvement par ce que l’autre contient d’inconnu, de lointain, d’étrange.
Au fond, adapter une œuvre, c’est conscientiser et rendre visible ce que tout artiste fait inconsciemment, ou cherche à invisibiliser pour ne pas voir sa singularité remise en question. Car il semble que nous tenions férocement au modèle romantique de l’artiste (et particulièrement de l’écrivain) comme génie individuel et créateur souverain.
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