Le Croate Matija Ferlin présente au FTA deux volets d’un triptyque pétri de mélancolie, un cycle où il est question de solitude, de rupture et d’identité.
Alors que Sad Sam Lucky, vibrant hommage à la poésie de Srečko Kosovel, était présenté les 23 et 24 mai, Sad Sam Almost 6, une pièce pour un homme et une panoplie complète de figurines animalières en plastique, est à l’affiche jusqu’au 26 mai.
Sad Sam Almost 6 est une pièce autofictionnelle, une exploration de l’enfance et plus précisément du rôle cathartique que peut y tenir le jeu. Sur une scène surplombée d’une grande étoile lumineuse, Ferlin s’adresse à une « classe » indisciplinée. Dans son arche, l’instituteur a réuni un lion, un crocodile, une girafe, un cochon, un agneau et plusieurs autres représentants du règne animal. Autour de lui, ils forment un grand cercle, une espèce de concile.
Dès la prise des présences, qui se déroule alors que le public fait son entrée, on est charmé par le procédé, conquis par la relation qui s’établit entre l’homme et les animaux. Le rapport est d’abord tendre, inspirant, puis, peu à peu, le professeur, agressif, colérique, semble rattrapé par sa propre histoire, ses propres deuils, sa propre enfance, ses propres désillusions en ce qui a trait à l’âge adulte et à la vie en société.
Il a beau jouer le rôle du pédagogue avec les meilleures intentions, endosser la figure paternelle en toute bonne foi, et même dialoguer avec des figurines en plastique afin de permettre à son enfant intérieur de survivre, la logique du pouvoir s’avère une fois de plus implacable, les outils de la domination, d’une efficacité redoutable. Voir cet homme enfant forcé de vieillir (donc de souffrir) est poignant.
Pour transmettre le désespoir, la détresse d’un personnage qui lui colle à la peau, Matija Ferlin fait preuve d’un charisme fou, table sur une présence peu commune, un investissement physique et émotif qui vaut à lui seul le détour.
Création et interprétation : Matija Ferlin. Une production de l’Emanat Institute. Au Studio du Monument-National, à l’occasion du FTA, jusqu’au 26 mai 2014.
Le Croate Matija Ferlin présente au FTA deux volets d’un triptyque pétri de mélancolie, un cycle où il est question de solitude, de rupture et d’identité.
Alors que Sad Sam Lucky, vibrant hommage à la poésie de Srečko Kosovel, était présenté les 23 et 24 mai, Sad Sam Almost 6, une pièce pour un homme et une panoplie complète de figurines animalières en plastique, est à l’affiche jusqu’au 26 mai.
Sad Sam Almost 6 est une pièce autofictionnelle, une exploration de l’enfance et plus précisément du rôle cathartique que peut y tenir le jeu. Sur une scène surplombée d’une grande étoile lumineuse, Ferlin s’adresse à une « classe » indisciplinée. Dans son arche, l’instituteur a réuni un lion, un crocodile, une girafe, un cochon, un agneau et plusieurs autres représentants du règne animal. Autour de lui, ils forment un grand cercle, une espèce de concile.
Dès la prise des présences, qui se déroule alors que le public fait son entrée, on est charmé par le procédé, conquis par la relation qui s’établit entre l’homme et les animaux. Le rapport est d’abord tendre, inspirant, puis, peu à peu, le professeur, agressif, colérique, semble rattrapé par sa propre histoire, ses propres deuils, sa propre enfance, ses propres désillusions en ce qui a trait à l’âge adulte et à la vie en société.
Il a beau jouer le rôle du pédagogue avec les meilleures intentions, endosser la figure paternelle en toute bonne foi, et même dialoguer avec des figurines en plastique afin de permettre à son enfant intérieur de survivre, la logique du pouvoir s’avère une fois de plus implacable, les outils de la domination, d’une efficacité redoutable. Voir cet homme enfant forcé de vieillir (donc de souffrir) est poignant.
Pour transmettre le désespoir, la détresse d’un personnage qui lui colle à la peau, Matija Ferlin fait preuve d’un charisme fou, table sur une présence peu commune, un investissement physique et émotif qui vaut à lui seul le détour.
Sad Sam Almost 6
Création et interprétation : Matija Ferlin. Une production de l’Emanat Institute. Au Studio du Monument-National, à l’occasion du FTA, jusqu’au 26 mai 2014.