Les histoires d’amour finissent mal, en général. Et Anne-Marie Olivier connaît la chanson. Pour aborder ce vaste sujet, elle a choisi de mener une démarche anthropologique, en recueillant auprès d’adultes consentants des récits de vie, qui ont tous le sexe comme point de départ.
« On a changé les noms, on a gardé les faits », prévient l’auteure en ouverture du spectacle.. Ainsi vont se succéder des témoignages de la vie ordinaire, des histoires de couples qui se font et se défont, qui se désirent et se perdent, qui s’enlacent et s’embrassent.
La première fois dans les dunes, les plages de Saint-Tropez et les monokinis, les fantasmes de one-night, les bons coups et les mauvais amants, les expériences à trois, les conversations sur l’oreiller, les maladies sexuellement transmissibles, les enfants que l’on fait par accident, les trahisons et les tromperies… Des instantanés de la réalité, qui dépassent largement la fiction, ponctués par les interventions musicales de Mathieu Campagna.
Dans une scénographie minimaliste, avec des cheveux d’ange accrochés aux cintres et un nuage de mouchoirs en papier chiffonnés au centre de la scène qui sera le principal espace de jeu, les quatre comédiens, assis en ligne, se lèvent tout à tour et viennent raconter leur histoire, comme dans une soirée entre amis.
Malgré la performance honnête de Maryse Lapierre, Eliot Laprise, Nicola-Frank Vachon et Anne-Marie Olivier, ce catalogue des grandeurs et des misères sexuelles, peut-être de par son abondance, peine à concerner ou émouvoir le spectateur. On a plutôt l’impression de zapper trop vite d’un épisode à l’autre, ou de lire un « courrier des lecteurs » dans un magazine. Et, à la longue, le procédé répétitif lasse un peu.
Est-ce l’écriture, à peine remaniée, des récits ? Le vocabulaire, plutôt pauvre ? Dans le document de présentation du spectacle, Anne-Marie Olivier explique que, désirant garder l’aspect documentaire, elle n’a pas voulu intervenir dans ces récits. Pourtant, il aurait été intéressant de donner une cohérence à ce puzzle, une direction artistique à l’ensemble.
Avec ces contes de faits, on reste dans l’anecdotique, et la mise en scène de Véronique Côté, trop sage (trop prudente ?), n’y ajoute que peu de relief. C’est dommage. « Aimons-nous puisque tout flambe », dit l’auteure. Avec cette injonction en exergue et un titre aussi affriolant (emprunté au romancier Jean-Philippe Toussaint), on rêvait d’un spectacle plus émoustillant. Mais « la chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres », écrivait Mallarmé…
Texte d’Anne-Marie Olivier (à partir d’une cueillette d’histoires vraies). Mise en scène de Véronique Côté. Une production du Théâtre Bienvenue aux dames. À Espace Libre jusqu’au 29 novembre 2014.
Les histoires d’amour finissent mal, en général. Et Anne-Marie Olivier connaît la chanson. Pour aborder ce vaste sujet, elle a choisi de mener une démarche anthropologique, en recueillant auprès d’adultes consentants des récits de vie, qui ont tous le sexe comme point de départ.
« On a changé les noms, on a gardé les faits », prévient l’auteure en ouverture du spectacle.. Ainsi vont se succéder des témoignages de la vie ordinaire, des histoires de couples qui se font et se défont, qui se désirent et se perdent, qui s’enlacent et s’embrassent.
La première fois dans les dunes, les plages de Saint-Tropez et les monokinis, les fantasmes de one-night, les bons coups et les mauvais amants, les expériences à trois, les conversations sur l’oreiller, les maladies sexuellement transmissibles, les enfants que l’on fait par accident, les trahisons et les tromperies… Des instantanés de la réalité, qui dépassent largement la fiction, ponctués par les interventions musicales de Mathieu Campagna.
Dans une scénographie minimaliste, avec des cheveux d’ange accrochés aux cintres et un nuage de mouchoirs en papier chiffonnés au centre de la scène qui sera le principal espace de jeu, les quatre comédiens, assis en ligne, se lèvent tout à tour et viennent raconter leur histoire, comme dans une soirée entre amis.
Malgré la performance honnête de Maryse Lapierre, Eliot Laprise, Nicola-Frank Vachon et Anne-Marie Olivier, ce catalogue des grandeurs et des misères sexuelles, peut-être de par son abondance, peine à concerner ou émouvoir le spectateur. On a plutôt l’impression de zapper trop vite d’un épisode à l’autre, ou de lire un « courrier des lecteurs » dans un magazine. Et, à la longue, le procédé répétitif lasse un peu.
Est-ce l’écriture, à peine remaniée, des récits ? Le vocabulaire, plutôt pauvre ? Dans le document de présentation du spectacle, Anne-Marie Olivier explique que, désirant garder l’aspect documentaire, elle n’a pas voulu intervenir dans ces récits. Pourtant, il aurait été intéressant de donner une cohérence à ce puzzle, une direction artistique à l’ensemble.
Avec ces contes de faits, on reste dans l’anecdotique, et la mise en scène de Véronique Côté, trop sage (trop prudente ?), n’y ajoute que peu de relief. C’est dommage. « Aimons-nous puisque tout flambe », dit l’auteure. Avec cette injonction en exergue et un titre aussi affriolant (emprunté au romancier Jean-Philippe Toussaint), on rêvait d’un spectacle plus émoustillant. Mais « la chair est triste, hélas, et j’ai lu tous les livres », écrivait Mallarmé…
Faire l’amour
Texte d’Anne-Marie Olivier (à partir d’une cueillette d’histoires vraies). Mise en scène de Véronique Côté. Une production du Théâtre Bienvenue aux dames. À Espace Libre jusqu’au 29 novembre 2014.